Bien moins huppées, relevées et internationales que les 24H de Spa, les 24H de Zolder restent un événement national et surtout local important. Comme le disait notre champion du monde Laurens Vanthoor, l'une des grandes stars de cette 47ème édition : « Les 24H de Zolder sont plus connues à cent km à la ronde que les 24H du Mans. »

Jeudi soir, il y avait déjà pas mal de monde dans le paddock limbourgeois pour assister à la Super Pole et aux essais de nuit. Et samedi ce sera bondé, sur la grille de départ, mais surtout le soir pour la fête au pied de la grande roue. Car dans la région, on vient aux 24H de Zolder comme on va au bal. C'est la soirée du mois.

35 au départ

Sur la piste, les Porsche 911 GT3 Cup font un bruit infernal. Plus que les GT3 à Francorchamps. Cela résonne dans la tribune principale et on a vraiment l'impression par endroits que ce sont de véritables missiles slalomant entre les petites Honda, Mazda, Toyota ou BMW. De nuit, le spectacle est magique. Et avec 35 voitures en piste (suite à la non-qualification de la BMW M6 artisanale de Verkoyen qui n'a pas été capable de boucler un tour jeudi) sur un peu plus de 4 km, la gestion du trafic est un élément crucial. Comme la gestion des pompes à essence où les 11 GT Cup devront obligatoirement repasser toutes les 65 minutes maximum. Finie l'époque où l'on pouvait remporter le double tour d'horloge limbourgeois en consommant moins que ses rivaux.

C'est devenu un sprint très éprouvant pour les hommes et les mécaniques car Zolder est nettement plus technique et tortueux que Spa. Avec moins de lignes droites pour se reposer et relâcher la tension. Surtout pour les grosses autos souvent obligées de zigzaguer pour se frayer un chemin parmi les voitures plus lentes. Un exercice assez périlleux demandant une concentration maximale.

Depuis l'interdiction des petits protos style Norma, la course est devenue une Coupe Porsche. Certes une Audi R8 GT2 s'élancera en 3ème position grâce au bon tour de Stienes Longin. Mais l'Audi assistée par Haas RT n'a pas la fiabilité d'une 911 et surtout pas vraiment l'équipage pour s'imposer. Matisse Lismont ne reviendra du Nürburgring samedi soir que pour effectuer deux ou trois relais, tandis que le jeune fils Guelinckx n'a pas encore la vitesse ni l'expérience nécessaires pour pouvoir gagner une grande course. Mais heureusement qu'ils sont là pour apporter un peu de variété à un plateau un peu faible (il manque six ou sept autos) même si on se réjouit de la présence de deux champions du monde avec Laurens Vanthoor et Kevin Estre et de pointures internationales du niveau du poleman Dylan Pereira, de Jonny Edgard, du revenant David Saelens ou de notre exilé au Japon Bertrand Baguette.

NGT grands favoris

Même si c'est avant tout une grande classique flamande, avec un programme exclusivement en néerlandais, huit pilotes francophones seront au départ. Des vieux briscards comme Fred Bouvy ou des jeunes loups comme Alex De Schepper et Alessandro Tudisca. Certains avec des chances de succès. Au général ou dans les catégories.

Sur le papier, le team NGT de Marc Maton et Lionel Hansen part grand favori. Non seulement parce qu'il a remporté les deux dernières éditions, mais aussi car il aligne les deux meilleurs équipages. D'abord la N°15 D'Ieteren Luxury Performance de Laurens Vanthoor, Bertrand Baguette, Glenn Van Parijs (2ème à deux dixièmes de la pole), Cédric Wauters et le Suédois Robin Knutsson, récent vainqueur en Carrera Cup Benelux. Ensuite la N°92 du Français Kevin Estre, du jeune Britannique Jonny Edgar, de l'Allemand Lars Kern et des Van Rompuy père (chapeau à Dirk à 73 ans!) et fils avec un Tom qui s'est un peu loupé en qualifications. Mais rien de grave bien sûr à la veille d'une épreuve de 24h où la fiabilité (mécanique mais aussi des pilotes pour éviter les contacts) et la stratégie seront plus importantes que la vitesse pure.

Cela donne des chances de succès à quatre autres teams et équipages : Pereira-Heyer-De Breuker et les frères Ayrton et Yannick Redant sur la 911 Red-Ant Racing qui s'élancera en pole, mais aussi la Belgium Racing de Derdaele-Lauryssen-Maassen-Verdonck, la Q1 Track Racing de Dejonghe-Latorre-Saelens-Saelens-Zaenen et enfin la Art Racing de Benjamin Paque et ses acolytes Noorden, Ho, Corten et Schouten.

Mercedes face à BMW en GT4

Derrière les sept favoris, on suivra avec intérêt les relais du jeune Alessandro Tudisca, issue de la Fun Cup M3M Endurance Academy et impressionnant pour ses débuts sur la 3e Porsche NGT by JDK, et la progression et la bataille en GT Sport entre trois BMW M4 GT4 et la Mercedes Benz SRT GT4 du plus jeune équipage au départ avec Vic Stevens, poleman de la catégorie à 17 ans avec un solide 1.35.5, Alex De Schepper (encore un rookie tout de suite au niveau), Alec Verbergt et Jarne De Meulder. Le meilleur de ceux là intègrera certainement le Top 10.

La meilleure voiture de Tourisme, une BMW très probablement, aussi.

Coup de chapeau enfin aux amateurs flamands alignant une Toyota Yaris GR, une petite Honda Civic ou la Mazda MX5, seule voiture qui roulera sans toit. Leur présence diversifie un plateau à 80% Porsche-BMW.

La séance de dédicaces est prévue ce samedi à midi après le warm-up. Le départ de la course est prévue à 16h et de la pluie est annoncée pour la nuit. De quoi pimenter et arbitrer peut-être encore un peu plus les débats. Une chose est certaine, on ne gagne jamais les 24h de Zolder facilement, cette épreuve restant une endurance à l'ancienne.

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