L'essai dynamique de Benoît Galand - Mercedes-AMG A 45 S : boule de muscles

il y a 11 mois

AMG a parfaitement digéré le downsizing. La preuve avec la plus compacte des Mercedes-AMG dans sa version A45 S.

AMG, ce sont les initiales de deux ingénieurs (Aufrecht et Melcher) et de leur ville (Grossaparch), qui ont lancé cette société spécialisée dans la déclinaison sportive de modèles de la gamme Mercedes. Aujourd’hui complètement indépendante, AMG est la branche sportive  de la marque à l’étoile. Si les gros V8 ont fait sa réputation, AMG a parfaitement digéré le fameux « downsizing », réponse aux règlementations de plus en plus contraignantes en matière de consommation. Et le 4 cylindres 2 litres turbo (M139) qui nous occupe aujourd’hui en est une preuve éclatante. Si il développe 306 ch dans sa version « 35 », sa puissance grimpe à 421 ch  (et 500 Nm comme couple maxi) sous le capot de cette A45 S AMG. Cela fait quand même 210,5 ch au litre…

A titre comparaison, pointons les 450 ch de la BMW M2 CS, mais avec un 6 cylindres bi-turbo, les 400 ch de l’Audi RS3, mais avec un 5 cylindres 2,5 l ou les 400 ch de la Porsche 718 S, avec un moteur 2,5 l… Bref, c’est le 4 cylindres 2 litres de série le plus puissant au monde… un moteur qui a d’ailleurs convaincu Lotus, qui en équipe son dernier modèle « thermique », l’Emira.

Deux mots encore sur ce moteur : bloc alu et donc poids minimum : (environ 160 kg),  et surtout un turbo à double entrée inédit, placé à l’arrière du moteur qui permet une meilleure circulation d’air. Il peut monter jusqu’à 169.000 tr/m et pousser à 2,1bars ! Je vous passe le carter d’huile cloisonné, le vilebrequin en alu forgé, la finition spécifique des cylindres pour un frottement minimum. Résultat, ce moteur monte à 7200 tr/m avec une puissance maxi atteinte à 6750 tr/m et un couple de 500 Nm disponible entre 5000 et 5250 tr/m. Une vraie boule de muscles !

Les chiffres laissent pantois : 3,9 sec pour atteindre le 100 km/h, 14,6 sec pour franchir la barre des 200 km/h, 22,5 sec pour l’exercice du kilomètre départ arrêté et vitesse maxi déterminée à 270 km/h.

Suffisamment souple, explosif dans les moyens régimes et sans essoufflement jusqu’au rupteur, le 2 litres turbo emmène les 1650 kg de la voiture sans effort, le tout dans un son rauque et plutôt sympa pour un « simple » 4 cylindres.

Il faut dire qu’en plus du moteur, AMG a soigné l’étagement de la boîte double embrayage à 8 rapports, avec trois premiers rapports courts qui favorisent les accélérations… et les sensations qui vont avec ! La transmission intégrale 4Matic+ peut envoyer jusqu’à 50% de la puissance sur les roues arrière. L’originalité, c’est la possibilité, selon les réglages voulus par le conducteur, de distribuer cette puissance disponible sur la roue gauche ou droite, grâce à deux embrayages distincts fixés sur le pont arrière.

Bien campée sur ses roues aux 4 coins, l’A45 S AMG fait confiance à une suspension sophistiquée, réglable sur trois modes et à 4 Michelin Pilot S4 19 pouces développés spécifiquement. Avec 1680 kg sur la balance, la A45 n’est pas si légère que cela, mais le rapport poids/puissance de 3,99 kg/ch reste très intéressant !

Bien finie, discrète mais révélant quand même son potentiel pour les plus observateurs, l’A45 S AMG propose un excellent niveau de confort, assez dur comme souvent chez Mercedes, avec des sièges parfaitement dessinés, une position de conduite que chacun pourra adapter à son gabarit et une planche de bord bien conçue… même si trop digitale à notre goût. Si les aides à la conduite sont déconnectables – il vaut mieux bien consulter le manuel technique -, elles sont par contre envahissantes quand elles sont branchées. Indigne d’un modèle sportif !

Mode drift Mercedes-AMG A 45 S 

Direction le Centre de Maîtrise du Volant pour voir si ce mode « Drift » permet de rendre la voiture joueuse. Par défaut, elle est simplement efficace avec une petite tendance au sous-virage. Voiture à l’arrêt, mode Race, déconnecter les aides, tirer sur les deux palettes de boîte et ensuite confirmer avec la palette de droite et vous voilà en mode drift. Comme toute « 4 roues motrices », la Mercedes A45 S demande à être un peu bousculée pour accepter de glisser, un peu plus d’accélérateur que voulu, un peu plus d’angle braquage que pour une autre voiture et voilà l’arrière qui commence à dériver. Il suffit alors d’accélérer franchement et de poser le regard là où il faut pour enrouler les courbes, volant droit. La précision est jouissive et la vitesse de passage vraiment sympa ! Parmi toutes les « 4 roues motrices » essayées sur la piste, celle-ci était une des plus faciles et des plus efficaces à mener. Merci à cette transmission qui peut gérer la puissance entre les roues arrière gauche et droite. Et comme il reste de toutes façons au minimum 50% de puissance sur le train avant, l’angle de dérive ne devient jamais trop important.

Question prix, cela débute à 75.020 €, mais la liste d’options est, comme toujours, très longue avec la suspension Magnetic Ride, les sièges baquets AMG, le gros bequet arrière qui, entre autre produits,  sont tentants. ET n’oubliez pas les 4.957 € de TMC, le malus région wallonne de 600 € et la TC de 511 €.

Verdict

Voiture à tempérament sportif mais parfaitement utilisable au quotidien, la A45 S AMG est séduisante mais connait sa valeur. Ses principales concurrentes : l’Audi RS3, la BMW M2 ou encore la plus volumineuse Cupra Formentor.

Mots-clés: Essais auto Mercedes
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