En annonçant la mise en pause de sa carrière le jour où il a perdu toutes chances mathématiques d'être sacré une seconde fois, le message donné par Ott Tanak à Hyundai est très clair.

Avec un seul succès (en Grèce) et beaucoup de problèmes, cette saison 2025 qui s'achèvera en Arabie Saoudite a semble bien trop longue au champion 2019 comptant 21 victoires (dix avec Toyota, sept en Hyundai et quatre en Ford) et 52 podiums en 160 départs en WRC.

Hyundai voulait clairement le garder, mais Ott ne croit plus dans le projet. Plus que le manque de fiabilité de sa monture, il regrette surtout le déficit de performances de la i20 WRC1 par rapport aux Yaris. Et il ne croit plus le boss Cyril Abiteboul quand il lui promet qu'en 2026 Hyundai va revenir au top et remporter à nouveau des rallyes.

Du coup, il préfère mettre sa carrière en pause plutôt que d'aller prendre encore des gros risques, passer beaucoup de temps hors de chez lui pour se faire ridiculiser. Tant pis pour le gros chèque et le manque à gagner... financier !

Après avoir eu la confirmation que Toyota affichait plus que complet, il a donc décidé de tirer le frein à main. Le WRC se porte décidément mal. Quelques semaines seulement après l'annonce du changement de discipline de Kalle Rovanpera qui réorientera sa carrière vers la monoplace dès 2026, un autre des cadors du sport s'en va. Année sabbatique ou retraite définitive ? Lui même ne le sait pas encore. Cela dépendra des opportunités s'offrant à lui en 2027. Une pige ou l'autre en WRC1 en 2026 n'est pas non plus à exclure.

En attendant, Hyundai aurait plutôt bien réagi face à ce véritable désaveu. Même si rien n'a encore été confirmé officiellement, notre collègue Paul Fraikin affirme sans conditionnel et de très bonne source que le nom de son remplaçant est déjà connu : il s'agirait d'Oliver Solberg, champion WRC2 et vainqueur du dernier Rallye d'Estonie en WRC1 avec Toyota.

Si cela se vérifie, il s'agirait d'une grosse surprise. Certainement la meilleure alternative possible pour Hyundai. On ne peut pas en dire autant pour Oliver qu'on voyait plutôt sur le long terme avec les Japonais. Mais un mi-temps possiblement avec Seb Ogier en 2026 ne serait peut-être pas suffisant pour le jeune Norvégien. Même si cela ne s'était pas trop bien passé en 2021 et 2022, même si l'avenir de Hyundai dans la discipline au-delà de 2026 reste incertain, le fils de l'ancien champion du monde aurait donc décidé de retenter le coup chez les Coréens avec un programme complet et cette fois un beau salaire.

Photo Oliver Solberg