La deuxième étape du Rallye Monte-Carlo a été fertile en événements et rebondissements. Et rares sont ceux qui ont réussi à éviter toute faute.

Passé en tête avant même la première grosse faute de Thierry Neuville dans l'ES6, Elfyn Evans semblait tenir le bon bout après deux scratches. Mais une erreur dans l'avant-dernière spéciale, à du 20 km/h, en slicks sur la glace, a renvoyé le Gallois au deuxième rang à 12.6 de son équipier chez Toyota Sébastien Ogier.

« Je n'étais pas très bien réveillé ce matin, mais je suis ensuite passé en mode attaque, » souriait le Gapençais après avoir signé les deux derniers meilleurs temps de la journée. Le Français a fait la différence et repris la tête après la spéciale passant dans son jardin où il a enfin réussi à signer un meilleur temps lui tenant à coeur : « Je n'avais encore jamais réussi à signer le scratch ici devant ma famille, mes amis. »

Même si l'on n'est pas encore à mi-course, l'octuple champion du monde n'ayant rien à perdre en termes de championnat qu'il ne disputera pas entièrement semble bien parti pour accrocher un dixième succès dans la plus prestigieuse des épreuves.

Fourmaux meilleur pilote Hyundai

Elfyn Evans ne s'avoue toutefois pas encore vaincu. Et va devoir continuer à pousser fort lors de la longue étape de samedi où l'on attend plus de conditions hivernales. Car Adrien Fourmaux, auteur d'une très bonne journée sur la meilleure des Hyundai, ne pointe qu'une seconde et six dixièmes derrière lui. Autrement dit, rien du tout.

Auteur du premier scratch d'une journée marquée par la domination de la marque japonaise, Kalle Rovanpera est revenu en quatrième position à 38.5. Mais le Finlandais a du mal à cacher qu'il déteste cette épreuve.

Huit secondes et huit dixièmes derrière le double champion du monde, Ott Tanak n'est non plus jamais très à l'aise sur ces routes de montagne où l'adhérence peut changer d'un virage à l'autre. Et après les déboires de Neuville, Cyril Abiteboul doit certainement déjà lui demander de songer au championnat constructeurs. Après le Japon, l'Estonien doit se racheter et ne peut pas se permettre d'entamer sa campagne 2025 par une nouvelle boulette.

Munster a crevé... l'écran puis un pneu

Un instant quatrième, Grégoire Munster a connu une matinée de rêve grâce à un choix de pneus audacieux (il était le seul à n'avoir pas monté de clous), mais aussi grâce à l'annulation de l'ES5 la plus verglacée de toutes. Cela a permis au pilote de la Ford Puma M-Sport de signer deux deuxièmes temps et d'être le plus rapide de la boucle de deux chronos.

Mais durant l'après-midi, sur des spéciales moins boueuses et moins glissantes, le licencié luxembourgeois est hélas quelque peu rentré dans le rang et est retombé à la 6ème place (à 1.33.7) après une crevaison lui coûtant une bonne trentaine de secondes.

« Le plus décevant est que j'ignore même où cela s'est passé, » regrettait Greg. « Mais bon, je retiendrai le positif de la matinée. Et peut-être que ce week-end il y aura encore un bon coup à jouer. »

Son équipier Josh McErlean ne devrait en tout cas pas l'inquiéter de si tôt. Le rookie irlandais accuse déjà plus de quatre minutes de retard sur l'autre Puma. A la régulière. L'apprentissage d'une WRC1 dans ces conditions n'est vraiment pas simple...

Neuville sort deux fois dans la même épingle!

Car même les meilleurs peuvent partir à la faute. On l'a vu avec Thierry Neuville arrachant une roue après s'être loupé sur un freinage. Ironie du mauvais sort, notre champion du monde a remis cela cet après-midi. Dans la même épingle ! Incroyable... « J'avais crevé juste avant et j'ai tiré tout droit, » rageait le Belge néanmoins toujours neuvième du classement général mais à près de quatre minutes. « Plus que ma première position sur la route, c'est ma méconnaissance de ces nouveaux pneus Hankook qui m'a joué des mauvais tours. On va continuer à apprendre et essayer de préparer au mieux la journée du dimanche où il y aura dix points à prendre. »

En WRC2, le local Yohan Rossel a frappé fort dans la dernière pour prendre la tête. Le pilote Citroën possède désormais 21 secondes d'avance sur le Russe Nikolay Gryazin.

Du côté des Belges, Charles Munster (Hyundai) et Max Potty (Skoda) étaient au coude à coude pour la 23e place avant que ce dernier ne perde une bonne minute suite à une petite sortie dans les derniers kilomètres de l'ultime spéciale du jour. De quoi gâcher une belle journée.

Photo WRC.com