Citadine bon marché dans la seconde moitié du 20e siècle, la R4 renait aujourd'hui sous la forme d'un SUV compact électrique. Un frein pour sa carrière commerciale ? Peut-être pas si elle réussit le même tour de force que la R5 : être aussi populaire auprès des entreprises que des particuliers, qui se répartissent équitablement les immatriculations. Pour y parvenir, la Française pourra compter sur ses nombreux clins d'œil à son aïeule sous tous les angles. Certes, de prime abord l’effet « waouw » est moins évident que sur la R5. Mais en présence de l'auto, le charme opère vraiment. Et dès la fin de l’année, elle deviendra même irrésistible avec un équipement qu'aucun autre modèle du segment ne propose : un toit ouvrant panoramique en toile.

Nouveau gabarit

A bord, peu de surprises en s'installant aux places avant : le tableau de bord est purement et simplement emprunté à la R5. Au programme donc : double écran aux graphismes soignés, services Google intégrés (à partir de la seconde exécution) et matériaux bien sentis. Le nouveau modèle s’en distingue toutefois par des habillages distinctifs, en imitation jeans sur notre modèle Techno essayé. 
Surtout, la R4 mesure 22 cm de plus que la R5 désormais, et se positionne en alter-ego électrique du Captur. Les passagers de la banquette arrière seront donc ravis d'avoir nettement plus d'espace, même si on regrettera qu’il soit difficile de glisser ses pieds sous le siège conducteur si ce dernier aime conduire dans la position la plus basse. Et l'espace au niveau de la tête pourra être limité pour les passagers mesurant plus de 1,80 mètre en raison de l’assise surélevée. 
Le coffre grandit également substantiellement, à 420 litres, auxquels s'ajoutent les 55 litres du bac amovible situé sous le plancher, qui pourra être extrait pour le nettoyer facilement. Ce coffre est d'autant plus pratique que le seuil d'accès est particulièrement bas et plat. Par ailleurs, le siège passager avant peut se replier complètement à plat pour charger de longs objets jusqu'au tableau de bord. Mais il faudra toujours composer avec l'importante marche du dossier de la banquette arrière 60-40.

Plus confortable

Au volant, on retrouve les agréables sensations des électriques de Renault. Son comportement n'est toutefois par un copier/coller de celui de la R5. Là où la citadine se montre plus nerveuse, le SUV apporte un meilleur niveau de confort, notamment dans la filtration et l’amortissement à l’arrière. Dans ces conditions, les modes de conduite (Sport, Eco…) semblent bien superflus. De la R5, la R4 conserve toutefois les bonnes idées, notamment la personnalisation du profil des aides à la conduite activable via une double pression sur un bouton. Ou encore la modulation de la récupération d’énergie via les palettes au volant (à partir du second niveau de finition) avec désormais un mode « One Pedal » qui porte la voiture jusqu’à l’arrêt complet sans avoir à toucher la pédale de frein. Une fonction très agréable en environnement urbain lorsqu’on le maitrise, même si sa décélération moins marquée que chez certains concurrents demandera un peu plus d’anticipation. 

Au prix d'une Chinoise

Cela participera néanmoins à optimiser l'autonomie réelle, annoncée à 409 km selon le cycle WLTP sur notre version d'essai 150ch à batterie 52kWh. Dans les faits, sur un parcours mixte vallonné par météo optimale (21°), nous sommes descendus à 13,6kWh/100km, soit moins que les 15,1 annoncés par Renault ! De quoi se montrer optimiste pour un usage quotidien. Et pour charger, il faudra compter sur 30 minutes pour repasser de 10 à 80% de la capacité maximale. Rien d'exceptionnel, mais c’est dans la norme du segment. 
Une version « Urban Range » 120ch/308km est également proposée en entrée de gamme. C'est évidemment elle qui sera la moins chère. Et sur le plan tarifaire, Renault se montre plutôt agressif puisque la R4 est disponible à partir de 29.900€. Ceux qui voudront espacer un peu plus leurs recharges devront débourser 3.000€ de plus. Et la version haut de gamme s'affiche à 36.900€. Des tarifs sérieusement concurrentiels, même face aux concurrents chinois.
Retrouvez cet essai en vidéo sur notre chaîne Youtube ici : https://youtu.be/u43iByiAkJE?si=IwjJriu6pmpCAY77

Conclusion

Renault confirme une nouvelle fois qu’il sait comment faire de bonnes voitures électriques. Et à ses qualités routières, la 4 pourra ajouter deux arguments de poids : un charme indéniable et un prix bien placé. De quoi remporter un troisième titre consécutif de Voiture de l’Année ? 

La R4 E-Tech electric Comfort Range en quelques chiffres
Moteur : électrique, 150ch ; 245Nm. 
Transmission : aux roues avant. 
Boîte : auto 1 rapport.
L/l/h (mm) : 4,143/2.020/1.572
Poids à vide (kg): 1.462
Coffre (l) :  420 + 55
Batterie (kWh) : 52 kWh 
0 à 100 km/h (sec.) : 8,2
Puissance : 150 ch 
V-max : 150 km/h
Autonomie électrique (km) : 409
Prix : 29.900 € TVAC

Les +
- Clins d’oeil esthétiques réussis
- Coffre pratique et habitabilité correcte
- Ergonomie et qualité de l’habitacle
- Autonomie et consommation réelle
- Toit Plein Sud génial !

Les -
- Vitesse de recharge moyenne
- « One pedal » un peu trop doux
- Espace pour les pieds sous les sièges avant limités
- Garde au toit arrière pour les grands gabarits.