-Cinquième victoire en F1 pour Russell

Pole position et victoire, la cinquième de sa carrière et la deuxième saison après le Canada, pour George Russell. Le pilote Mercedes n'a jamais été inquiété et s'impose avec plus de cinq secondes d'avance au terme d'une course en solitaire gérée de mains de maître.

« Une belle revanche après ce qu'il m'était arrivé ici (ndlr : une sortie de route dans le dernier tour) il y a deux ans, » s'est exclamé le Britannique avant de monter sur la plus haute marche du podium. « J'étais un peu nerveux en voyant Max en pneus tendres sur la grille, mais il n'a pu en tirer bénéfice. »

Belle course de son équipier Andrea-Kimi Antonelli qui termine cinquième, même si c'est à plus d'une demie minute.

On notera que ce GP relativement ennuyant n'a été interrompu par aucune voiture de sécurité et a vu, pour la première fois de son histoire, les vingt monoplaces au départ rallier l'arrivée.

-Verstappen reprend six unités à Piastri

Deuxième sur la grille et à l'arrivée, Max Verstappen tirait un bilan mitigé de ce GP de Singapour se refusant à lui. Certes, le pilote Red Bull a devancé les deux McLaren et repris 3 unités à Lando Norris et le double à Oscar Piastri. Mais il sait très bien que ce n'est pas suffisant...

« Deuxième est franchement le meilleur résultat que je pouvais espérer aujourd'hui, » regrettait le Belgo-néerlandais. « Nous n'avions pas le rythme de George. J'ai tenté un pari au départ car je partais sur la partie la moins sèche de la piste, mais cela n'a pas fonctionné. Au plutôt cela m'a tout de même permis de conserver la deuxième place. Ensuite, j'ai au divers soucis. D'abord de boîte de vitesses au rétrogradage. Ensuite de comportement de l'auto. Le train arrière se comportait comme si je tirais le frein-à-main dans certains virages. On doit comprendre pourquoi c'est arrivé. J'ai tiré quelques fois tout droit et j'ai dû me battre pour résister à Lando. Au final, compte tenu des circonstances, on ne réalise pas une mauvaise opération même si ce n'est pas ce que j'espérais. »

Max revient à 63 unités du leader du championnat australien et 41 de son pote Lando. Il maintient la pression, sans en mettre d'avantage car il a repris moins que ce qu'il devrait par week-end de course.

-Norris a bousculé un peu Piastri

Déçu de sa qualification (5e), Lando a pris un meilleur envol qu'Oscar Piastri. Le Britannique a de suite doublé la Mercedes d'Antonelli et a joué des coudes en poussant légèrement Piastri dans le virage N°3 tout en tapant l'arrière de la Red Bull. Pas de quoi toutefois nécessiter une enquête des commissaires. On est au départ d'un GP de F1 et il est normal de voir ce genre de manoeuvres même s'il est vrai que cela aurait pu se terminer plus mal entre les deux équipiers, Lando faisant toute la course avec un aileron avant légèrement plié.

« C'était glissant, j'étais à l'intérieur et j'ai touché légèrement Oscar qui avait encore assez de place à droite, » expliquait le Britannique revenu à 22 unités de son équipier au championnat. « Ensuite, j'ai essayé de mettre la pression sur Max mais il n'est vraiment pas facile de dépasser ici. Et il n'a commis aucune erreur. »

-Oscar Piastri affecté mentalement

L'Australien n'a pas pris le meilleur envol depuis la 3e place et s'est fait doubler par son équipier venu au contact dans le 3ème virage : « Vous trouvez cela normal que Lando me pousse pour me doubler ? » a de suite demandé l'Australien à son ingénieur. Mais la réponse « il t'a touché pour éviter Max, » a encore plus déstabilisé Oscar qui espérait que Lando doive lui rendre sa place. Mais le team n'en a logiquement pas décidé ainsi. Du coup, le leader du championnat semble avoir perdu sa concentration et a complètement perdu le rythme jusqu'au premier arrêt, prioritaire pour Lando (logique il était devant) et s'éternisant en raison d'une roue arrière gauche récalcitrante. De quoi lui coûter encore trois secondes de plus. Au final, Oscar n'a perdu que trois points. Il limite encore les dégâts et a bien compris que ni Lando ni McLaren ne lui feront de cadeau. S'il veut son premier titre, Piastri devra aller le chercher tout seul.

-Dixième titre pour McLaren

Alors qu'il reste encore six GP à disputer, McLaren a déjà décroché le titre mondial des constructeurs. Son deuxième consécutif et surtout le dixième de son existence. Une véritable domination pour l'écurie de Woking qui figurait au 10e et dernier rang des équipes au terme du GP de Barheïn 2023. Mais attention, depuis trois courses, les « Oranges » ne dominent plus comme en début de saison.

-Soucis de freins pour Hamilton

Les Ferrari ont globalement encore manqué de rythme. Bien parti, Charles Leclerc n'a pu résister au retour d'Antonelli. Lewis Hamilton a perdu deux places au départ, mais est passé ensuite sur une stratégie à deux arrêts qui aurait pu s'avérer payante et lui permettre de récupérer la cinquième place s'il n'avait été victime d'un gros souci de freins au moment de s'attaquer à Antonelli. Du coup, il a dû laisser repasser son équipier et se cracher dans les mains pour préserver sa 7ème place face à Fernando Alonso terminant quatre dixièmes derrière lui.

-Hadjar devant Tsunoda. Et si on échangeait les baquets ?

Oliver Bearman dans un très bon week-end sur la Haas et Carlos Sainz ont complété un Top 10 au sein duquel on retrouvait encore Isack Hadjar à quelques tours de l'arrivée. Mais depuis la moitié du GP, le Français était en proie à des soucis de moteur coûtant au pilote Racing Bulls quatre dixièmes au tour selon son ingénieur. Malgré cela, il a réussi à terminer devant la seconde Red Bull de Yuki Tsunoda à nouveau incapable d'aider son équipier dans la course au titre. Et le fait qu'il ne possédait pas de la toute dernière évolution d'aileron n'explique pas un tour de retard. Quand on voit les difficultés du Japonais (il a dû essentiellement son ascension au soutien de Honda) et la pointe de vitesse affichée cette année par le rookie Hadjar, on se dit que pour tenter d'aider Max au championnat constructeurs, il faudrait peut-être inverser les baquets pour la fin de saison. Renvoyer Tsunoda chez Racing Bulls et promouvoir un peu plus tôt que prévu Hadjar chez Red Bull. Après tout qu'ont-ils à perdre ? Hadjar a déjà réussi son entrée en F1 et ne devrait certainement pas faire pire que Tsunoda. Mais s'il fait mieux, il pourrait peut-être sur l'une ou l'autre course mettre la pression voire devancer l'un ou l'autre pilote McLaren ? Cela permettrait en outre au Français de déjà prendre ses marques dans sa nouvelle équipe pour 2026.

Photo site F1