Pierre Gasly : « La F1 c'est comme le parachute. Cela restera toujours un sport dangereux ! »
En débarquant à Francorchamps, Pierre Gasly est d'abord allé déposer des fleurs et se recueillir en haut du Raidillon, là où son ami d'enfance Anthoine Hubert a perdu la vie en F2 il y a déjà cinq ans maintenant.
« On a partagé les mêmes bancs d'école au Mans à la FFSA, » se souvient le Français avec émotion. "Anthoine était meilleur élève que moi. Je me rattrapais sur la piste et au sport. On avait les mêmes rêves : la F1. Il faisait partie de l'Alpine Académie. Aujourd'hui, je vis un peu ce qu'il aurait voulu réaliser. Je suis toujours resté en contact avec sa famille. »
Et il a organisé ce jeudi soir la désormais célèbre course à pied autour du circuit en hommage à Anthoine. Un événement auquel participe chaque année pas mal de pilotes et membres du paddock.
« Francorchamps a toujours été mon circuit préféré. C'est ici que j'ai gagné ma première course en F4. Mais désormais, quand j'arrive ici j'ai des sentiments partagés. Car bien sûr, cela me rappelle toujours de très mauvais souvenirs. J'ai perdu ici un de mes meilleurs amis. »
Y pensera-t-il dimanche lors du premier tour quand le peloton arrivera groupé à plus de 250 km/h en haut du Raidillon ? « Non, vous ne pouvez pas penser à ce genre de chose une fois que vous baisser votre visière. »
Mais l'endroit reste-t-il délicat ? Le même type d'accident pourrait-il se reproduire en F1 ou dans une catégorie inférieure ? « Beaucoup d'améliorations ont été apportées depuis. Mais oui un accident peut toujours arriver. Au Raidillon comme dans n'importe quel virage sur n'importe quel circuit. La F1 c'est comme le parachute. Vous pouvez diminuer les risques, prendre des précautions, mais cela reste un des sports les plus dangereux. Si quelqu'un perd le contrôle devant vous et que vous le percutez, cela peut vite tourner mal. On le sait. Cela fait partie du job. »
Un métier dur en ce moment avec une Alpine peu compétitive, bien en-deçà des attentes de ses pilotes : « La voiture est mal née. C'est comme cela. Mais on sait ce qui ne fonctionne pas, on sait comment le changer. Mais il est trop tard pour cette saison. On est tous dans le même bateau et on se serre les coudes. Ce n'est pas amusant de devoir s'élancer en fond de grille, d'avoir des soucis techniques comme lors des deux derniers GP où je n'ai rien pu montrer. Mais les problèmes de l'auto cachent pas mal d'améliorations au niveau de la structure, de l'organisation de l'équipe. Il y a de nouveaux talents qui sont là, des bons ingénieurs. D'autres qui arrivent. Cela bouge fort. Il faut continuer à y croire. Regardez McLaren. Il y a un peu plus d'un an ils n'étaient nulle part. Personne n'aurait imaginé qu'aujourd'hui Norris ferait partie des favoris. »
Cela vous donne d'autant plus d'espoir qu'un moteur Mercedes est annoncé à l'horizon 2026. Cela vous a incité à prolonger votre contrat ?
« Je suis au courant de tout ce qu'il se passe. Il y aura des réponses apportées dans les semaines à venir (Renault n'a pas encore officiellement confirmé son retrait en tant que motoriste). Mais je crois toujours au projet. Alpine traverse une période difficile, mais va se relever et devenir une équipe forte dans le futur, j'en suis convaincu. »
Photo Birgit Dieryck


