La dernière journée du Rallye de Sardaigne n'aura pas servi à grand chose. En maître es spéciales qu'il est, Sébastien Ogier a parfaitement contrôlé son avance sur Ott Tanak pour signer son 64ème succès en championnat du monde, son cinquième sur l'île sarde et son troisième déjà cette saison.

« Un rallye parfaitement géré du début à la fin pour nous, » s'est exclamé le Français qui s'empare du même coup de la deuxième place du Mondial et revient à dix-neuf unités du leader du championnat Elfyn Evans. « Nous avons eu la pression d'Ott jusqu'au bout, mais au final Toyota reste invaincu cette année en WRC. Rendez-vous dans trois semaines en Grèce. »

Un Rallye de l'Acropole à l'issue duquel, s'il reprend encore des unités au Gallois, on lui demandera certainement si au final il ne viserait pas cette un 9ème titre mondial. Quitte à sacrifier ses vacances d'été, l'Estonie et la Finlande ne figurant normalement pas à son programme. Mais sait-on jamais...

S'il reste intermittent, la plus grande menace pour Evans viendra alors sûrement de Kalle Rovanpera. Troisième ce dimanche en Italie et au classement du championnat, le Finlandais a clairement pour objectif de décrocher une troisième couronne mondiale.

En remportant le Super Dimanche et la Power Stage, il a marqué dix unités supplémentaires pour se placer à un point seulement de l'octuple champion, vingt d'Elfyn qui aura encore la lourde tâche d'ouvrir en Grèce. Il pourrait donc continuer à voir son avance, jadis confortable, fondre comme la glace au soleil.

« Compte tenu de ma position d'ouvreur vendredi et de ma crevaison, je prends cette quatrième place et des gros points avec le sourire. Honnêtement, je n'aurais pas pu espérer mieux, » confessait l'homme en tête du Mondial depuis la Suède.

Tanak: "Nous n'avons pas la voiture pour rivaliser avec les Toyota."

Deuxième à 7.9, Ott Tanak a tout donné pour offrir à son employeur son premier succès 2025, mais cela n'a pas encore été suffisant. « Nous n'avons pas le matériel pour rivaliser à la régulière avec les Yaris, » regrettait l'Estonien restant toutefois au contact au classement puisqu'il ne compte que six unités de retard sur Ogier. « Le titre mondial reste notre priorité. Pour cela, il faut se montrer régulier mais surtout encore travailler et évoluer. On réessayera en Grèce où j'aurais encore une bonne position de départ lors de la première étape. »

Un avantage dont espère également profiter son équipier Thierry Neuville. Cinquième à cinquante unités d'Evans, notre champion a décidément bien dur à défendre et faire honneur à son sacre. Cinquième du « Super dimanche » et deuxième de la Power Stage, il revient d'Italie avec cinq petits points. Maigre consolation après une erreur éliminatoire vendredi qu'il ne s'explique toujours pas.

« Vu ma position de départ ce dimanch, je ne pouvais pas espérer mieux. On va bien sûr continuer à se battre, il ne nous manque pas grande chose pour vaincre à nouveau, » a conclu notre compatriote.

Pour le clan Ford, le week-end fut cauchemardesque, les trois pilotes Puma partant à la faute dès l'ES2. Grégoire Munster est reparti en Super Rally, mais est tout de même rentré bredouille. On espère qu'il pourra montrer autre chose à l'Acropole où Jourdan Serderidis, 25ème et premier pilote M-Sport WRC1 en Italie malgré un tonneau vendredi, évoluera à domicile.

Enfin, on notera la très belle sixième place absolue du vainqueur du WRC2 Oliver Solberg sur sa Toyota Yaris. Le succès a donc vraiment été total pour la marque japonaise.

Photo WRC