Si l'on regrette l'absence de public pour cette grande finale du WRC dans le désert d'Arabie Saoudite, le suspense lui est bien au rendez-vous, tant pour la victoire finale que pour la lutte pour le titre mondial.

Si la position sur la route a été déterminante lors de la première étape, ce vendredi ce sont bel et bien les crevaisons tant redoutées sur des spéciales rocailleuses qui ont fait et défait le classement. Personne n'a été épargné, mais certains à l'image d'Ott Tanak (deux fois) ou de Sami Pajari ont perdu plus de temps avec des changements de roues que d'autres qui ont décidé de continuer sur trois roues ou avec des pneus totalement délaminés.

Fourmaux : « Quel rallye de fou ! »

Leader avec 22 secondes avant la dernière spéciale après la crevaison de Pajari et un tout droit pour Fourmaux, Martins Sesks semblait bien parti pour offrir à la Ford Puma WRC1 sa deuxième victoire en WRC, la première depuis le succès de Sébastien Loeb au Monte-Carlo 2022.

Mais le Letton a dû parcourir les cinq derniers km sur la jante pour finalement achever la journée à 2.4 d'Adrien Fourmaux qui a lui rejoint le point stop avec un pneu avant gauche explosé.

« Quel rallye de fou, » s'est exclamé le Français. « Chaque fois que je crois que c'est terminé, on revient devant. Maintenant il va falloir attaquer lors des trois dernières de dimanche. »

Avec les risques que cela comporte.

Après avoir perdu une quarantaine de secondes ce matin avec un amortisseur arrière cassé, Thierry Neuville a bien limité les dégâts en se montrant assez prudent pour éviter les pneus à plat durant une deuxième boucle infernale. Du coup, le Belge, troisième à 5.8, s'est remis en selle pour la victoire. Nul doute que ces trois là vont tout donner lors de l'étape dominicale pour tenter d'arracher une première place symboliquement très importante pour les trois.

Et cela aura forcément une incidence sur la lutte pour le titre mondial. Il faudrait un miracle et l'abandon de ses deux rivaux pour qu'elle concerne encore Kalle Rovanpera, cinquième à 1'15, une trentaine de secondes derrière son pote Takamoto Katsuta.

Le champion au meilleur des trois spéciales

Par contre, celle reste très serré et donc stressant au possible entre Sébastien Ogier, sixième à deux dixièmes de Rovanpera et Elfyn Evans, huitième à 3'55 après un changement de roue ce matin.

Dans l'état actuel des choses, le Français est leader virtuel du Mondial un point devant le Gallois qui bénéficiera d'une moins bonne position de départ ce dimanche. Les deux hommes vont donc se lancer dans un ultime sprint. Et c'est celui des deux qui marquera le plus d'unités à l'issue des trois dernières spéciales et de la Power Stage qui sera couronné. Dix points restent en jeu. Cinq pour le Super Sunday devenu Saturday ici et cinq pour la spéciale bonus. Il y a donc de fortes chances pour qu'il faille attendre l'arrivée de la toute dernière spéciale du championnat pour connaître le nom du successeur de Thierry Neuville. Il va falloir trouver le meilleur compromis entre l'attaque pour marquer des points et la prudence pour éviter les grosses pierres. En espérant que là aussi, ce ne soit pas encore une crevaison d'un pneu Hankook qui décide du champion 2025.

Photo Hyundai