EDITO - Payés pour prendre des risques

il y a 1 an | Stéphane Lémeret

Eduardo Freitas, le nouveau directeur de course F1, est un excellent « race director ». Je parle en connaissance de cause car il fut « mon » directeur de course à de nombreuses reprises au cours des quinze dernières années, notamment en GT3 et aux 24 Heures du Mans.

C’est un des plus justes, et de ceux qui comprennent le mieux ce qu’il se passe en piste et dans la tête des pilotes. Croyez-moi, ce n’est pas le cas de tous ses collègues, dont certains ne comprennent rien à rien et prennent des décisions stupides et infondées. Ils y ajoutent souvent un masque de supériorité servant à cacher leur incompétence. Mais Freitas, lui, ne fait pas partie de ce panier de crabes. Raison, sans doute, pour laquelle on lui a demandé de remplacer Michael Masi, mis sur la touche après sa gestion erratique de la fi nale du championnat du monde de F1 l’an dernier.

Malheureusement, ce cher Eduardo a un problème : il a peur de la pluie ! Une peur bleue, qui lui a déjà fait prendre des décisions incompréhensibles, comme au départ des 24 Heures du Mans 2016, lorsqu’il fit tourner les voitures au ralenti pendant près d’une heure alors que la piste était à peine humide. On ne parle pas de trombes d’eau comme au dernier Grand Prix de Belgique, non, mais d’une fi ne pluie, juste bonne à pimenter la course. Un peu comme la pluie tombée juste avant l’heure de départ prévue du dernier Grand Prix de Monaco…

Quelle mouche l’a donc piqué pour qu’il retarde le début de la compétition de 16 minutes alors qu’à 15 heures, la piste était totalement praticable ? Certes, la grosse « drache » qui suivit justifi ait de reporter encore un peu le départ. Mais personne n’a compris pourquoi, avant cela, il a privé les spectateurs d’une partie du show pour lequel ils avaient payé très cher. Car pour ne pas dépasser la limite fi xée par la télé, la course a fi nalement été interrompue avant le nombre de tours prévus. Et surtout, on se serait régalés avec un départ sur piste séchante, puis la grosse averse qui a suivi. Il faut qu’Eduardo Freitas comprenne que les meilleurs pilotes du monde sont capables de rouler sur piste humide : en F1, contrairement aux autres compétitions automobiles, il n’y a pas d’amateurs au départ et ses acteurs sont payés pour prendre des risques. Espérons qu’il en tienne compte la prochaine fois !

Sans cette prudence exagérée, l’Histoire aurait peut-être permis à Charles Leclerc de s’imposer à domicile. Mais c’est une autre histoire, que nous abordons aux pages 44 et 45 d’Auto Trends de juin 2022…

stephane@autotrends.be

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