WEC 6H d'Imola : Ferrari au plus haut d'un podium surprenant
En analysant les chronos des qualifications et l'incroyable supériorité des Ferrari dans un championnat où la Balance de Performances est censée assurer un certain équilibre, on craignait de vivre une course ennuyante.
L'envol des 499P lors de la première moitié de ces 6H d'Imola et l'impressionnante remontée de la N°50 des vainqueurs du Qatar de la 18e à la 4e place nous a fait redouter un nouveau triplé des « Chevaux Cabrés » à domicile. C'était sans compter avec les aléas de la course, les interventions des voitures de sécurité annihilant à chaque fois l'avance de la N°51 des polemen Antonio Giovinazzi, James Calado et Alessandro Pier Guidi, mais aussi permettant diverses stratégies sur le plan des pneumatiques et du carburant.
Car sur ce très beau tracé d'Emilie Romagne, la position sur la piste relève une grande importance. Il y avait donc des coups à jouer et les deux dernières heures de course furent palpitantes avec des batailles à tous les étages, des risques énormes pris par les protos dans le trafic des GT et pas mal de rebondissements.
A une heure du drapeau à damier, bien malin qui aurait pu nous donner le tiercé final.
Au moment où la course est devenue tactique, BMW WRT n'a pas mis tous ses oeufs dans le même panier en ce jour de Pâque. Et au moment de la cloche finale, c'est la V8 M Hybride de René Rast, Sheldon van der Linde et Robin Frijns qui a émergé. Encore un bon tour des stratèges de l'équipe de Vincent Vosse dont la première voiture termine à un peu plus de huit secondes des vainqueurs et nouveaux leaders du championnat, le trio Giovinazzi-Calado-Pier Guidi jamais réellement inquiété en Italie.
Dries devant Laurens
On a longtemps cru que la Ferrari jaune de Kubica-Hanson-Yé complèterait le podium. Mais le Polonais a compris à un quart d'heure de l'arrivée que malgré son pilotage à l'économie il n'irait pas au bout sans risquer la panne sèche. A dix minutes du but, la N°83 rentrait donc pour un appoint de carburant et chutait à la 4e place derrière l'étonnante Alpine A424 de Jules Gounon, Fred Makowiecki et un Mick Schumacher très rapide en fin de course. C'est le premier podium en endurance pour le fils de Schumi.
La première des Toyota, la N°8 de Buemi-Hartley-Hirakawa, termine cinquième devant la BMW de Dries Vanthoor qui espérait meilleur résultat pour fêter son anniversaire. Le pilote de Zolder devance toutefois son champion de frère Laurens, huitième derrière la seconde Toyota avec une stratégie décalée permettant à la 963 N°6 de pointer aux avant-postes durant deux relais.
La Peugeot de Di Resta-Jensen-Vergne et la Cadillac très discrète de Lynn-Nato-Stevens complètent le Top 10 et les points, Stoffel Vandoorne devant se contenter du 12e rang malgré un 9x8 un peu plus dans le coup.
Piégés par un full course yellow, les jeunes de la N°50 (Nielsen-Fuoco-Molina) ont très vite été décalés et ont dû se contenter de la 15e place.
Porsche au sprint en GT3, pénalités à gogo pour les M4 WRT
En LMGT3, on aurait dû assister à une victoire facile de la BMW M4 WRT N°46 des polemen Valentino Rossi, Ahmad Al Harthy et Kelvin van der Linde. Mais, hélas, la star locale a encore fait sa bourde habituelle en envoyant une Ferrari (oh sacrilège) au tapis à la fin de son 2e relais. Un manque de lucidité lui coûtant un « stop and go ». Reparti 9e de la catégorie, le couteau entre les dents, son équipier sud-africain a heureusement réparé une grande partie de la bêtise de "Vale" en ramenant sa voiture au deuxième rang, à trois dixièmes de la Porsche 911 Manthey victorieuse de Lietz-Hardwick-Pera. La Lexus de Robin-Gehrsitz-Masson complète le podium.
Sixième place pour la Corvette Z06 de Tom Van Rompuy qui a fait le job et treizième pour la Mercedes de Maxime Martin qui a réussi à se défaire de la lanterne rouge et à devancer trois voitures à l'arrivée.
On notera encore la huitième place et les premiers points de la Porsche Iron Lynx de Martin-Gatting-Frey malgré un accroc de la Française.
Auteurs d'une course très brouillon marquée par deux accidents et des pénalités, la seconde M4 WRT termine à un lointain 12e rang alors que le podium était clairement envisageable.
Que ce soit en proto ou en GT, cette deuxième manche du championnat du monde d'endurance nous a à nouveau tenu en haleine jusqu'au bout. Et l'on a vraiment hâte de vivre le prochain rendez-vous, dans moins de trois semaines chez nous à Francorchamps avec les 6H de Spa, dernière répétition avant des 24H du Mans s'annonçant plus disputées encore que jamais.
Photo FIA WEC

