L’Italie veut recaler la norme Euro7

il y a 11 mois | Laurent Zilli

C’est décidément la fronde contre les décisions européennes en matière d’émissions des transports. Après le 100% électrique en 2035, c’est la norme Euro7 de 2025 qui est maintenant visée.

Matteo Salvini, le Ministre italien des infrastructures et de la mobilité durable, est fermement décidé à bloquer – du moins dans sa forme actuelle – la norme Euro7, que l’Europe entend imposer aux voitures et aux fourgonnettes à partir de juillet 2025. Son argument ? Cette norme est précipitée, trop coûteuse, et même inutile (voire contre-productive) d’un point de vue environnemental. Décryptons.

2.000€ de plus

Pour ce qui est de la précipitation, il est vrai que l’Europe, prise dans la crise de Covid, a énormément tardé à publier le projet de loi établissant ces normes, ce qui laisse en principe très peu de temps (moins de deux ans) aux constructeurs pour s’adapter. Vient l’aspect coûteux. La norme Euro7 visant (entre autres) à réduire encore les émissions des moteurs thermiques, adapter les actuels moteurs pourtant déjà très performants nécessiterait d’énormes investissements, alors que les marques dépensent déjà énormément dans l’électrification. Double effet : les voitures les moins rentables (les plus petites, donc les moins chères) seront condamnées par cette norme Euro7, et les autres verront leur prix augmenter de 2.000€ en moyenne, comme nous le disions il y a quelques jours. Nous voici à l’aspect environnemental. Non seulement la réduction des émissions dictées par la norme Euro7 est anecdotique, mais le fait de voir disparaître les voitures les moins chères aurait un effet contreproductif sur le marché. En effet, la clientèle de ce type de véhicules n’est absolument pas prête pour l’électrique, et leur réflexe sera donc de conserver plus longtemps une voiture déjà ancienne (et plus polluante), plutôt que d’acheter une voiture neuve Euro6.

Une minorité prête à bloquer

D’après Salvini, les pays qui partagent la même vision que l’Italie (France, Tchéquie, Roumanie, Portugal, Slovaquie, Bulgarie, Pologne et Hongrie) composent déjà une minorité suffisant à bloquer la norme Euro7. Et il espère bien que d’autres pays viendront s’ajouter pour composer une majorité. Une chose est sûre, les négociations de cette loi risquent d’être mouvementées. A suivre…

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