2024, année du Tesla-gate ?

il y a 3 mois | Laurent Zilli

Dans un long article publié il y a une dizaine de jours, Reuters détaille comment Tesla a incriminé les conducteurs pour des défaillances techniques dangereuses, bien connues en interne.

Le 20 décembre dernier, Reuters publiait les résultats d’une grosse enquête concernant la très longue liste de casses, constatées sur des exemplaires faiblement kilométrés de tous les modèles de la marque, de la première Model S, et jusqu’à 2022 au moins. Ces casses fréquentes concernent des fixations de suspensions, des demi-arbres de transmission, et des éléments de direction, bref, des points particulièrement cruciaux pour la sécurité des conducteurs, et des autres usagers. Nulle part dans l’article de Reuters il n’est dit que ces défaillances ont occasionné des accidents graves, mais le problème est ailleurs.

Pas de garantie

Ce que Reuters démontre ici, c’est que Tesla sait depuis le début (depuis 2013, année de lancement de la Model S) que ses voitures sont sujettes à des casses récurrentes d’éléments de suspensions. Il apparait aussi que d’autres pièces défaillantes ont fait l’objet de jusqu’à 4 révisions par les ingénieurs, parfois sans solutionner le problème. Au final, le constructeur a cédé sous la pression du gouvernement chinois, et a procédé au rappel de ses voitures en 2020 pour régler les problèmes de suspensions. Mais ce rappel n’a eu lieu qu’en Chine, pas en Europe ni aux USA où, dans un courrier adressé à l’administration, Tesla nie fermement l’existence d’un problème nécessitant un rappel. Enfin, le plus beau dans l’histoire, est que parmi la foule de documents obtenus par Reuters, il y a ces mémos envoyés par la direction de la marque aux centres de service, leur recommandant de faire passer toute casse du genre pour un « mauvais usage » de la part du conducteur, et ainsi ne pas faire passer les frais de réparation sur la garantie.

Chose intéressante, Tesla avait déjà fait face à une « class action » (procédure judiciaire groupée) sur le sujet des suspensions défaillantes, mais avait obtenu gain de cause, le juge ayant statué que les plaignants n’avaient pu prouver que Tesla « savait ou aurait du savoir ». Mais ça, c’était avant que Reuters ne mette la main sur les documents internes. La donne a donc changé, et on apprend par ailleurs que le dossier intéresse maintenant le gouvernement suédois. Bref, ce pourrait être encore une année compliquée pour Elon Musk.

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