La belle histoire d’une Aston Martin achetée par un ado
Dans les années 70, il y avait les posters sur les murs… et il y avait John Williams. À 19 ans, cet apprenti soudeur décide de faire ce que presque personne ne ferait aujourd’hui : s’offrir une Aston Martin DB5 Vantage de 1965. Prix payé : 900 £, soit l’équivalent de 7.500 €. Pendant quatre ans, c’est sa voiture du quotidien, sa fierté, son rêve roulant. Puis la vie s’en mêle : un départ professionnel au Moyen-Orient, des priorités qui changent, et la DB5 finit dans un jardin, immobile, devenant l’attraction du quartier. Les gamins montent dessus, l’un d’eux cassera même la sortie d’échappement en jouant les équilibristes.
John hésite à vendre. Mais Sue, sa femme, tient bon : « Tu n’en retrouveras jamais une. » Elle ne croyait pas si bien dire.
Trois ans de travail
En 2022, le couple décide enfin de rendre justice à l’auto. Direction Newport Pagnell, le sanctuaire historique d’Aston Martin, aujourd’hui dédié aux restaurations. Là-bas, on travaille comme en 1965 : aluminium façonné à la main, structure Superleggera ressoudée, panneaux refabriqués à l’identique. La DB5 est dans un triste état, mais suffisamment saine pour renaître. John et Sue suivent les travaux, parfois émus, parfois incrédules. Lorsqu’on lui présente la carrosserie fraîchement repeinte en Silver Birch, John murmure : « Maintenant, elle ressemble de nouveau à une Aston Martin. »
Plus de 2.500 heures plus tard, l’icône est comme neuve, restaurée « jusqu’à l’os », fidèle et minutieuse. Pour Aston Martin Works, c’était un défi rare : « un exemplaire profondément fatigué », mais sauvé avec passion. Pour les Williams, c’est bien plus qu’une voiture : un morceau de vie qui réapparaît. Et Sue avait évidemment raison : la DB5 qu’ils n’ont jamais vendue dépasse aujourd’hui le million d’euros. Un patrimoine, oui, mais surtout une histoire magnifique qu’on espère voir rester dans la famille encore longtemps.


