WRC Canaries : Toyota cinq sur cinq, les Hyundai déjà à plus d'une minute
S'il est encore un peu tôt pour prétendre que Kalle Rovanpera va remporter dimanche son premier succès de la saison, le Finlandais n'étant pas à l'abri d'un pépin, accident ou d'une crevaison, il est pour ainsi dire d'ores et déjà certain que Toyota restera invaincu.
Les Yaris ont dominé la première journée du Rallye des Canaries, quatrième manche du Mondial, comme quasi jamais auparavant.
Auteur d'un début de campagne contrarié pour son retour après une année à mi-temps, Kalle Rovanpera, cinquième du Mondial à 57 unités de son équipier Elfyn Evans, a aligné les scratches ce vendredi comme les perles sur un collier. Six spéciales, six meilleurs temps pour le Nordique rentré à Las Palmas avec une confortable avance de 26.8 secondes déjà sur son illustre équipier Sébastien Ogier, pourtant grand spécialiste du goudron. Une dizaine de plus sur Elfyn Evans, le leader d'un Mondial prenant logiquement un peu moins de risques.
Pas de doute, Toyota et son double champion semble avoir directement trouvé le mode d'emploi des nouveaux pneumatiques Hankook sur l'asphalte. Et l'expérience de Kalle de 2024 en Porsche Carrera Cup Benelux lui donne des ailes sur un tracé typé circuit avec des trajectoires tendues, très peu de coupes et des freinages tardifs fort appuyés. A l'oeil, la Yaris WRC1 semble évoluer sur des rails, répondant parfaitement aux demandes de ses pilotes, sans sous ni survirage.
« Tout fonctionne jusqu'ici à merveille sur ce parcours où il faut un pilotage précis, » se réjouissait l'homme de la journée sans toutefois encore vendre la peau de l'ours. « On a eu du brouillard aujourd'hui dans les montagnes et dans ces conditions il est facile de perdre d'un coup beaucoup de temps ou de faire une erreur. »
Pourtant ses équipiers semblaient avoir déjà abdiqué et être prêts à se contenter d'assurer le podium et les gros points ce week-end face à un Rovanpera « sur une autre planète. » Assez inhabituel sur ce type de surface.
Neuville : « Pas la fin du monde »
La domination de la marque japonaise qui a plus testé il est vrai et possède cinq voitures et donc plus de données à partager était telle que même Sami Pajari et Takamoto Katsuta participaient à la fête en rentrant se coucher aux quatrième et cinquième rangs. Une véritable humiliation pour Hyundai dont les pilotes groupés en une seconde et demie affichaient tous une mine déconfite après avoir perdu plus d'une minute à la régulière sur cette seule étape. Une sacrée raclée pour Thierry Neuville (6e à 1.13.3 ), Ott Tanak (7e à 1.14.1) et Adrien Fourmaux (8e à 1.14.8 ) se plaignant tous du manque d'adhérence de leur monture. « On ne parvient pas à faire fonctionner les pneus et donc à attaquer. Ce n'est pas amusant, » grimaçait notre champion du monde bien loin d'Evans et de son objectif de départ. «C'est frustrant bien sûr, mais ce n'est pas la fin du monde non plus. Il faut rester positif et continuer à travailler. C'est d'autant plus incompréhensible qu'on était pourtant bien en tests en Espagne il y a deux semaines... »
Ce que ne confirme pas un Ott Tanak le visage fermé : « On avait déjà des doutes sur notre compétitivité à l'issue des essais, » a lâché l'Estonien. « On a testé des réglages différents l'après-midi, en vain. L'écart s'est réduit certes, mais pas de manière significative. Les ingénieurs ne comprennent pas. »
Avec l'arrivée cette saison de nouvelles gommes, les Coréens paient cher leurs restrictions budgétaires sur un terrain où la Hyundai était pourtant compétitive encore l'an dernier face à Toyota.
A ce stade, le Rallye des Canaries a déjà tourné à la séance de tests grandeur nature et les pilotes Hyundai réduisant leur handicap au fil des kilomètres ne peuvent espérer remonter au mieux que quatrième à la régulière.
La situation est encore plus déplorable pour M-Sport et Ford. « On a moins de moyens et donc on teste moins, » confie Grégoire Munster, neuvième à plus de deux minutes déjà, plus d'une minute devant son équipier Josh MrErlean. L'Irlandais est même devancé par les deux leaders en WRC2, Yohan Rossel (Citroën C3) et le local Alejandro Cachon sur Toyota Yaris après l'abandon d'Oliver Solberg trahi par sa suspension.
Avec dans l'ordre cinq Toyota, les trois Hyundai puis les deux Ford, le scénario de ce début de rallye n'est guère attrayant. Le suspense s'est déjà envolé et cela n'augure rien de bon pour la suite de la saison...
Photo Toyota


