François Provost, le nouveau visage du groupe Renault
Après le départ surprise du patron de Renault, Luca de Meo, à la mi-juillet, parti chez Kering pour redresser des marques de luxe comme Gucci ou Yves Saint Laurent, le groupe français se cherchait un remplaçant. Trois candidats étaient en lice : Denis Le Vot, le patron de Dacia, François Provost, le directeur des achats, et Maxime Picat, lui aussi directeur des achats mais pour le compte du groupe Stellantis. Cette semaine, le conseil d’administration du losange a tranché, et contrairement au « favori » Le Vot, c’est François Provost qui récupère les rênes de Renault. Diplômé de Polytechnique et des Mines et arrivé il y a 23 ans chez le constructeur, il a occupé plusieurs postes hauts placés, notamment la direction de Renault-Samsung Motors (aujourd’hui Renault Korea) puis celle des opérations en Chine. Depuis 2023, il était directeur des achats, des partenariats et des affaires publiques.
« Monsieur international » du groupe Renault
Et c’est sans doute le volet « partenariat » de son ancien poste qui a fait pencher la balance. Car c’est sous sa tutelle que Renault, qui est un nain en dehors du marché européen depuis sa fuite de Russie, a noué de nombreux partenariats pour se développer à l’International. C’est notamment le cas des deals signés avec Geely, qui doivent aider le groupe à se développer en Asie-Pacifique et en Amérique latine, la poursuite de la collaboration avec Nissan et Mitsubishi Motors, ou la création de l’Advanced China Development Center (ACDC), où sont développées les futures Renault Twingo et Nissan Pixo électriques. Nommer François Provost aujourd’hui, alors que Renault poursuit son développement à l’étranger (le nouveau SUV Boreal a de grandes ambitions) semble donc judicieux. Mais il aura fort à faire, comme installer durablement le plan Futurama imaginé par son prédécesseur, poursuivre le développement du groupe en Corée, au Brésil et en Inde, et l’accompagner dans son électrification. La mission ne semble pas impossible pour celui qui est décrit comme « discret » mais « bosseur », qui connaît bien les ficelles du métier et est salué pour sa culture du compromis.