GP de Hongrie de F1 : Le grand coup de bluff de Norris

il y a 4 mois Olivier de Wilde

Voici ce qu'il faut retenir de ce GP stratégique remporté par le pilote McLaren pourtant seulement cinquième au premier tour... Le Britannique revient à 9 points au championnat d'Oscar Piastri, deuxième ce dimanche devant Russell. Au pied du podium, le poleman Charles Leclerc est le grand perdant du jour.

Voici ce qu'il faut retenir de ce GP stratégique remporté par le pilote McLaren pourtant seulement cinquième au premier tour... Le Britannique revient à 9 points au championnat d'Oscar Piastri, deuxième ce dimanche devant Russell. Au pied du podium, le poleman Charles Leclerc est le grand perdant du jour.

 

Une fois n'est pas coutume, ce GP de Hongrie nous aura tenu en haleine jusqu'au bout. Et la vérité des premiers tours avec un Charles Leclerc possédant jusqu'à trois secondes d'avance et un Lando Norris perdant deux places au départ n'aura pas été celle des derniers. La hiérarchie a été complètement bousculée et le perdant du premier virage aura été le grand vainqueur du GP.

L'incroyable coup de bluff de Norris

Du mauvais côté de la piste, enfermé par son équipier Piastri au départ, Lando Norris s'est retrouvé cinquième lors des premiers tours, doublé par Russell et même l'Aston de Fernando Alonso. Une situation dont on se sort généralement difficilement à Budapest, sur un tourniquet où il est difficile de doubler.

Quatrième après avoir repassé Alonso au 3ème tour, Lando a alors tenté un gros coup de bluff avec la complicité de son ingénieur. Au 18e tour, le Britannique a dit à la radio : « Mes pneus sont morts. Je dois rentrer... ». On a alors vu son équipier Piastri, alors deuxième dans le sillage de Charles Leclerc, s'engouffrer dans la pitlane avant lui. Normal, l'Australien était devant et prioritaire. Le piège s'est refermé sur lui car Lando n'avait en fait aucune intention de rentrer. Ses gommes étaient encore en pleine santé et il a bouclé treize tours de plus sur ses Mediums avant de rentrer au 31ème tour chausser les durs qu'il a emmené jusqu'à l'arrivée.

Pour éviter l'Undercut, Charles Leclerc a été forcé de suivre Piastri un tour plus tard dans la pitlane. Bien joué même si cela va inévitablement créer des tensions dans l'équipe. Les deux leaders et Georges Russell ont donc été forcés par Norris à une stratégie à deux pitstops. Tandis que cela passait avec un seul comme l'a démontré le grand vainqueur résistant jusqu'au bout au retour de son équipier.

Norris a parfaitement géré ses pneus et sa stratégie pour signer sa 9ème victoire en F1 et revenir à 9 points de son équipier avant la trêve estivale.

« Je suis mort, je ne n'ai plus de voix, » s'est exclamé Lando après l'arrivée. « Je n'avais pas prévu de n'effectuer qu'un seul arrêt à la base mais après le premier tour c'était ma seule option pour monter sur le podium. Je ne pensais pas que cela fonctionnerait si bien même si cela a été compliqué durant les derniers tours. C'était amusant. De la vraie course avec Oscar me mettant un maximum de pression. Mais je n'ai pas commis la moindre erreur pour m'imposer. »

La priorité de Piastri ? « Rester devant Norris ! »

L'Australien n'a-t-il pas été entendu par son ingénieur ? A la question veux-tu te protéger de Leclerc et viser la victoire ou rester devant Lando, Oscar Piastri a clairement répondu : « Je veux rester devant Norris. » Normal, à ce stade de la saison, l'Aussie songe plus au titre mondial qu'à la victoire. Mais deux tours plus tard, il a été rappelé pour un second arrêt. Aurait-il dû tenter à son tour de n'effectuer qu'un seul arrêt ce qui à ce stade lui aurait imposé un relais de 52 tours avec ses gommes dures ? Sachant que Lewis Hamilton en a bouclés 44 dans le trafic. Cela aurait pu passer. Mais cela n'a pas été l'option du team. Et avec des si...

« J'ai essayé d'attaquer Lando en fin de course le seul tour où j'ai réussi à être assez proche de lui dans la ligne droite. Mais il me manquait deux ou trois dixièmes. Je perdais de l'appui dans son air chaud et je ne parvenais pas à me rapprocher suffisamment de lui au début de la ligne droite pour profiter efficacement du DRS. »

A voir la mine de Piastri après le GP, on pouvoir lire qu'il se sentait floué.

Charles Leclerc n'a même pas sauvé le podium

Super star la veille lorsqu'il a signé la pole position à la surprise générale, Charles Leclerc n'a, hélas, pas pu transformer l'essai. La faute à la stratégie de Ferrari selon lui. Et le Monégasque n' pas caché sa frustration et son mécontentement à l'égard de son ingénieur. Auteur d'un bon départ, le pilote Ferrari a pourtant mené facilement les dix-neuf premiers tours chaussés de pneus mediums, mais dès qu'il a été forcé de mettre les gommes dures, il a compris : « On va perdre cette course avec votre stratégie, » a-t-il annoncé à la radio aux alentours du 25ème tour : « Il aurait fallu m'écouter. Il ne fallait pas partir dans cette voie sans avoir testé. » Beaucoup de reproches à l'égard de la Scuderia. Et après son deuxième arrêt : « Il faudrait un miracle pour qu'on sauve même le podium. » Et effectivement, George Russell n'a fait qu'une bouchée du pilote Ferrari à la dérive avec ses pneus durs. »En fait, on a décelé un souci au niveau du châssis. A partir du 40ème tour, la voiture est devenue inconduisible. Je perdais deux secondes au tour. C'est frustrant. C'était sans doute notre seule chance de l'année de gagner et on ne termine même pas sur le podium. »

Au final, Charles n'a réellement perdu qu'une place. Les Ferrari n'avaient clairement pas la vitesse ce dimanche pour rivaliser avec les McLaren signant facilement leur septième doublé de la saison. Son geste de frustration quand le pilote Ferrari s'est décalé sur la Mercedes au freinage alors qu'il était battu n'était pas très sportif et même dangereux. Cela lui a valu une pénalité de cinq secondes qu'il assume complètement. « Je sais que c'était limite. »

Russell et Mercedes de retour

On ne les avait plus vu sur le podium depuis le Canada. Grâce au retour de la suspension arrière utilisée en début de saison, le Britannique a retrouvé ses sensations et le goût du champagne. Quinzième sur la grille, Andrea-Kimi Antonelli a marqué le dernier point.

Le meilleur résultat d'ensemble des Aston cette saison

Fernando Alonso cinquième alors qu'il n'a pas participé aux premiers essais libres en raison de maux de dos, Lance Stroll septième, les Aston Martin ont subitement et sans que les pilotes comprennent réellement pourquoi retrouvé de la compétitivité en Hongrie. La meilleure moisson de points de toute la saison qui va faire du bien au moral de toute l'équipe avant la pause. De quoi donner le sourire à Fernando qui a fêté ses 44 ans mardi dernier.

 Bortoleto, sixième, élu pilote du jour !

Superbe week-end pour le champion de F2. Septième sur la grille devant Max Verstappen, le Brésilien a réussi à doubler une des Aston au départ pour décrocher son meilleur résultat en F1 à ce jour et terminer meilleur « rookie » sur ce GP. Bravo à lui et à toute l'équipe Sauber-Audi de plus en plus régulièrement dans le Top 10 sur ces dernières courses.

Le chemin de croix de Max Verstappen et de Lewis Hamilton

La galère totale ce dimanche pour les deux pilotes les plus capés du plateau. Après avoir perdu des places au départ, ils ont opté pour une mauvaise stratégie et se sont retrouvés englués dans le trafic. On a rarement vu Max souffrir autant avec une Red Bull refusant de s'inscrire dans les virages. Le quadruple champion s'est classé 9ème derrière la Racing Bulls de Liam Lawson.

« On peut oublier le titre, mais aussi encore les victoires cette année, » a déclaré Max à Budapest après son pire week-end de la saison.

Quant à Lewis Hamilton, parti 14e il s'est classé 12e et est donc rentré bredouille après avoir tenté le pari (perdant) de boucler les 44 premiers tours en pneus durs. « Je suis inutile. L'auto fonctionne bien puisqu'elle est en pole, c'est le pilote qu'il faudrait changer, » a-t-il déclaré, dépité et très sévère envers lui samedi après des qualifs à nouveau loupées. Il est grand temps pour Lewis de recharger ses batteries durant la pause : « Et de pleurer un peu s'il le faut, » a-t-il ajouté.

Les deux stars en difficultés se sont retrouvées en piste au 30e tour, Max forçant Lewis à s'écarter de la trajectoire pour éviter un accident après avoir jeté le museau de sa Red Bull à la corde. Une manoeuvre limite « à la Verstappen » que les commissaires allaient étudier après le GP. Max pourrait se prendre une pénalité pour « avoir forcé un adversaire à quitter la piste ».

Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur

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