Une société suisse utilise le soleil pour produire… de l’essence
C’est une nouvelle avancée dans le domaine des carburants synthétiques neutres en CO₂. L’importateur Audi de Suisse a en effet inscrit sa Sport quattro à l’événement, et celle-ci, sans modification mécanique, a parcouru les quelques 340 km de balades alpines en utilisant un carburant synthétique mis au point par la société suisse Synhelion. Son procédé est très différent de celui que Porsche utilise sur son site du Chili (où le carburant est produit à partir d’électricité éolienne et de captage de CO₂), et pourrait être plus facilement implémenté à grande échelle.
Soleil, eau et déchets
La source d’énergie de l’usine ouverte l’année dernière utilise le soleil. Non pas pour produire de l’électricité, mais pour concentrer sa chaleur grâce à un héliostat. Cette chaleur permet de décomposer des déchets agricoles en méthane et en CO₂. Ce CO₂ est ensuite associé à de l’hydrogène extrait de l’eau et, toujours grâce à la chaleur du soleil, donne naissance à ce que l’entreprise appelle du syngas. Ce dernier est ensuite refroidi, pour prendre une forme liquide similaire à du pétrole brut. À partir de cela, Synhelion procède au raffinage et peut produire de l’essence, du diesel ou du kérosène. Problème résolu ? Pas tout à fait, car ces carburants ne sont pas exempts de particules fines, bien qu’en proportions nettement plus faibles qu’avec les carburants fossiles.
Par ailleurs, comme le souligne lui-même le directeur de l’entreprise, il n’est pas question de « contrer » le VE, puisque l’énergie utilisée dans la production de carburant offre un meilleur rendement si on l’utilise pour recharger une voiture électrique. Du moins dans les régions où sont rassemblées la production d’électricité et la voiture, comme en Europe. En revanche, établir ce genre d’usines en Afrique, en bordure du Sahara par exemple, permettrait de convertir d’énormes quantités d’électricité en une forme d’énergie stockable et transportable. De quoi alimenter l’aviation, le transport maritime… et garder sur les routes nos anciennes adorées, tout en les rendant infiniment plus propres. Ça ne se refuse pas…


