18 minutes les yeux fermés ? Les dangers de la somnolence au volant
Une affirmation qui repose sur une expérience immersive menée sur simulateur, où trois volontaires se sont confrontés à six heures de conduite dans des conditions proches d’un départ de vacances, lequel a analysé leurs réflexes grâce à un système de suivi oculaire. Et les résultats ont sérieusement de quoi inquiéter, puisqu’ils montrent une altération progressive de la concentration et des réflexes à mesure que le temps passe.
Franchissements dangereux et distances de sécurité
Par exemple, un participant de 69 ans a parcouru plus de trois heures collé à la voiture virtuelle devant lui, bien incapable de respecter les distances de sécurité à cause d’une attention diminuée. Au fil des heures, il a aussi multiplié les franchissements de voie dangereux, passant de 19 franchissements lors de la première heure à 146 lors de la sixième heure ! Et l’étude a révélé d’autres comportements inattendus. L’une des participantes a ainsi concentré une grande partie de son attention sur ses rétroviseurs et sur son tableau de bord, et détourné son regard de la route pendant près d’une heure, dont 44 minutes pour les rétroviseurs et 19 minutes pour le tableau de bord.
S’arrêter régulièrement
Mais le constat le plus inquiétant concerne le temps passé réellement « les yeux fermés » : l’eye-tracking a permis de mesurer que Jade, 21 ans, a fermé les yeux 6 580 fois sur six heures, soit au total 18 minutes et 18 secondes sans voir la route. À 120 km/h, cela signifie parcourir plus de 33 mètres à chaque seconde d’inattention. Une obsession qui témoigne, selon l’association, d’une forme de dérive mentale liée à la fatigue. Les chercheurs rappellent qu’une simple pause de dix minutes ou une courte sieste peuvent suffire à restaurer la vigilance, à condition de savoir s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.


