Comme on s'y attendait, les premières spéciales du Rallye d'Arabie Saoudite ont réservé pas mal de surprises. Alors qu'on redoutait une épidémie de crevaisons dans un décor lunaire et rocailleux, c'est surtout le phénomène de balayage qui a façonné une tête de classement pour le moins inhabituelle.

Parmi les derniers à s'élancer, Martins Sesks a signé deux meilleurs temps sur trois. Et malgré un tout droit dans l'ES4, le pilote Ford est rentré au parc d'assistance de Jeddah, dans le paddock F1, avec un avantage d'1.3 sur la Hyundai d'Adrien Fourmaux et de 1.7 sur la meilleure des Yaris, la dernière à s'élancer avec Sami Pajari, auteur du scratch dans l'ES4.

Ces trois leaders bien sûr, en plus d'une position de départ avantageuse, n'ont rien à perdre contrairement aux trois premiers pilotes sur la route jouant le titre.

« Cela fait plaisir de montrer qu'il n'y a pas qu'en Lettonie que je peux aller vite, » se réjouissait le jeune Letton jouant ici son avenir. « Dommage cette petite faute après un virage en ciel dans la dernière spéciale, mais la matinée a tout de même été très bonne. »

C'est tout simplement la première fois cette année qu'une Puma mène un WRC. Dommage que cela ait nettement moins bien fonctionné pour ses équipiers.

A bientôt 55 ans, le renard du désert Nasser Al Attiyah, multiple vainqueur du Dakar, pointe au 9ème rang à 51.4. Le Qatari devance le double champion du monde Kalle Rovanpera, victime d'une crevaison lente dans l'ES3 diminuant encore ses faibles chances de décrocher un troisième titre mondial, et la Yaris d'Oliver Solberg, leader en WRC2.

Et les deux titulaires habituels de M-Sport ? Josh McErlean a perdu plus de deux minutes en changeant une roue dès l'ES2, tandis que Grégoire Munster n'est pas du tout dans un bon rythme. Notre compatriote a déjà concédé 1.20.5 et donc près d'une demi-minute à Al Attiyah qui a écopé jeudi soir d'une pénalité de dix secondes pour départ volé. Son approche sans doute trop prudente et attentiste n'a pas payé jusqu'ici.

Thierry Neuville, lui, a perdu une petite dizaine de secondes avec une crevaison lente déclarée à 8 km de l'arrivée de l'ES3. Le pilote Hyundai a pas mal géré. Il pointe actuellement au 5ème rang à 17.8, trois secondes derrière son équipier Ott Tanak.

Contraint d'ouvrir la route, un plus sérieux handicap que prévu, le leader du Mondial Elfyn Evans a déjà concédé plus de 50 secondes. Huitième à 22.7 de son grand rival Sébastien Ogier, le Gallois est cependant toujours virtuellement champion du monde dans cette position où il ne concèderait que deux points au Français.

Mais ce classement très provisoire va bien entendu évoluer lors de la seconde boucle de cet après-midi avec moins de balayage et un terrain plus défoncé et des pierres de plus en plus apparentes. On peut donc s'attendre à encore plus de crevaisons que les trois recensées parmi les WRC1 ce matin.

Le suspense demeure et l'on a hâte de savoir qui bouclera cette première étape en tête. Une Ford, une Hyundai ou une Toyota ?

Photo WRC