Sarah Bovy reste optimiste quant à son avenir : « Je resterai toujours une Iron Dames dans mon cœur »
De retour de quelques jours de repos bien mérités, Sarah Bovy a enfin pu réagir sur l’arrêt du programme Iron Dames en WEC.
« Tout d’abord, cela ne signifie pas que le programme Iron Dames s’arrête complètement, » nous explique la Nandrinoise de 36 ans. « On n’a pas été virée. Mais il y a une volonté de faire les choses différemment avec un focus sur la jeunesse et les nouvelles générations, l’idée d’amener de futurs talents vers les sommets ce que je trouve très bien. Cela m’intéresserait d’ailleurs d’avoir un rôle de marraine, de faire profiter les jeunes filles sortant du karting de mon expérience, de les épauler. Après les cinq années que j’ai vécues, je resterai de toute façon toujours une Iron Dames dans mon cœur jusqu’à la fin de mes jours. Maintenant, je trouverais que ce serait encore plus légitime si je roule encore… »
« La perception des gens a changé concernant les femmes pilotes. C’est la plus belle victoire des Iron Dames »
Sarah n’est donc pas encore prête à raccrocher son casque. « Pas du tout ! Mais désormais mon approche va devoir être un peu différente. J’ignore encore totalement aujourd’hui ce que je vais faire, si je vais encore disputer des courses ou pas. Mais je suis d’un naturel optimiste et je veux croire que oui. Ce ne sera certainement plus avec 20 week-ends par an, mais je cherche des solutions. Je discute avec des teams et des partenaires. Et leur regard à mon égard a bien changé en cinq ans. Désormais, j’obtiens plus facilement des rendez-vous, il y a un dialogue, une volonté pour certains d’essayer de monter quelque chose ensemble. La perception des gens a changé et c’est sans doute la plus belle victoire des Iron Dames. On sait aujourd’hui qu’une femme pilote peut apporter autre chose que du marketing et une touche glamour. Je suis une bonne pilote Silver, aussi rapide et consistante que certains mecs. Cela ne me poserait d’ailleurs aucun problème de rouler à nouveau dans un équipage mixte. Mais cela ne signifie pas non plus qu’il n’y aura plus de team 100% féminin. Michelle Gatting est toujours sous contrat Porsche. Doriane Pin est soutenue par Mercedes mais ne sait pas encore ce qu’elle va faire. Elle ne peut en tout cas plus remettre son titre en jeu en Formula Academy. »
« Le proto LMP2 serait mon dernier rêve automobile.»
Et si elle trouvait le soutien nécessaire et que les budgets ne constituaient pas un problème, de quel programme rêverait Sarah ? « J’adorerais bien sûr retourner en WEC car les 24H du Mans font partie de ce championnat, mais je sais que quasi tous les baquets ont déjà été attribués. Et puis les Silver doivent apporter de très gros budgets. Sinon le proto LMP2 est un rêve que je n’ai pas encore réalisé. Mais là je n’ai aucune expérience. J’ai adoré la course aux Etats-Unis, mais c’est difficilement vendable à mes partenaires belges ou luxembourgeois. En tout cas, de manière plus réaliste et si je ne devais participer qu’à une seule course, mon retour aux 24H de Spa est un objectif quoi qu’il arrive en 2026. Mais je n’ai pas trop envie de débarquer comme cela comme quatrième pilote dans un équipage. J’aimerais au moins pouvoir disputer les courses avant. Je compte toujours sur le soutien de Déborah Mayer, mais je sais aussi que j’aurai besoin d’autres sponsors ou mécènes. J’y travaille. Je suis bien aidée aussi par un réseau très dynamique d’amis et fans que je tiens d’ailleurs à remercier ici. La passion peut soulever des montagnes et je suis bien décidée à le faire. Comme l’a dit récemment Max Verstappen : perdre n’est pas une option. J’imagine toujours que je vais gagner et y arriver. »
Photo Iron Dames


