La Porsche 992 RGT n'étant pas homologuée en VAS, Cédric Cherain n'est pas rentré au parc fermé à l'issue des 6H de Courtrai, une épreuve à laquelle il a été invité et qu'il découvrait. Mais au classement à l'issue de la dernière spéciale, il pointait au 5e rang à 1'23 du vainqueur Jos Verstappen. Comment le Liégeois explique-t-il soudainement cet écart ?

« Il y avait une spéciale show disputée à deux reprises dans un centre de dépollution de déchets. Elle s'appelait Lavano et il y avait 8000 spectateurs ! Il y avait des portions de terre, de la pommade, cela glissait comme si on roulait en slicks sur du verglas. La catastrophe pour la Porsche. Rien que sur cette spéciale, j'ai perdu 55 secondes sur Jos et sa Citroën à traction intégrale. Sans cette spéciale unique en Belgique, on aurait terminé deuxième à une trentaine de secondes ce qui est acceptable pour un tracé ne convenant pas trop aux caractéristiques de la 992. »

Et Cédric de revenir sur les discussions concernant une éventuelle limitation des performances des Porsche nouvelle génération pour 2026. « Je ne suis pas vraiment d'accord avec le fait de brider les 992. On a jugé notre niveau de performance sur des arguments non rationnels. A Roulers, j'ai gagné facilement certes, mais Jos Verstappen n'était pas là. Je n'en peux rien si le niveau de mes adversaires n'est pas bon. Doit-on pénaliser ma monture pour cela ? A l'East Belgian, Jos a fait un choix de pneus trop prudent pour la première boucle. Il a croisé les pneus slicks et pluie ce que l'on fait très rarement. Et quand il a vu l'écart, il est de suite passé en pilotage automatique pour préserver un accessit synonyme pour lui de titre. Il n'y a donc pas eu de réel combat lors de ces deux épreuves. Et d'un coup il y a une levée de boucliers contre nous, on dit que la Porsche est trop performante. Mais regardez le résultat de Courtrai ce week-end où je n'ai pas assuré du tout. Et attendons de voir au moins le verdict de Spa. Je ne pense pas que je vais coller 2 minutes à un gars comme Andreas Mikkelsen. Je vais me battre. Il y aura peut-être des spéciales à mon avantage et d'autres à mon désavantage. Je trouverais injuste de pénaliser la Porsche car dans certaines conditions nous serons devant certes, mais dans d'autres derrière. Il devrait y avoir match sur une saison. »

Le vice-champion de Belgique évoque aussi l'ambiance durant ces 6h de Courtrai. « Je n'ai jamais vu cela, » s'exclame-t-il. « Bravo aux organisateurs. Ils ont tout compris. Les assistances se font au coeur de la ville fermée à la circulation et il y a un monde de fou. L'entrée est gratuite, le budget d'organisation étant payé par des sponsors. L'engagement coûte 400 euros au lieu des 2000 demandés en BRC et en un jour ils sont complets avec 180 voitures. Cette course est baptisée le Petit Tomorrowland. La structure dans laquelle je faisais le service était longue de 40m. Avec un disk-jockey, des fumigènes et des feux d'artifice quand je rentrais. Il y avait des majorettes et la fanfare dans les rues. Et après le rallye, on s'est retrouvés dans un resto avec 300 VIP. Alain Penasse et Chris Courteyn étaient là et n'en revenaient pas. Il doit y avoir moyen d'organiser cela aussi en BRC et en Wallonie. Je reviendrai en tout cas à Courtrai avec grand plaisir. »

Photo DR C. Cherain