Max Verstappen : « Cet excès de prudence est ridicule pour la F1 »
Quel aurait été le résultat du GP de Belgique si le départ avait été donné comme prévu à 15h dimanche et donc que l'intégralité de la course s'était déroulée sur piste mouillée ? Peut-être différent. On aurait sans doute eu droit à plus d'incidents. Un pilote McLaren l'aurait peut-être tout de même emporté, mais on aurait vu les pilotes les meilleurs et les mieux payés du monde prendre nettement plus de risques.
« Ils sont assez bons pour rouler dans ces conditions, » estimait le vieux sage Jacky Ickx qui en a vu d'autres. Mais c'était une époque où les pilotes étaient habitués à tutoyer la mort. Aujourd'hui, risquer sa vie pour un sport n'est plus accepté. En cas d'accident grave, on n'évoquera plus la fatalité. On cherchera d'office un responsable. Et le directeur de course ne veut pas être celui-là. Tout le monde a encore dans les mémoires les décès d'Anthoine Hubert et plus récemment de Dilano van't Hoof sous la pluie dans la montée vers les Combes. Le traumatisme est encore trop récent. Donc on préfère ne plus prendre aucun risque... Ce que certains pilotes à l'image du quadruple champion du monde déplorent:
« Je préfère ne rien dire, » a dans un premier temps déclaré après la course Max Verstappen au pied du podium. « C'est ridicule. » Il a fait part de son mécontentement au président de la FIA. Pour lui, il fallait donner le départ à 15h. Retarder la course d'1h30 au point de ne disputer que 8 tours de course avant de passer aux pneus slicks a faussé le résultat et handicapé tous ceux qui la veille, comme le pilote Red Bull, avaient opté pour des réglages pluie et donc beaucoup d'appui. Même Lewis Hamilton et les pilotes partis depuis la pitlane ont été piégés par ce report inutile. Car on était loin des conditions de 2021.
« A 15h il ne pleuvait même plus, » râlait Max. « Bien sûr, il y avait pas mal d'eau et de spray entre les virages 1 et 5 (La Source et les Combes), mais c'était gérable. Je savais qu'après Silverstone, il y aurait un peu plus de prudence, mais là c'était à l'excès, cela n'avait pas de sens. On aurait pu rouler bien plus tôt. Ou alors il vaut mieux dire : Ecoutez, attendons que la piste soit complètement sèche parce que pour moi, au moment où on a commencé à rouler, ce n'étaient déjà plus vraiment des conditions de course sur piste humide. C'est un peu dommage pour tout le monde. On ne verra plus jamais de courses classiques sous la pluie. Certains diront oui mais le problème c'est la visibilité quand vous roulez juste derrière une voiture. Mais si vous ne voyez rien, vous pouvez toujours lever le pied car à un moment donné vous y verrez plus clair. »
Le problème bien sûr c'est en cas d'accrochage ou si une voiture est au ralenti et que les concurrents arrivant derrière ne la voient pas. Mais à ce moment là, pourquoi avoir autorisé les moins expérimentés pilotes de F2 à rouler dans des conditions bien pires le matin?
Une Formule 1 sans risque cela n'existe pas et ne doit pas exister. Motorsport is dangerous devrait-on rappeler aux dirigeants américains de Liberty Media. Et les pilotes que cela dérange peuvent toujours décider de renoncer, comme le courageux et légendaire Niki Lauda à Fuji en 1976...


