Essai moto GasGas ES 700 - Un éléphant, ça trompe énormément

il y a 8 mois

Toute de rouge vêtue, la GasGas ES 700 risque de faire pâlir d’envie la concurrence. Voici enfin le retour d’un vrai trail avec lequel on retrouve ce sentiment d’évasion en terres inconnues oublié depuis trop longtemps.

Dévoilée en 2022, cette ES 700 n’est au final qu’un certain mélange des genres où se retrouvent la KTM Enduro R 690 et l’Husqvarna Enduro 701. En reprenant les ingrédients des deux marques, cette GasGas ES 700 profite du meilleur de ses grandes sœurs tout en proposant une finition plus routière et mieux adaptée à une utilisation tant conventionnelle qu’off-road. Par sa couleur rouge prédominante, cette moto me fait penser aux trails d’autrefois qui rivalisait d’innovations en matière d’esthétique comme la Yamaha Ténéré 600 et la Honda XLM 600.

Episode 1

Cette GasGas ES 700 ne pouvait évidemment pas échapper aux règles en vigueur actuellement, où se côtoient les normes antipollution et les assistances électroniques. Heureusement, les concepteurs de ce modèle se sont limités à proposer deux modes de conduite pour cette motorisation monocylindre de 692cc et ses 74 chevaux. Située sur la droite du guidon, vous aurez le choix entre les réglages map 1 et map 2, le second étant adapté à une conduite off-road avec un traction control et un ABS plus enclin à faciliter une conduite sur milieu glissant.

Mes premiers kilomètres aux commandes de cette ES 700 s’effectuant au départ des ateliers KTM à Gembloux, je prends la direction de Floreffe via la N4 et ses petites routes. Le mode 1 sélectionné s’affiche en blanc sur la commande. Malgré ses 74 chevaux je trouve le moteur quelque peu poussif et manquant de reprises. Avec ses 935 mm de hauteur de selle, je domine la circulation et ce ne sont pas les 147 kg à vide de la moto qui vont me contraindre à me fondre dans la meute de carrosseries à 4 roues qui m’entourent. Avec sa robe « Ferrari », inutile de vouloir se la jouer « père tranquille », mieux vaut en imposer directement en se positionnant toujours en tête de mêlée. Je change donc le mapping en passant sur 2. Un changement qui peut se faire en roulant pour autant que vous relâchiez la poignée de gaz. Instantanément, je retrouve toute la vivacité du moteur et de belles montées en régimes. Le monde s’ouvre alors sous mes roues.

Viva España

Comme tous les ans, nous nous retrouvons en Aragon pour une balade tout terrain de 7 jours autour de Saragosse et profitons de cette escapade pour essayer différentes machines telle cette GasGas ES 700 (un comparatif 4T vs 2T avec la Honda CRF 300L et la KTM 300 EXC Tpi sera publié prochainement). Avec un premier sentiment d’inquiétude au vu de son poids, de son hauteur et de ses pneus trails (Dunlop D908F RR), je m’attendais à de grands moments de solitude lors des passages techniques tels gués, montées empierrées et autres ornières boueuses prévus tout au long de ce parcours en terres espagnoles. Le sud de l’Europe ayant bénéficié d’un climat tempéré et humide ces dernières semaines, je regrettai même l’absence de poignées chauffantes avec des températures avoisinant parfois les 10 degrés au lever du jour. Avec près de 14 litres d’essence embarqués sur l’arrière du cadre, je profite d’une autonomie de plus de 250 kilomètres et d’une bonne répartition des masses. Sur pistes roulantes, je m’amuse à essorer la poignée de gaz et la moto se met gentiment en glisse de l’arrière. Le grip n’étant pas excellent, je dois cependant me méfier de la roue avant de 21 pouces prête à m’envoyer au tapis. Tout en acceptant ces moments de folie, la GasGas (ou plutôt son pilote) préfère une conduite plus relax. Mieux vaut anticiper que subir. Par chance, la moto est équipée d’origine d’un sabot super costaud que les pierres n’arriveront pas à déformer (ou si peu). Les suspensions s’avèrent un peu fermes pour mes 65 kg et la selle, pas trop confortable, s’avère cependant plus adaptée à mon postérieur que celle de mon antique et inusable Suzuki DR 400. Un petit test de consommation a révélé un approvisionnement de 8,4 litres pour 170 km en mode « tranquille » mais tout terrain malgré tout. J’en termine avec ces quelques appréciations, à savoir une boîte de vitesses précise et bien étagée, tant pour la route avec une vitesse de plus de 140 km/h que pour les passages délicats sur pistes et ces quelques vibrations qui apparaissent dans les poignées à 100 km/h.

Conclusion

À ranger dans la catégorie des trails, la GasGas ES 700 peut vous faire parcourir les TET européens avec bien plus de facilité et de confort que de nombreuses concurrentes beaucoup plus encombrantes à manœuvrer. Une moto simple et fiable avec une tarification qui débute à 11.799 €.

Philippe Hunin

 

Les +

Comportement routier

Boîte de vitesses

Maniabilité

Autonomie

Les –

Hauteur de selle

Mode Street trop « sage »

 

La GasGas ES 700 en quelques chiffres :

Moteur : monocylindre 692,7cc, 1 ACT 4 soupapes (avec culbuteur)

Puissance maximum : 74 ch à 8000 tr/min

Couple maximum : 73,5 Nm à 6500 tr/min

Boîte : 6 vitesses

Embrayage antidrible

Assistances électroniques : contrôle de traction (2 modes, déconnectable), shifter, ABS sur l’angle Bosch 9,1 MP (mode off road ou désactivable)

Cadre : treillis tubulaire avec boucle arrière-réservoir

Suspension avant :  WP XPLOR 48 mm (compression, détente), déb 250 mm

Suspension : WP XPLOR avec biellettes (compression haute et basse, détente, précharge) déb 250 mm, Frein avant :  1 disque 300 mm avec étrier 2 pistons Brembo,

Frein arrière : 1 disque 240 mm avec étrier simple piston Brembo

Pneus av/ar : 90-90-21/140-80-18

Hauteur de selle 935 mm

Poids (à sec) : 147,5 kg

Réservoir : 13,5 l

Prix : 11.799 €

Mots-clés: Motos-Bikes Gas Gas
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