WRC Finlande : Neuville maintient la pression sur Rovanpera
Kalle Rovanpera va-t-il enfin vaincre le signe... finlandais et décrocher sa première victoire mondiale à domicile ? Certes on en est encore loin avec encore deux jours de course et plus de la moitié de la distance à parcourir, mais le citoyen de Jyvaskyla semble avoir retrouvé chez lui le « sisu », cette confiance qui lui a manqué ailleurs sur la terre cette année.
La motivation d'évoluer devant ses fans et amis, la connaissance du terrain et la prise de risques sans doute compensent ici le handicap de pneus Hankook auxquels il a du mal à s'adapter depuis son retour en WRC1.
« Cela fait du bien de se battre à nouveau pour ce qu'il faut, » admettait un Kalle au visage un peu moins fermé que de coutume. En Estonie voici deux semaines, on le croyait dépressif. Cette fin de semaine, le double champion a retrouvé quelque peu le sourire.
Auteur de quatre scratches ce vendredi, le fils Rovanpera a relayé Thierry Neuville en tête dès la première spéciale matinale et a résisté tout au long de cette première étape à la pression d'adversaires vis-à-vis desquels il a pris au fur et à mesure ses distances.
Au moment d'aller prendre un repos bien mérité à l'issue de la dixième spéciale, seule la Hyundai de Thierry Neuville, s'élançant juste derrière lui aujourd'hui, semblait encore pouvoir s'accrocher au pare-chocs du pilote Toyota avec un retard de 4.9 secondes.
« Sur ce terrain où les écarts se comptent en dixièmes, c'est déjà beaucoup, » analysait le Belge, déjà deuxième ici en 2024. « Mais on va essayer de maintenir la pression. On a fait une très bonne journée. Kalle a fait la différence juste sur la prise de risques, dans des portions à fond où je me suis montré un peu plus prudent. Mais on annonce des conditions difficiles demain. Rien n'est fait.»
Si les choses restaient en état, Rovanpera mais aussi notre compatriote réaliseraient une bonne opération dans l'optique du championnat dont les leaders sont loin.
Contraint d'ouvrir la route, Ott Tanak pointe au 8e rang à 1.07.2 après avoir notamment tapé un arbre de l'avant suite à un demi tête-à-queue dans l'ES7. L'Estonien peut s'estimer heureux de ne pas avoir dû en rester là avec un radiateur percé.
Parti juste derrière lui, Elfyn Evans n'est guère mieux loti avec la 7ème place. Mais le retard du Gallois n'est que de 26 secondes et il peut espérer encore regagner une ou deux places ce week-end. Même si ce ne sera pas simple.
Car Adrien Fourmaux (3ème à 7.7 après deux meilleurs temps), Takamoto Katsuta (le plus rapide dans l'ES6) un dixième derrière et Sami Pajari (5ème à 15.7 avec lui aussi deux scratches) sont dans un bon rythme. Tous les trois sont bien décidés à monter sur le podium. Mais ils devront résister au retour de Sébastien Ogier, sixième à 17.6.
Troisième à s'élancer, l'octuple champion du monde français a manqué un peu de rythme et d'engagement. Il sera difficile pour lui de rééditer dimanche son succès de l'an dernier. Mais il peut encore lui aussi se rapprocher de la tête du Mondial. Et donc conserver l'espoir d'une 9ème couronne s'il venait à participer aux cinq dernières manches.
Après une petite erreur lors de la boucle matinale, Grégoire Munster s'est plutôt bien comporté dans l'après-midi. Hélas, le pilote Ford pointe toujours au 11ème et dernier rang des WRC1 et, comme en Estonie il y a deux semaines, devra prendre le balai et ouvrir la route ce samedi pour la 2ème étape. De quoi lui compliquer encore la tâche pour le reste du week-end.
Bon boulot pour sa découverte de la Finlande de Martins Sesks, huitième à 40.5 sur la première des Puma.
En WRC2, après les tonneaux d'Oliver Solberg et la trop grande prudence de Jari-Matti Latvala sous la pluie, c'est une autre Toyota, celle du local Roope Korhonen, qui mène la danse 3.8 devant la Skoda de l'Estonien Robert Virves.
Photo Georges Simons

