Prologue 24H de Spa : La grande partie de cache-cache est terminée

On vous l'avait déjà dit hier : Sportivement, il n'y a absolument rien à tirer comme enseignements des deux jours et seize heures de piste offertes en guise de prologue pour les 24H de Spa. La seule chose que l'on peut conclure est que Ferrari, de loin les plus rapides l'an dernier lors d'un double tour d'horloge qu'ils auraient dû gagner, s'est encore moquée du monde. Les 296 ont très très peu tourné et sont de loin les plus lentes. Mais que les tifosi se rassurent, c'est du bluff. Comme d'autres constructeurs, AF Corse a volontairement caché son jeu afin de ne pas se faire couper les ailes pour la fin juin.
Haas avec Palette au volant
Confirmation ce mercredi, les Audi R8 LMS, plus anciennes GT3 présentes, sont toujours aussi avionniques. Après les Saintéloc la veille, c'est la Haas RT de Steven Palette qui a signé le meilleur temps cet après-midi en 2.16.291, soit un meilleur chrono identique à la veille. La preuve que personne n'a forcé est qu'on est allé deux secondes et demi moins vite que la pole de la Lamborghini Huracan de Franck Perrera en 2024 en 2.13.718.
Les Lambo sont cette fois restées bien discrètes, tout comme les Porsche et les Aston Martin. BMW est quelque peu sorti du bois dans la dernière heure avec un 2.16.6 de la Rowe de Farfus-Marciello-Krohn.
Parmi les favoris, seules les Mercedes ont comme d'habitude lors du prologue trusté les premières places parmi les équipages Pros. On a notamment vu les deux Boutsen VDS aux avant-postes. Une bonne nouvelle pour Maxime Martin dont le châssis a été changé.
Pas le team belge que l'on attendait
Les McLaren confirment aussi la bonne forme affichée déjà au Castellet.
Comment expliquer que ce soit l'une des équipes (avec des racines belges svp puisque la propriétaire du team Sandrine Haas est bien de chez nous même si elle vit désormais à Antigua) et des équipages les plus amateurs (avec trois gentlemen drivers, Grégory Servais le plus véloce, et Xavier Knauf et Simon Balcaen découvrant l'épreuve) qui aient signé la « pole » du jour ?
Car l'Audi a toujours bien fonctionné à Francorchamps. Que les teams privés Saintéloc, Haas (qui ne participe qu'à cette seule course en GT World) et Attempto n'ont pas reçu de consignes d'un constructeur vu qu'Audi s'est officiellement retiré du championnat. La R8 n'est plus produite. C'est d'ailleurs la première fois depuis 2011 qu'il n'y aura pas d'Audi engagée dans la catégorie Pro. Le responsable de la BOP est donc peu regardant. Même si les GT3 privées de la marque aux anneaux sont avantagées, elles ne gagneront plus les 24H car plus aucun équipage n'est assez solide pour y arriver. Les Steven Palette ou Gilles Magnus peuvent donc se faire plaisir sans réserve et avec peu d'essence. Mais quand on cumulera les chronos de tous les pilotes le jeudi soir lors de la première moitié de qualif, il serait surprenant qu'une R8 LMS réussisse encore à se hisser en Super Pole. Ou alors peut-être la seule engagée en Gold Cup.
C'est le cas aussi pour les trois Corvette Z06 (le team Steller cherche encore des pilotes pour sa deuxième voiture qu'il veut aligner en Bronze Cup) et sans doute pour les Mustangne pouvant réellement espérer un résultat de premier choix.
Les statistiques ne sont pas non plus très favorables à McLaren.
Au final, les tenants du titre britannique devront lutter face à deux marques italiennes (Ferrari et Lamborghini) et trois grands constructeurs allemands : Porsche, Mercedes et BMW. En espérant simplement qu'il y ait match et que ce ne soit pas la Balance de Performances qui décide du vainqueur... Le but du régulateur doit rester d'équilibrer au mieux les chances de chacun sans favoriser personne. Mais allez y voir clair quand tout le monde tente adroitement de cacher son réel potentiel. Non, notre compatriote Claude Surmont alias BOP ne fait pas un métier facile. Mais au final, au moment du départ, après quelques ajustements encore possible à l'issue des essais et même de la qualification, il n'est jamais très loin de la vérité. Mais honnêtement, c'est à avoir peur de signer la pole...