Voici les dix points à retenir de ce GP du Mexique pour le moins divertissant même si on a assisté à une domination de Lando Norris.

1. Quelle domination de Lando Norris, une demie minute devant tout le monde !

En pole plus de deux dixièmes devant la Ferrari de Leclerc, le jeune pilote McLaren s'est imposé avec une demie minute d'avance sur le Monégasque après une course plus qu'autoritaire. Le Britannique n'a réellement été inquiété qu'au premier freinage. Mais après il a pris la poudre d'escampette pour s'imposer pour la dixième fois de sa carrière, la sixième déjà cette saison. Il prend par la même occasion la tête du championnat du monde un point (357 à 356) devant son équipier. Ce Norris-là, à la taille d'un futur champion.

Avec 36 unités entre les trois premiers à quatre GP et deux sprints de la fin de saison, le championnat est réellement passionnant. Et après deux courses ennuyantes à Singapour et aux Etats-Unis, on s'est nettement plus amusé au Mexique.

2. Un départ plus que chahuté pour Verstappen qui s'en sort bien

Comme souvent au Mexique, le premier freinage a été plus que bousculé. En essayant de faire l'extérieur à deux concurrents à la fois, Max s'est retrouvé sur la bordure et n'a pas eu beaucoup d'autres choix que de tirer tout droit dans l'herbe. Il a plus au moins rendu ensuite les places ainsi gagnées, mais sa manoeuvre ne méritait-elle pas une sanction ? Les commissaires en ont décidé ainsi. Un peu facile peut-être de couper ainsi. Il a ensuite encore été rude avec Lewis Hamilton, mais au final c'est le Britannique qui y a doublement perdu des plumes en étant lui aussi contraint de couper dans le gazon pour éviter l'accrochage. Au final, 5ème sur la grille, Max s'en sort à très bon compte avec ce podium. En grande forme une fois les tendres chaussés, il aurait même pu prétendre à la 2ème marche sans la VSC sortie à deux tours de l'arrivée (la direction de course craignait un incendie sur la Williams de Carlos Sainz abandonnée dans le Stadium) qu'il était dans le DRS de la Ferrari. « Cela aurait été mieux si j'avais pu empocher trois points de plus, mais c'est comme cela. Parfois je gagne grâce à la VSC, parfois je perds. »

Le pilote Red Bull réalise néanmoins une bonne opération puisqu'il réduit encore son avance de 40 à 36 unités sur le leader du Mondial grâce à une stratégie à un seul arrêt contrairement à tous les autres pilotes ne finissant pas sur le podium. Mais au vu de la forme affichée par Norris ce dimanche, ce pourrait ne pas être suffisant. « On va continuer à pousser et on verra bien où cela nous mène. »

3. Deuxième podium consécutif pour Leclerc

Troisième à Austin, deuxième en qualifs et en course ici, Charles Leclerc s'est battu bec et ongles. Au départ, le pilote Ferrari s'est frotté les roues avec son équipier qui l'a obligé à couper dans l'herbe. « La voiture de sécurité virtuelle m'a sauvé en fin de GP car mes pneus mediums étaient morts et j'aurais difficilement pu résister à Max, » avouait le Monégasque.

4. Hamilton trop sévèrement puni.

   Après sa meilleure qualif pour Ferrari, Lewis, deuxième en début de GP, a été sévèrement puni pour avoir coupé la piste et pris un avantage sur Max Verstappen après un freinage un peu trop appuyé. Sans doute que la Scuderia aurait dû lui dire de laisser directement repasser le Belgo-néerlandais. Mais le septuple champion s'étonnait que les commissaires se soient montrés aussi cléments avec le quadruple champion après sa manoeuvre du départ. Honnêtement nous aussi. Ne pas avoir emprunté toute l 'échappatoire asphaltée a sans doute aggravé son cas. Avec dix secondes de pénalité lors de son premier arrêt, LH a été au final très mal payé avec une décevante 8ème place alors qu'il rêvait de son premier podium en rouge.

5. L'exploit de Bearman, l'as des Haas et pilote du jour.

   Neuvième sur la grille, le jeune pilote Haas a terminé au pied du podium après avoir réussi à résister jusqu'au bout à l'ex-leader du championnat Oscar Piastri et aux Mercedes. Le Britannique a signé son meilleur résultat en F1 (et le meilleur de l'écurie américaine cette année) et bien mérité le titre de « Pilote du jour. »

6. Encore un GP compliqué pour Piastri qui glisse... à la 2ème place

   Auteur d'une mauvaise qualification (8ème, 7ème sur la grille suite à la pénalité de Sainz), l'Australien, craignant de se faire percuter, s'est retrouvé enfermé au premier freinage et a perdu encore des places. Un instant dixième, il peut s'estimer encore heureux de terminer cinquième avec dix points de plus dans son escarcelle. Pas suffisant pour conserver le leadership du championnat cédé pour un point à son équipier. La vitesse semblait pourtant là même si le pilote McLaren glissait beaucoup plus que l'autre MCL39 du vainqueur. Sans doute car il a fait toute sa course dans l'air sale, longtemps derrière la Mercedes de George Russell ce qui lui a fait user trop ses pneus. Une fois encore son pitstop n'a pas été bon (9 dixièmes de plus que Norris) ce qui l'a empêché la première fois de faire l'undercut sur Russell. Un deuxième arrêt meilleur lui a permis de doubler Antonelli dans la pitlane. Mais bon dieu que se fut dur. Son dépassement sur Russell a été l'un des plus beaux de ce GP, mais la VSC là aussi l'a empêché de porter une attaque en fin de course sur Bearman.

   Espérons que maintenant qu'il a perdu la tête du championnat, il va ressentir moins de pression et lâcher plus ses coups. Car aujourd'hui son équipier a pris l'ascendant mathématique mais surtout psychologique. On veut retrouver le Piastri de début de saison dans deux semaines au Brésil. Avec un nouveau châssis ? C'est possible...

7. Les Mercedes ont perdu en se faisant la course

   George Russell a perdu pas mal de temps, d'énergie et de concentration en parlant à la radio. D'abord pour dire aux commissaires ce qu'ils devaient faire pour l'incident du premier virage (là-dessus on ne lui donne pas tort), ensuite pour demander à son équipe de laisser son équipier le doubler. Le Britannique a perdu trop de temps et usé trop ses gommes derrière l'Italien alors qu'il était pourtant le plus rapide en piste au début de son deuxième relais en tendres. Comme il n'a pas réussi à doubler Bearman et s'est même fait passer par Piastri, il a dû rendre comme convenu la 6ème place à Andrea-Kimi. Mais on attendait mieux des « Flèches d'Argent ».

8. A Ocon et Bortoleto les derniers points

   Esteban confirme la bonne forme ce week-end des Haas en empochant les deux points de la 9ème place devant la Sauber de Gabriel Bortoleto qui sera très attendu dans deux semaines à Sao Paulo pour son GP à domicile.

9. Racing Bulls, Williams et Alpine hors des points

   Vainqueur ici il y a douze mois, Carlos Sainz a vécu un véritable cauchemar avec deux nouvelles pénalités en plus de celle prise sur la grille pour le pilote Williams dont l'équipier, Alex Albon, a déclaré avoir eu « la pire stratégie de sa carrière. » L'Espagnol a fini par abandonner après une faute à quelques tours de l'arrivée. L'Espagnol a garé sa monoplace derrière un mur de protection, mais la direction de course ne lésinant pas à avec la sécurité (il est vrai qu'un drame avec des commissaires a été évité de justesse lors du chaos du départ) et craignant un début d'incendie a déclenché la VSC privant les fans de deux beaux duels en fin de GP.

   Un week-end compliqué aussi par Liam Lawson (abandon) et Isack Hadjar hors des points comme Gasly et Colapinto disputant la coupe Alpine en queue de peloton. Vivement que la saison se termine pour ces deux-là.

10. Tsunoda n'a pu encore aider Verstappen

    On ne comprend pas pourquoi Red Bull continue à faire confiance au Japonais qui n'a pas encore marqué le moindre point ce week-end alors que son équipier termine sur le podium. Quand on songe qu'il a même été devancé vendredi par le débutant en EL1 Arvid Lindblad, on se dit qu'à la place de Laurent Mekies nous on avancerait la promotion d'Hadjar pour les derniers GP histoire au moins d'essayer de trouver un pilote capable d'aider Max Verstappen dans sa quête d'un 5ème titre. Ce qui n'est absolument pas le cas cette année du petit Yuki.