WEC 6H de Fuji : Alpine décroche la centième !

il y a 2 mois Olivier de Wilde

La 100ème course du championnat WEC a été remporté par l’Alpine #35 pilotée par Milesi, Habsburg et Chatin. Le Belge Tom Van Rompuy remporte le LMGT3 sur la Corvette #81.

Disputée sur les 4,563 km du circuit de Fuji situé à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Tokyo, l’avant-dernière manche de l’édition 2025 du championnat créée en 2012 a souri à l’équipe Alpine au terme d’une course intense et mouvementée.

 

Un ciel couvert, une température de 23°, une piste à 29°, un public nombreux, le décor est planté, le spectacle peut commencer.

 

Avant même le départ, Sébastien Bourdais s’est offert un magnifique tête-à-queue, une erreur de débutant à mettre sur le compte de pneus froids. Fort heureusement, la Cadillac #38 est repartie sans délai et a pu reprendre la seconde place conquise lors des qualifications du samedi par Earl Bamber.

 

Au départ, les Cadillac #12 et #38 conservaient les places acquises lors de l’Hyperpole, positions qu’elles allaient conserver durant la première heure de course. Dans le peloton des poursuivants, Laurens Vanthoor, parti 17ème, s’est habilement joué de multiples accrochages, d’une procédure full course yellow et d’une longue virtual safety car pour amener sa Porsche #6 à la 7ème place.

 

En GT3, cette première heure a été moins chahutée qu’en Hypercar mais pas moins disputée. Tom Van Rompuy écopait d’un drive trough pour une infraction commise sous procédure full course yellow qui le reléguait au 15ème rang de la catégorie tandis que la McLaren #59 menait les débats.

 

Dans le clan WRT, les BMW Hypercar #20 et #15 perdaient des places, ne parvenant pas à se placer mieux que 8ème et 18ème. Plus de réussite en GT3, la #46 comme la #31 gagnant chacune 6 places pour pointer aux 5ème et 8ème rangs.

 

À l’entame de la seconde heure, la bagarre fait toujours rage, de quoi réveiller les passionnés belges qui avaient fait l’effort de se lever à quatre heures du matin - heure belge - pour suivre cette manche japonaise du WEC.

 

Peu en verve, la Mercedes du trio Martin-Hodenius-Berry écopait d’un stop and go de cinq secondes qui sanctionnait une vitesse excessive dans la ligne des stands lors de son premier ravitaillement. Conséquence de cette pénalité : un plongeon à l’avant-dernière place du classement général ….

 

Dans la foulée, la BMW #31écopait elle aussi d’une sanction pour non-respect d’une procédure full course yellow, une des nombreuses pénalités infligées par une direction de course très attentive.

 

« J’avais fait une belle remontée jusqu’à la 7ème place, je crois, et puis j’ai été heurté par une BMW ce qui m’a obligé à passer par le stand » déclarait un Laurens Vanthoor dépité au terme de son relais. Son équipier Kevin Estre pointait donc à la 11ème place au terme des deux premières heures de course.

 

À 13h01’ - heure locale - c’est au tour du team WRT de goûter à la soupe à la grimace en voyant Raffaele Marciello détruire sa BMW #15 contre le rail, le pilote suisse coéquipier de Dries Vanthoor ayant perdu le contrôle de son Hypercar. Nouveau long safety car de plus d’une demi-heure nécessaire pour remettre en état la portion de rail défoncée et exit la belle BMW.

 

« J’ai été gêné par Nicolas Pino, j’ai dû freiner à un endroit où on ne freine pas normalement, j’ai perdu la voiture » expliquait Raffaele Marciello un peu plus tard, suggérant clairement que la Porsche Proton Compétition était responsable de sa sortie. La direction de course ayant mis l’incident sous investigation, nul doute qu’il y aura une explication musclée entre les différents protagonistes.

 

À ce moment de l’épreuve, le trio de tête en Hypercar se composait des Porsche #99, Peugeot #93 et Toyota #7 tandis qu’en GT3, les McLaren #59, Porsche #85 et BMW #46 menaient la danse, le meilleur chrono ayant été réalisé par la Cadillac #12 en 1:30.50 qui restera le meilleur tour réalisé durant cette course.

À la relance, les Cadillac en embuscade en 4ème et 5ème positions alignaient les meilleurs chronos, Norman Nato et Jenson Button acceptant de privilégier un jeu d’équipe pour revenir au plus près de la tête de course. Avec les 12 premières voitures regroupées en moins de 10 secondes, les duels mais aussi parfois les touchettes se multiplient à l’envi, du grand art distillé par des pilotes aussi talentueux que motivés.

En LMGT3, le spectacle est aussi de haut niveau, avec des écarts également très faibles et une équipe Iron Dames qui ne tarde pas à pointer en tête de la catégorie, ces dames n’hésitant pas à imposer fermement leur Porsche 911 GT3R.

Petit bilan à mi-course, les pilotes belges toujours en lice occupent respectivement les 6ème (Stoffel Vandoorne #94), 11ème (Laurens Vanthoor #6), 27ème (Tom Van Rompuy #81) et 29ème (Maxime Martin #61) places.

Du côté de chez WRT, ce sont les 14ème (#20), 24ème (#46) et 31ème (#31) rangs qui sont occupés par les voitures managées par le team de Vincent Vosse, la #15 étant hors jeu.

À deux heures trente de l’arrivée, petit coup d’œil vers la Ferrari #51 de Alessandro Pier Guidi, Antonio Giovanazzi et James Calado, en tête du classement du Championnat du Monde, qui ne pointe qu’à la 9ème position. Depuis le début de l’épreuve, la voiture du team AF Corse ne semble pas en mesure d’imposer son statut de leader. Pire, Pier Guidi se voit brandir un warning flag pour non-respect des limites de piste lors d’un relais marqué par quelques passes d’armes particulièrement agressives de sa part. On verra plus tard que la direction de course ayant comptabilisé un nombre trop important de track limits, un drive trough viendra sanctionner les excès de Pier Guidi, reléguant la Ferrari #51 loin dans le classement.

Peu de temps après, nouveau bouleversement, l’Aston Martin Valkyrie #007 s’accroche avec une voiture sœur dans le virage 3 dit Coca Cola Corner, en l’occurrence l’Aston Martin Vantage #27. Fin de partie pour la #007 en piteux état et revoici le safety car qui aura bouclé de nombreux tours durant cette manche qui n’aura pas manqué de rebondissements.

Plus que deux heures de course et le peloton des Hypercar toujours aussi groupé laisse entrevoir une fin de course passionnante, avec en tête une Peugeot poursuivie par une Alpine. En LMGT3, si la Porsche Manthey mène maintenant les débats, son avance minime avec ses poursuivants promet également un joli suspense.

Un nouveau full course yellow d’une durée de six minutes, justifié par des débris sur la piste, vient calmer - très provisoirement - les ardeurs des concurrents et figer les classements.

Pendant cette neutralisation, l’espagnol Miguel Molina passe par la case interview : « Notre objectif est d’apporter le titre constructeur pour Ferrari, à ce moment, nous sommes focalisés sur cet objectif ».

La bataille reprend de plus belle mais un full course yellow vient une nouvelle fois brider la course. Le nombre de neutralisations aura joué un rôle important dans les stratégies des équipes. À la relance, c’est Kevin Estre qui vient surprendre Charles Milesi et Mikkel Jensen pour imposer sa Porsche #6 en tête de course, un Kevin Estre vite contrarié par une pénalité de cinq secondes à purger au dernier relais. Et en LMGT3, on voit apparaître Alessio Rovera et sa Ferrari #21 en haut de l’écran de chronométrage.

Vous suivez ? Rarement une course n’aura été aussi indécise !

À l’entame de la dernière heure, Laurens Vanthoor apparaît en 3ème position après une belle remontée. Pour son équipier, Kevin Estre, les sentiments sont mitigés : « On a fait un super boulot, je suis très fier de faire partie de l’équipage de cette Porsche #6. On a un bon rythme mais on a été désavantagé par l’une des sorties du safety car. Pour l’instant on est dans le top 3 mais on va voir si on peut conserver une bonne place ».

En LMGT3, la Porsche #92 du team Manthey s’est forgé une petite avance dix-neuf secondes devant l’Aston Martin #27 du Hearth of Racing Team. Les Iron Dames, pourtant très performantes, plongent au classement suite à une drive trough justifié par une relance incorrecte après une neutralisation, tout espoir de podium s’envole donc pour cet équipage.

La dernière demi-heure n’ayant pas été entachée d’une quelconque neutralisation et les positions des concurrents se stabilisant, on assiste néanmoins aux derniers duels tant en Hypercar avec Jensen et Vanthoor, Kobayashi et Sorensen, …. qu’en LMGT3 avec Farfus et Eastwood, Van Der Linden et Lietz, … On croise le fer sans désemparer à tous les niveaux et jusqu’à la dernière seconde !

Et au final ….. une magnifique et inattendue victoire de l’Alpine #35 qui aura surpris tout le paddock ! En seconde position, la Peugeot #93 signe son meilleur résultat en WEC et la Porsche #6 - pilotée notamment par Laurens Vanthoor occupe la troisième marche.

En LMGT3, La Corvette #81 vient coiffer sur le fil la Ferrari #21 et permet à l’anversois Tom Van Rompuy de signer un magnifique succès. La BMW #31 du team WRT vient compléter le podium.

Stoffel Vandoorne termine lui à la 5ème position en Hypercar tandis que Maxime Martin conclu à la 9ème place en GT3.

Résultats mitigés pour WRT qui place une voiture sur le podium en LMGT3, la BMW #46 quant à elle bute au 4ème rang de la catégorie tandis qu’en Hypercar, la BMW #20 s’octroie la 9ème place.

Au rayon des déceptions, on notera que Toyota en Hypercar comme Lexus en LMGT3 ont été inconsistants sur leur terre d’origine. Dommage.

Perdant aussi, Ferrari n’aura accroché que les 11ème et 15ème places en Hypercar tandis qu’en LMGT3, battue dans le dernier tour, la Ferrari #21 sauve in extremis la seconde marche du podium, à la limite de la panne d’essence. On espérait clairement mieux du côté des rouges.

Rendez-vous le 8 novembre pour les Bapco Energies 8 Hours of Bahrain, en espérant que cette finale soit aussi passionnante que la manche nipponne !

Alexandre Squartini (photo WEC)

Mots-clés: Endurance Sports Moteur

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