Le patron de Bugatti critique les supercars hybrides

Tout a commencé pour lui par la conversion électrique d’une vieille BMW Série 3, puis il a lancé sous sa propre marque la toute première hypercar électrique de l’histoire. Pour autant, Mate Rimac, qui est aussi le vrai patron de Bugatti depuis quelques années maintenant, n’est pas un dogmatique de l’électricité. Il est juste passionné de technique et de technologie, s’orientant toujours vers ce qui pourrait faire évoluer les choses. Mais il est avant tout un pur « car guy », un amoureux de toute voiture capable d’éveiller un tant soit peu de passion. Il l’a encore prouvé il y a quelques jours, en montrant sur Instagram sa dernière acquisition, qu’il conduit au quotidien : une « simple » Golf R32. Dans ce post, on apprend au passage qu’il envisage un restomod de cette voiture pour la rendre un peu plus classe, et qu’il rêve aussi de greffer un V10 dans une M3 E30.
Hybride + turbo = absurde
Et c’est donc durant une interview accordée à Top Gear que Rimac a donné son avis sur les dernières productions de Ferrari, Lamborghini et McLaren, qu’il dit avoir toutes essayées. Leur point commun est d’associer un système hybride à un moteur turbo, ce qu’il trouve absurde. « Le turbo est un compromis en soi », dit-il. Sous-entendu : il enlève le caractère pur et sauvage qu’on peut en effet ressentir avec un gros moteur atmosphérique. « En écartant l’option du turbo pour le V16 de la Tourbillon, on savait qu’on se privait de 600 ch. Mais on savait que l’hybridation compenserait largement. » Le résultat, pour Rimac, est que le moteur de la Tourbillon respire librement, et attaque le compte-tours avec un enthousiasme qu’on ne trouve pas avec un moteur turbo. Dans la Bugatti, l’hybridation a donc permis de se passer de turbo, pour donner naissance à « un moteur thermique vraiment cool », dit le boss. Impossible de lui donner tort sur cette analyse.
Dans la même interview, il semble aussi ouvrir certaines portes sur l’avenir de la Tourbillon, dont il existera évidemment des déclinaisons, comme ce fut le cas pour les Veyron et Chiron. Rimac dit ainsi imaginer une Tourbillon avec un V16 sans hybridation, ou avec une version allégée du système, ou dans une version qui n’entraînerait plus les roues avant. Que de belles idées ! Enfin, ajoutons que depuis son arrivée à la tête de la marque alsacienne, le patron croate veut aussi faire en sorte d’inciter les clients à conduire les voitures. Comment ? En faisant en sorte que chaque changement de pneu ne coûte pas 40.000 €, ou que le moindre entretien ne soit pas plus complexe qu’une opération à cœur ouvert. On vous le dit : un vrai passionné, et un bon gars, ce Rimac. Qui a promis de ne jamais faire de politique, si vous voyez ce qu’on veut dire…
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