Maxime Martin : « Ma saison en un mot ? Pourrie ! »

il y a 1 mois Olivier de Wilde

Le pilote Mercedes évoque une année 2025 cauchemardesque et ses plans pour le futur.

Les statistiques parlent d'elles-mêmes. 29 départs, dix abandons et un seul podium lors d'une course mineure de NLS, les débuts de Maxime Martin avec la marque à l'étoile n'ont pas été une réussite, c'est le moins que l'on puisse écrire.

En attente de son vol pour la finale du WEC à Barheïn, le Bruxellois s'est confié à nous.

Maxime, comment qualifierais tu cette saison 2025 qui s'achève tout doucement ?

« Pourrie ! La plus mauvaise de ma carrière. Si je ne gagne pas à Barheïn samedi, ce sera la première fois depuis que je suis pilote que je ne gagne pas au moins une course sur l'année. »

A quoi attribues-tu cet enchaînement de mauvais résultats ? Uniquement la malchance ?

« Non. C'est un concours de plusieurs facteurs. Il y a eu un manque de réussite, c'est clair. Encore à Indianapolis où l'on signe la pole, on se bat devant puis un de mes équipiers s'accroche avec un retardataire. Aux 24H de Spa, je roule sur des débris en arrivant juste après le gros crash à la sortie de Blanchimont, à Monza la voiture est prise dans l'accident après la première chicane,... J'ai commis une faute à Bathurst. Ensuite, je dirais que Mercedes a fait une de ses moins bonnes saisons globalement avec aucun titre majeur. On a manqué plusieurs fois de compétitivité. Cela a été le cas à Daytona où on aurait pas pu faire beaucoup mieux que cinquième ou aux 24H du Ring. Ensuite, on a été victimes d'un problème de châssis chez Boutsen-VDS. On l'a changé avant Spa et cela a été mieux durant deux ou trois meetings puis le problème de vitesse de pointe est réapparu on ne sait pas comment ni pourquoi. Ce qui explique que la voiture Silver était parfois devant nous. Quant au WEC, on savait que ce serait compliqué pour la première année de la marque à ce niveau alors que tout nos concurrents étaient en deuxième saison. On a galéré, mais on a aussi bien progressé depuis le début d'année. »

Cette incroyable série noire t'a t'elle affecté moralement ?

« Oui, logiquement car je suis un vrai compétiteur. En 2025, je me suis souvent trouvé au mauvais endroit, sur la mauvaise voiture. C'est évidemment plus dur à digérer quand tu changes justement de marques. Tu te poses 1000 questions. Pourquoi est-ce que j'ai changé ? On reste des humains. Maintenant mon choix a été fait pour des raisons. Mercedes reste une bonne marque avec un solide palmarès. Je ne vais donc pas tout remettre en doute. J'essaie de relativiser. La roue tourne. Cette poisse ne va pas continuer indéfiniment. Cela ne peut qu'aller mieux en 2026. »

Tu t'apprêtes à disputer la finale du WEC à Barheïn. Que penses-tu de ce championnat en général ?

« En GT3, je préférais évidemment l'époque du GTE-Pro. Pas nécessairement pour les voitures, mais car il y avait plus de bataille, les pilotes étaient tous du même bon niveau. Cette année, hormis au Mans et à Fuji, je n'ai jamais passé de pneus neufs, même pas en course. Mais c'est notre rôle de pro dans cette compétition où ce sont en grande partie les Bronze et les Silver qui paient le programme. D'une manière générale, j'aime bien le WEC car c'est un championnat du monde, mais il faut avouer que les courses ne sont pas très intéressantes, cela manque de piment. C'est la vitesse (ndlr : et donc la BOP) qui dicte tout. Il y a peu de rebondissements, de stratégie. Peut-être qu'il faudrait s'inspirer un peu plus de l'IMSA. A Sao Paulo, les deux Cadillac ont terminé avec un tour d'avance sur le troisième. »

Mercedes et Iron Lynx seront-ils toujours présents en WEC en 2026 ?

« Comme vous j'imagine, j'entends tout et son contraire. La volonté de Mercedes est clairement d'être là. Et si c'est le cas, je serai plus que probablement de la partie. Du côté d'Iron Lynx, ils veulent réduire la voilure. Plus question de tout payer comme ils ont pu le faire par le passé. Mais entre payer 100% et arrêter il y a une marge. Je sais qu'ils vont se désengager de certains programmes, mais j'espère qu'ils seront toujours présents en WEC. »

Connais-tu déjà ton programme 2026 ?

« Il sera assez similaire et toujours aussi chargé car plus tu roules plus tu vas vite. Je roulerai toujours pour différentes équipes comme cette année. En dehors du WEC dont on vient de parler, je sais que je ferai encore l'IGTC, Daytona, le Ring et sans doute le GT World Challenge, peut-être pas le Sprint mais en tout cas l'Endurance avec les 24H de Spa. Je pousse évidemment pour être dans la meilleure voiture et le meilleur team. »

Un petit mot sur Maximize, la nouvelle société de management lancée cette année avec Tom Van Rompuy.

« On a aujourd'hui quatre pilotes sous contrat et pas mal de demandes. Mais le but est de bien les suivre et donc de ne pas trop multiplier les clients. Mon ami Fred Grifnée a rejoint l'équipe et nous sommes donc trois. Kobe Pauwels a fait une très belle saison avec le titre Silver à la clé. L'objectif est de lui obtenir un contrat pro dans les deux ou trois années à venir.

Le Français Grégory Desybourg a évolué en Michelin Le Mans Cup et on essaie de le faire monter en ELMS, toujours en LMP3.

Nicolas Geleyns, le fils de Sandrine Haas, a bien progressé en rallycross. Il va continuer à évoluer dans cette discipline, mais on essaie de voir aussi quel programme on pourrait lui proposer en parallèle, que ce soit en rallye ou en raid.

Enfin, le cas d'Esteban Muth est un peu plus compliqué. Il a été victime d'un grave accident de la route en début d'année et pour l'instant il ne peut pas encore rouler. Mais dans son cas, le but serait d'essayer de lui trouver un baquet pour 2026 en LMP2. »

Photo Iron Lynx

Mots-clés: Endurance Sports Moteur

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