GT World Challenge : Ce qu'il faut retenir des 3H de Monza
Mercedes über alles : Les Benz ont tout raflé avec la pole, la victoire et le meilleur tour en course plus de quatre dixièmes devant tout le monde. Elles auraient même signé le doublé sans le bris de suspension de la N°17 Getspeed qui avait perdu la tête par malchance. Au pied du podium au Castellet, la Winward Mann Filter N°48 de Engel-Cairoli-Auer championne en titre s'est cette fois imposée. Elle fera clairement partie des favorites à Spa fin du mois.
BMW dans les catégories : Outre la cinquième place de la N°32 des leaders du championnat Weerts-de Wilde-van der Linde, BMW a décroché la victoire dans les catégories Silver (avec même un doublé Century-WRT) et Gold (avec la 777 de Klingmann-Al Faisal-Tuck). Porsche s'est adjugé la victoire en Bronze avec la Rutronik de Hartog-Au, les seuls qui roulaient à deux. Un moment pointés en tête au général, ils ont terminé dixième.
Le premier accessit à McLaren : Toujours pas de succès, mais le meilleur résultat d'une 720s depuis très longtemps avec le premier accessit de Goethe-Loake-Kirchofer. Victime d'un problème chronique de vibrations, la McLaren est désormais fiable. Du moins sur une épreuve de 3h.
Comtoyou sur le podium... du championnat : Cinquième au Castellet, troisième en Italie, le trio de l'Aston Martin Vantage 007, Sorensen-Thiim-Drudi occupe la troisième place du championnat endurance avant le grand rendez-vous spadois où elle remettra son titre en jeu.
Le GT3 fait recette : Il semble bien loin le temps où le GT3 n'attirait du monde que lors des 24H de Spa. Même sans Valentino Rossi, les tribunes étaient bien garnies à Monza avec 40.000 spectateurs sur les trois jours pour assister à cette deuxième manche très spectaculaire. Le paddock au niveau des camions et structures d'accueil est certainement du niveau de celui de la F1 il y a 20 ans. Honnêtement, cela fait plaisir à voir. Le GT World Challenge est vraiment un beau championnat à suivre.
6 marques en deux dixièmes et demi : On vous avait déjà parlé des 40 GT3 dans la même seconde à l'issue des essais. Après quelques réajustements avant la course, on a vu six des huit marques groupées dans un mouchoir d'à peine deux dixièmes et demi au niveau des meilleurs tours avec McLaren (1.46.107), Porsche (1.46.128), Aston Martin (1.46.209), BMW (1.46.231), Lamborghini (1.46.294) et Lamborghini (1.46.296). On doit juste retirer les deux extrêmes avec Mercedes de loin la plus rapide en 1.45.694 et Ford en retrait avec un meilleur temps de 1.46.695. Mais peut-être dans ce dernier cas y-a-t-il aussi un peu l'influence du facteur pilote.
Trop de FCY : Pas de véritable gros crash (hormis peut-être celui impliquant au départ l'Aston de Kobe Pauwels et la Mercedes de Maxime Martin), mais il y a eu de manière générale pas mal de pertes de contrôle et de voitures dans les bacs à graviers avec un peu trop de voitures (58) pour un circuit de 5 km. Au final, près de la moitié de l'épreuve a été neutralisée avec sept FCY et trois voitures de sécurité. C'est beaucoup trop. Les interventions sont trop longues et la direction de course devrait un peu plus anticiper au niveau des relances. A ce rythme, on va battre le record de 9h20 de neutralisations des 24h de 2024.
Non respect des drapeaux : On n'a pas trop entendu parler de limites de la piste sur l'Autodromo. Par contre, on a pu constater que pas mal de pilotes se moquent des drapeaux, surtout des doubles jaunes agités pour lesquels ils ne ralentissent pas assez et des bleus que quasi aucun attardé ne respecte encore. La direction de course devrait être moins laxiste sur ce dernier point car avec des performances aussi serrées entre les marques et certaines voitures possédant des BOP de ouf (on pense à Audi et McLaren), il devient très difficile pour les pros de prendre un tour à un Silver voire même un Bronze. Et le risque d'accrochages et donc de neutralisations est plus grand car les pilotes ne respectent pas les drapeaux.
Quinze abandons en 3h : C'est beaucoup et l'on espère que l'on n'assistera pas à une hécatombe lors des 24h. Lors des épreuves de 3h, les pilotes sont en mode sprint et ne se font aucun cadeau. Ce sera sans doute différent quand ils partiront pour une course huit fois plus longue.
Premier podium pour Stadsbader : Malgré un équipier suédois un peu moins véloce depuis le début de saison, la BMW N°30 a profité d'un premier arrêt sous FCY (un coup de chance!) pour décrocher la 2ème place. Un premier podium en GT World Challenge pour Gilles Stadsbader, seul Belge monté sur un podium ce week-end. L'équipage Cheli-Stadsbader-Bergström devrait être rejoint pour les 24H par le Français Pierre-Louis Chovet.
Encore un zéro pointé pour Ferrari : On les attendait tout devant et on ne les a finalement quasi pas vues du week-end. Pourtant en Q1, Alessio Rovera avait signé le meilleur temps deux dixièmes devant tout le monde. Mais la 296 N°51 a vite perdu un morceau de son pare-chocs arrière dans la barrière du premier tour. Huitième, La GT3 de Pier Guidi-Abril-Rovera a joué de malchance en s'arrêtant un tour avant la neutralisation de la course. De quoi la reléguer en milieu de peloton. La première Ferrari, celle des Machiels père et fils associés pour la dernière fois à Andrea Bertolini faisant ses adieux à la compétition, a terminé 20ème à un tour... Les « Rouge » ont-il caché leur jeu à ce point-là en vue des 24H ? Pourvu que le législateur ne se laisse par berner par AF Corse. Ferrari veut prendre sa revanche certes, mais pas question de lui offrir la victoire sur un plateau d'or.


