Les protos LMP2 de l'ELMS aussi rapides que les Hypercars à Spa

il y a 3 mois Olivier de Wilde

Entretien avec le Belge Kendy Janclaes, patron du team DKR depuis plus de 20 ans.

Basée au Luxembourg depuis de longues années déjà pour des raisons que vous pouvez aisément deviner, la petite équipe DKR est dirigée de mains de maître depuis 2004 par notre compatriote Kendy Janclaes, originaire de Geimenich.

Depuis de nombreuses saisons déjà, DKR Engineering aligne ses protos LMP3 puis plus récemment LMP2 en Michelin Le Mans Cup et European Le Mans Series. Avec plus qu'un certain succès puisqu'il a été couronné quatre fois d'affilée en MLMC entre 2017 et 2020 avant de décrocher le titre LMP3 en ELMS en 2021 puis en Asian Le Mans Series LMP2 il y a deux ans.

Ajoutez à cela quatre victoires à Road To Le Mans et trois podiums consécutifs en LMP2 Pro-Am lors des 24H du Mans et vous vous ferez une meilleur idée du niveau de compétence du petit commando germanophone.

A l'occasion des premiers essais privés en vue des 4H de Spa et des 2H de Michelin Le Mans Cup de ce week-end, le toujours accueillant Kendy a répondu à nos questions.

Kendy, que pensez-vous du niveau de l'European Le Mans Series 2025 ?

« C'est vraiment très très relevé. Depuis trois ou quatre ans, ce championnat a réellement pris de l'ampleur. Depuis que les LMP2 ne sont plus admises en WEC (Championnat du Monde d'Endurance) à l'exception du Mans, tous les gros teams roulent ici avec des tops pilotes complétant parfois leur programme Hypercar. Plusieurs représentants de grandes marques sont au départ et cela roule de plus en plus vite. Ce matin, avec le max de chevaux du moteur Oreca et moins de poids par rapport aux années précédentes, Alex Quinn a déjà tourné en dessous des 2.02.00 (ndlr : un peu plus rapide que la première séance d'essais libres Hypercar lors du WEC en mai dernier). S'il fait beau samedi, on devrait passer sous la barre des deux minutes (pas très loin du 1.59.6 signé par la Ferrari 499P il y a un peu plus de trois mois). Et ici il n'y a pas de BOP. Tout le monde dispose du même matériel. Il y a juste deux classes en LMP2: Pro et Pro-Am. »

Et votre Oreca est engagée dans la seconde...

« Oui car il est de plus en plus difficile de trouver des pilotes pros et rapides avec les gros budgets nécessaires. Rouler avec un pilote Bronze amateur fortuné permet de diminuer fortement l'addition pour mes pros qui sont Laurens Horr et Thomas Laurent. »

Que pouvez-vous espérer ce dimanche ?

« On sera déçu si on ne monte pas sur le podium de notre catégorie. On a déjà été plusieurs fois en position de le faire en début de saison, mais on a trop souvent commis de petites erreurs et écopé de pénalités. Il faudra éviter toute faute ce week-end. »

Que changeriez-vous à l'ELMS si vous en aviez le pouvoir ?

« Pas grand chose. C'est vraiment une super compétition. Je dirais peut-être rajouter cinq LMP3 sur la grille. Mais le problème est que plusieurs circuits sont limités par le nombre d'autos ou de boxes. On est déjà 45. Cela donne de belles courses avec pas mal d'animation. »

Vous alignez aussi une nouvelle Ginetta LMP3, tant en ELMS qu'en Michelin Le Mans Cup. Etes vous satisfait de cette nouvelle collaboration ?

« Tout à fait. On n'est pas encore au niveau des Ligier et des Duqueine car on part quasi d'une feuille blanche vu que c'est notre premier année. Mais on a déjà bien bossé avec une victoire et une deuxième place plutôt inattendues lors des épreuves de Road To Le Mans avec notre pro Thomas Laurent. En ELMS, je pense qu'un podium n'est pas impossible ce dimanche, même si un Top 5 me réjouirait déjà. En Michelin Le Mans Cup, le but sera de survivre aux cinq premiers tours. Puis d'espérer une voiture de sécurité avant le changement de pilotes afin de réduire le handicap de notre pilote Bronze. » »

On assiste depuis quelques années déjà à beaucoup trop d'accidents en Michelin Le Mans Cup. Que faire pour éviter de tels carnages lors des premiers tours principalement ?

« Se montrer plus sévère en direction de course. Si vous tapez quelqu'un à l'arrière et lui arrachez son sabot, cela met cinq minutes pour réparer pour la victime. Et vous n'écopez que d'un « Drive Through ». Il faudrait que la sanction soit de cinq minutes aussi. Cela en calmerait certains. »

Cette année, on n'a pas vu DKR au Mans. Comment avez-vous vécu cette non-sélection ?

« Très mal. D'abord sur le plan financier où c'est un gros manque à gagner et cela a mis à mal l'équilibre budgétaire sur l'ensemble de la saison. Heureusement que j'ai mon deal avec Ginetta pour compenser. Ensuite d'un point de vue personnel. C'est très frustrant d'avoir une équipe, une voiture, des pilotes et de ne pas être repris, de devoir regarder les autres partir sans vous. »

Vous êtes confiant de pouvoir être de retour en 2026 même s'il y aura encore plus d'Hypercar ?

« Autant que je l'étais d'être sélectionné en 2025. Vous ne pouvez jamais être sûr. Vous ne pouvez qu'espérer. Apparemment, il y aura toujours de la place pour quinze LMP2. J'estime qu'on mérite notre place avec le palmarès et les participations qu'on a dans les différentes séries ACO. »

Vous participerez à nouveau à l'Asian Le Mans Series débutant en décembre prochain ?

« Oui, avec au moins ma LMP2. Mais j'essaie aussi d'aligner une deuxième voiture. »

Photo FB DKR

Mots-clés: Endurance Sports Moteur

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