1812 km du Qatar: Laurens Vanthoor (Porsche) : « On est moins bien ici qu'en 2024 »
En pole avec Matt Campbell et victorieuse de la première manche du WEC l'an dernier ici au Qatar avec Laurens Vanthoor, Porsche est de retour douze mois plus tard auréolé d'une couronne chez les pilotes, celle des constructeurs étant revenue de justesse à Toyota.
«La situation a toutefois pas mal changé ici par rapport à 2024, » confie le champion du monde belge toujours épaulé par le Français Kevin Estre, Matt Campbell complétant l'équipage lors des plus grandes endurances comme à Losail. « On a déjà pu constater lors du prologue que nous n'avions plus la même pointe de vitesse. »
Cela signifie-t-il que la concurrence a fait un gros bond en avant ? « Ceux qui entament leur deuxième année ont progressé c'est certain, mais c'est surtout à cause de la chose dont on ne peut pas parler... »
Traduisez la Balance de Performances. Les 963 affichent seize kilos de plus sur la balance et sont les deuxièmes plus lourdes du plateau, un kg derrière Toyota. Et avec trente kilogrammes par exemple de plus que les Cadillac. « Cela ne nous facilite pas la vie ici sur un circuit avec pas mal de dégradation pneumatique. Mais bon, on va faire avec... »
« Roger Penske et moi rêvons d'un premier succès au Mans »
De balance il est aussi question avec la nouvelle règle concernant le poids moyen par équipage fixé à 82 kg. Devenu fort maigre l'an dernier, Laurens ne va plus devoir suivre un régime aussi strict... « C'est clairement un pas dans la bonne direction. En qualifs, tout le monde roulera au même poids ce qui est très bien. Mais en course, il y aura toujours des écarts et les plus lourds seront encore désavantagés, surtout s'ils sont épaulés par des équipiers légers. »
Avec son statut de champion du monde et sa récente victoire aux 24H de Daytona, Laurens aborde toutefois cette saison WEC l'esprit plus léger : « C'est clair que je me sens plus relax. J'ai moins de pression. Je dois moins prouver. On ne nous retirera jamais ce titre. Mais on ne va pas se reposer sur nos lauriers. Je ne suis pas les pieds en éventail comme Dries. On bosse. Il y a encore des objectifs à atteindre. Porsche veut le titre constructeurs raté de peu l'an dernier et surtout renouer avec la victoire aux 24H du Mans. C'est mon but principal. Mon plus grand rêve encore. Et celui de Roger Penske aussi. Jusqu'à la mi-juin, tout ou presque est fait en pensant au rendez-vous sarthois. Mais nous ne sommes pas les seuls. »
« Je préfère une auto qui gagne à celle qui fait le plus beau bruit»
La concurrence s'est clairement renforcée. « Les cartes sont redistribuées. Il y a toujours les trois de 2024 avec Ferrari, Toyota et nous. Mais il faudra aussi compter cette année avec BMW, Cadillac voire Alpine pour la victoire. Cela fait déjà treize ou quatorze voitures. Si vous avez un mauvais week-end, vous pouvez rentrer bredouilles. Il y a 18 Hypercar. C'est un peu comme en GP sauf qu'en F1 si vous pilotez une Red Bull vous êtes sûr, sauf abandon, de marquer des points à chaque fois à la régulière. Ici ce n'est pas le cas. Tout a son importance : la qualif, le départ, la dégradation des pneus, les pitstops, la stratégie, la consommation. C'est cela aussi qui rend cette discipline excitante. »
Une dernière question : Laurens n'est-il pas jaloux du cri de guerre du V12 des nouvelles Aston Martin Valkyrie ? « C'est sympa c'est sûr, mais je préfère avoir un proto qui gagne des courses plutôt qu'un qui fait juste un beau bruit... »
Ah oui: une dernière info pour la route: Laurens sera de retour aux 24H du Nürburgring sur la Porsche Manthey jaune Grello et a signifié à Porsche sa volonté de disputer les 24H de Spa la semaine suivante sur une 911 GT3-R de pointe.

