« Un rêve est devenu réalité. » Tel fut le premier commentaire du jeune Oliver Solberg très ému ce vendredi matin après avoir signé le premier scratch de sa carrière et pris la tête du Rallye d'Estonie aux commandes de sa Toyota Yaris WRC1.

Et l'exploit ne fut pas un feu de paille. Profitant d'une 8ème position sur une route balayée certes avantageuse, le fils du champion du monde des rallyes Petter Solberg n'a pas commis la moindre erreur et surtout a décroché deux autres meilleurs temps pour finir la première étape avec une avance de 12.4 sur la Hyundai du héros local Ott Tanak.

« Mes trois premiers scratches mondiaux, la tête du rallye, c'est définitivement le plus beau jour de ma vie, » s'exclamait le gamin après avoir perdu un peu de temps pour, à l'image de son papa « Mister Hollywood », soigner le spectacle autour du dernier rond-point et décrocher le prix de meilleur « drifter » du soir.

Quoi qu'il arrive ce week-end, le leader du championnat WRC2 a démontré aujourd'hui pour son retour en WRC1 qu'il méritait un volant dans la catégorie de pointe dans le futur.

Mais il n'a pas encore gagné le rallye pour autant. Loin de là. Car les trois champions du monde lancés à sa poursuite ne devront plus trop balayer ce samedi. Ils s'élanceront juste devant la Toyota Yaris N°99, sur une route déjà nettoyée. Voilà qui promet une superbe bagarre pour la victoire entre Solberg Jr, Ott Tanak (deux scratches à domicile ce vendredi), mais aussi Thierry Neuville et sans doute Kalle Rovanpera.

«Cela n'a pas été très facile aujourd'hui car l'adhérence changeait beaucoup ce qui ne vous met pas en confiance, » a déclaré notre compatriote pointé à 1.8 de son équipier estonien après avoir décroché le dernier meilleur temps du jour à égalité avec Takamoto Katsuta. « Mais les ajustements faits ont été dans le bon sens et on reste dans la lutte pour la gagne. »

Exactement le même constat que Tanak visant un premier succès à domicile. Et bien décidé à combler la douzaine de secondes le séparant de la nouvelle star Solberg.

Munster va devoir ouvrir la route

Quatrième à 20.1 du leader, Kalle Rovanpera ne compte en fait que 7.7 de retard sur la deuxième place de Tanak. Une quatrième victoire d'affilée ici reste donc possible même si le Finandais faisait mine de ne pas trop y croire. « Encore une journée de plus à galérer avec ces pneus (le nouveau manufacturier Hankook). Et je crains que je serai encore déçu demain. »

Derrière ce quatuor, le jeune marié Adrien Fourmaux (5e à 29.8) a perdu beaucoup de temps lors de la boucle matinale, mais après avoir retourné les réglages de sa Hyundai, le Français a signé un meilleur temps et est revenu dans le rythme des meilleurs l'après-midi.

Septième, Elfyn Evans a terminé son calvaire. Demain il cédera son balai à Grégoire Munster et s'élancera cinquième sur la route. Voilà qui devrait lui permettre de remonter dans le Top 5. Et sans doute de conserver quelques semaines de plus le leadership du Mondial.

Grosse déception pour Sami Pajari qui a rencontré des soucis de puissance ce matin. Le Finlandais est 8ème à déjà plus d'une minute et devance les trois Ford Puma de Sesks, McErlean et Munster séparées par moins de trente secondes.

Notre représentant serait plus proche sans une crevaison à la fin de l'ES4, quelques soucis de freins et un tout-droit. « Il n'y a pas que cela, c'est aussi moi, » avouait-il après avoir (une mauvaise habitude hélas) manqué de rythme lors des premières spéciales. Mais il s'est bien repris durant l'après-midi en se montrant plusieurs fois le plus rapide des Puma. « Malheureusement, ce sera plus dur ce samedi puisque je vais devoir ouvrir la route sur les neuf spéciales au programme. »

Pas l'idéal en effet pour tenter de remonter sur ses équipiers et signer de bons chronos...