Volvo soigne la typographie, faute de mieux
L’idée est fidèle à l’ADN de Volvo, puisqu’il s’agit de traquer le danger là où on ne l’attend pas. Avec « Centum », une police développée pour ses futurs écrans embarqués, le constructeur suédois cherche à raccourcir le temps de lecture et à limiter la charge cognitive du conducteur. Formes simplifiées, contrastes étudiés, hiérarchie visuelle plus claire, tout est pensé pour que l’information soit comprise en un coup d’œil. La démarche est sérieuse, presque scientifique, et la future EX60 servira de premier terrain d’expérimentation.
Quand le remède révèle la maladie
Mais difficile de ne pas y voir un aveu de faiblesse. Si l’on doit redessiner les lettres pour rester concentré en conduisant, c’est bien que l’écran a pris trop de place. À force de vouloir tout centraliser sur une dalle tactile, l’industrie s’est enfermée dans une fuite en avant ergonomique. Volvo parie que le logiciel peut compenser l’absence de commandes physiques, là où d’autres marques font machine arrière et réhabilitent les boutons. Mais à notre avis aucune police, aussi bien dessinée soit-elle, ne remplacera jamais l’intuitivité d’un bouton que l’on actionne sans quitter la route des yeux. Centum est une solution élégante, mais le vrai progrès serait peut-être beaucoup plus simple : remettre des commandes physiques et rendre à la conduite ce qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Sans cela, Volvo aura perdu une partie de sa légitimité en tant que chevalier de la sécurité.
