FFSA GT4 : Les raisons d'un déclin

il y a 7 mois Olivier de Wilde

En deux ans, le plateau du FFSA GT a diminué de plus de moitié. Deux Belges encore au départ.

Alors que le lancement du championnat d'Europe accueillait 42 GT4 dimanche dernier au Castellet, elles ne seront que seize ce samedi à Nogaro lors des traditionnelles Coupes de Pâques marquant le début du championnat FFSA GT.

Par rapport à 2018 (37) et surtout 2023 (36), le plateau a diminué de plus de moitié. L'an dernier encore, on comptait 23 voitures au départ de la saison. Quelles sont les raisons de cet inquiétant déclin alors qu'en Belgique on songe de plus en plus à la catégorie GT4 pour l'avenir du Belcar et surtout quelles solutions apporter ? Nous avons essayé d'en savoir un peu plus.

Il y aurait quatre principales raisons à la relative et soudaine désaffection du championnat de France GT4 qui voici à peine 24 mois se portait pourtant encore si bien.

La première, évidemment, est financière. Le sport auto coûte toujours de plus en plus cher : Les pneus, les engagements, la location des circuits, la main d'oeuvre, le carburant, tout augmente. Après la crise Covid, tout le monde a voulu se sentir vivre, sortir, s'amuser à nouveau. Ce n'est peut-être qu'aujourd'hui que l'on ressent les vrais effets de la crise. Les pilotes moyennement aisés surveillent plus en ce moment la chute de leurs actions en bourse que leurs chronos. La politique de Donald Trump ne fait pas du tort qu'aux entreprises chinoises...

A côté de cela, les alternatives en France sont très nombreuses avec le développement du nettement moins coûteux TC France (36 voitures attendues ce week-end), l'Alpine et la Clio Cup, mais aussi l'Ultimate Cup se développant de plus en plus à tous niveaux.

Budgets comparables pour le championnat d'Europe

Le deuxième point est la concurrence du Championnat d'Europe qui a l'avantage de se produire en lever de rideau du GT3 dans le cadre du prestigieux GT World Challenge pour des budgets similaires oscillant entre 100 et 180K par pilote selon que l'on inclut ou pas les essais payants du jeudi. A tarifs comparables, pas mal de Français préfèrent sans doute rouler sur des grands circuits internationaux qu'à Nogaro ou Dijon, dans des grands meetings comme en lever de rideau des 24H de Spa. Et puis il faut prêter attention aussi aux calendriers. Si six jours entre une manche du championnat d'Europe et une du championnat français n'est pas un souci pour les teams, cela peut plus l'être pour des hommes d'affaires, des pilotes on le rappelle non professionnels.

Ensuite, il y a la suppression de la catégorie Silver-Silver et le retour à un championnat exclusivement Pro-Am. A la différence près qu'aujourd'hui les Amateurs qui roulent en championnat de France sont de bons pilotes suffisamment rapides pour ne plus accepter de payer un double budget pour inviter un pilote référence ou vedette à leurs côtés. Les vrais « gentlemen drivers » qui sont lents et se paient les services d'un top pilote pour les coacher et les remonter dans les classements ont émigré vers d'autres championnats moins relevés ou alors carrément plus prestigieux où l'on s'amuse entre millionnaires.

Le concept Pro-Am tel que l'avait imaginé Stéphane Ratel à la base a atteint ses limites et ne semble plus bien fonctionner à ce niveau. Ce n'est encore le cas que pour les « riches pour les trois prochaines générations », les gens qui peuvent encore aujourd'hui dépenser sans compter ni se soucier du lendemain. Mais les Perodo et (grosse) compagnie ne roulent plus aujourd'hui en championnat de France.

Conscients du problème, les organisateurs (SRO) cherchent bien évidemment des solutions : car seize équipages et neuf teams, c'est évidemment trop peu pour des courses d'une heure et surtout pour la viabilité du championnat.

Rendre la victoire et la gloire aux amateurs en supprimant la catégorie Silver-Silver est un pas dans la bonne direction même si cela passe provisoirement par une diminution du nombre d'engagés et la disparition de certains jeunes. Interdire les nouveaux pneus en essais libres afin de diminuer les coûts est une autre bonne décision. Le FFSA GT4 ne doit pas coûter plus cher que l'Alpine Cup et doit logiquement redevenir moins onéreux que le championnat d'Europe. Il faudrait aussi songer à des meetings sur seulement deux jours ou maximum deux jours et demi ce qui plairait aux nombreux patrons de sociétés venant se faire plaisir le week-end. Sans diminuer le roulage bien sûr ce qui demande certainement une refonte des timings.

Voilà, en attendant, on fera avec ce que l'on a, soit 16 autos dont neuf engagées en Pro-Am où le jeune Belge Lorens Lecertua, à peine descendu du podium Silver au Ricard, fera ce week-end une pige sur l'Audi Saintéloc N°25 partagée avec Sébastien Rembaud.

Notre rédac' chef Stéphane Lémeret remet, lui, le couvert en Am avec Stéphane Auriacombe sur l'Alpine A110 CMR.

 

 

Mots-clés: Endurance Sports Moteur

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