Charles Weerts : «Gagner les 24H de Spa plus gros objectif de la saison »

il y a 2 sem. Olivier de Wilde

Maintenant qu'il n'est plus dans l'ombre de Dries Vanthoor, l'Aubelois se révèle.

Victoire aux 6H d'Abu Dhabi, 2eme place aux 12H de Bathurst, succès à nouveau aux 6H du Castellet et deuxième place lors de la 2ème manche Sprint à Brands Hatch, Charles Weerts a connu un début de saison plutôt réussi avec son team familial BMW WRT.

« Oui, ce n'est pas trop mauvais comme début d'année, » sourit-il. « A Abu Dhabi, on avait pourtant une BOP de m... mais la stratégie a été nickel. On a signé le doublé en Australie, incroyable ! Puis je gagne au Ricard avec deux nouveaux équipiers. Honnêtement, je ne m'y attendais pas du tout. Mais on a fait la course parfaite. Enfin en Angleterre, c'était un peu le Ferrari Challenge. Les 296 étaient intouchables, mais on a réussi un beau tour de passe-passe en deuxième manche grâce à une voiture de sécurité tombée au bon moment et surtout le super boulot de nos gars pour changer les roues ! Ce sont les meilleurs ! »

Déjà trois fois couronné en Sprint aux côtés de Dries Vanthoor, vainqueur l'an dernier de l'Intercontinental GT Challenge, Charles vise cette année le titre en endurance. « On a déjà bien démarré en empochant le maximum de points au Castellet. Pour être sacré, il faudra marquer des gros points aux 24H de Spa. »

"Cela fait trop longtemps que WRT et moi attendons ce succès"

Son épreuve fétiche qu'il n' encore jamais réussi à remporter. « C'est sur ma liste depuis 2019. Je suis passé plusieurs fois tout proche, surtout en 2021 quand on a terminé 2e. On est encore monté sur le podium l'an dernier. On a été souvent proches du but sans jamais réussir à concrétiser. »

Alors il va réessayer une fois encore fin juin... « On forme avec Kelvin (van der Linde) et Ugo (de Wilde), un équipage très homogène. On a tous les trois de grosses attentes sur ces 24h, la course la plus importante de l'année pour moi, celle où j'aimerais tant briller. Cela fait un petit temps que j'attends. Et le dernier succès de WRT ici remonte à 2014. Il est urgent de changer cela. »

Pour terminer premier, il faudra déjà d'abord battre les quatre autres M4 pros alignées par la marque munichoise : « BMW a clairement déjà affiché ses intentions avec cinq voitures en Pro. Certains équipages ont de plus gros noms, mais on n'a pas à rougir. On va se concentrer sur nous, essayer de commettre le moins d'erreurs possible. »

Au volant d'une M4 EVO qui n'a pas trop changé par rapport à 2024 : « Ce n'est pas une nouvelle GT3, juste une auto plus simple à piloter, plus prévisible, plus facile à mettre dans la fenêtre d'exploitation des pneumatiques. WRT commence aussi à avoir plus d'expérience de la BMW tout de même fort différente des Audi. Le package est globalement meilleur, mais cela ne signifie pas qu'on gagne une demie seconde au tour sur les longs relais. »

Et puis il y a aussi l'évolution Weerts, un pilote plus mûr, bien dans sa tête, comme libéré depuis qu'il n' a plus Dries Vanthoor à ses côtés. « J'ai beaucoup appris dans l'ombre de Dries durant cinq ans. Y compris des choses que lui-même ne comprend pas car lui même ne sait pas expliquer pourquoi il est aussi rapide. J'étais toujours entre un et quatre dixièmes moins vite que lui selon les circuits, en moyenne je dirais deux dixièmes au tour. C'est un peu frustrant quand vous vous lancez dans un tour rapide et que vous voyez constamment le delta augmenter sur le tableau de bord. Mais quand on voit maintenant ce qu'il fait en LMDh, que ce soit en WEC ou en IMSA. Il est vraiment un ton au-dessus. Au Qatar, il a collé quatre dixièmes à tout le monde. Aux Etats-Unis, il a signé quatre poles consécutives. Cela me donne plus de crédit. »

Et du coup Charles a déployé ses ailes en devenant un véritable leader sur la N°32 qui, les deux jours du prologue terminés, se retrouvera directement à Zandvoort ce week-end pour le deuxième meeting Sprint.

"Avec Dries, j'embarquais du poids et j'étais moins bien assis."

« Je me sens beaucoup plus à l'aise, je roule sans delta. Je ne suis pas toujours dans le rouge. Du coup, je ne force pas, je ne surpilote pas. Il y a vraiment une bonne ambiance entre nous. Humainement, on s'entend bien. Il n'y a pas de rivalités d'égos. On est tous sur la même longueur d'ondes. J'ai vraiment été étonné de la performance d'Ugo au Castellet. Il avait pas mal de pression et n'a commis aucune erreur. On forme un excellent trio pour réussir quelque chose de grand aux 24H. En roulant avec notre cerveau, sans commettre d'erreur. »

Et puis il y a aussi le côté purement physique. « Avec Dries à mes côtés, je n'étais pas trop bien installé dans l'auto. Je devais rouler avec un siège trop haut car sinon il ne voyait pas la route. Et j'embarquais du plomb car il était trop léger. Aujourd'hui, on a pu rabaisser le siège et l'on n'écope de quasi aucun lest car on fait plus ou moins le même poids. »

"Disputer les 24H du Mans en LMDh, le rêve ultime"

Si remporter au moins une fois les 24H de Spa reste son plus grand rêve actuel, il en possède déjà un autre : « C'est très clair : Rouler dans un proto LMDh. C'est le but ultime. Si cela n'arrive pas, je pourrai vivre avec. Mais disputer les 24H du Mans dans un proto Hypercar est mon rêve ultime. »

Et le WEC en LMGT3 ? « Cela pourrait être considéré comme un pas supplémentaire, mais pour moi cela ne l'est pas car il s'agit d'un championnat Pro-Am où ce sont surtout les Bronze et la BOP qui font la différence. C'est nettement plus compétitif en GT World Challenge avec 18 autos toutes pilotées par des professionnels, des pilotes Gold ou Platinium. Je prends beaucoup de plaisir dans ces championnats avec WRT, que ce soit en Sprint ou en Endurance. »

WRT est clairement une référence de la discipline. Et Charles Weerts n'est plus considéré aujourd'hui comme le fils du patron, mais bien comme un véritable leader.

Mots-clés: Endurance Sports Moteur

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