F1 Qatar: Max Verstappen profite de l’énorme bourde de McLaren!

il y a 4 j Olivier de Wilde

Norris ne possède plus que 12 points d’avance sur Max et 16 sur Piastri grand perdant du jour avant une finale explosive. Cela fait quinze ans que trois pilotes ne se sont plus présentés à Abu Dhabi avec des chances de titre. Que faut-il retenir de ce GP du Qatar? Quelles sont les perspectives pour dimanche prochain? On vous dit tout.

McLaren a pris une option stratégique qui lui a clairement coûté la victoire ce dimanche et pourrait potentiellement la priver du titre pilotes le week-end prochain à Abu Dhabi.

En pole, Oscar Piastri avait pourtant pris le meilleur départ et comptait deux secondes d’avance sur Max Verstappen après six tours. Surpris lors de l’envol, Lando Norris avait dû céder une position et suivait au troisième rang. Des écarts s’étaient déjà creusés et l’on semblait se diriger vers une course aussi monotone que la veille lors du sprint. Quant à l’entame du 7ème tour, l’Alpine de Pierre Gasly et la Sauber de Nico Hulkenberg se sont accrochées. La monoplace verte restait arrêtée en bord de piste et nécessitait la sortie immédiate de la voiture de sécurité. Le règlement spécifique de ce GP, à la demande de Pirelli craignant que leurs gommes trop sollicitées n’explosent, imposait un maximum de 25 tours par train. Et donc deux arrêts obligatoires en 57 tours. Cela signifie qu’en cas de premier arrêt après 7 tours, il était possible d’effectuer deux relais de 25 boucles pour aller au bout. Seize ingénieurs et stratèges avaient effectué le bon calcul et ordonnaient dès lors à leur pilote de rentrer dans la pitlane. Seules deux monoplaces orange restaient en piste, les deux McLaren de Piastri et de Norris. Max Verstappen ressortait donc 4ème puis se retrouvait vite 3ème une fois Esteban Ocon rentré à son tour et rejoignait forcément les deux MCL39 derrière la voiture de sécurité.

Une faute de calcul? Peu probable

Mais quelle mouche a donc piqué les ingénieurs de chez McLaren? Pourquoi ne pas être rentré sachant que rester dehors ne pouvait s’avérer payant qu’en cas d’une autre neutralisation plus tard?

Une erreur de calcul? On ne le pense pas. A ce niveau, il n’est pas possible que deux ingénieurs stratèges commettent la même faute, au même moment. D’autant qu’il y a une batterie d’autres ingénieurs, dans le box, à l’usine qui révisent toutes les stratégies et les calculs.

Certes il est toujours plus difficile de prendre ce qui pouvait à priori passer pour être un risque quand on est leader. Qu’aurait-on dit si personne d’autre derrière n’était rentré et que les deux leaders du championnat s’étaient retrouvés dernier et avant-dernier, derrière tout le trafic?

Avec seulement quatre secondes d’avance à ce moment pour Piastri sur Lando Norris, il y avait le risque si les deux rentraient en même temps que le Britannique perde un peu de temps derrière son équipier. Même si l’on dit généralement qu’avec quatre secondes d’écart, cela passe pour un double arrêt.

La glissade d'Antonelli offre deux points cruciaux à Norris

Si l’on ne faisait rentrer qu’Oscar, l’Australien se serait imposé facilement et aurait repris douze unités à Norris.

Si l’on ne faisait par contre rentrer que Norris, Piastri et la presse du monde entier auraient crié au scandale. Du coup, pour n’avantager personne, ils ont désavantagés les deux. Car s’il y avait un doute sur la bonne tactique, il aurait fallu faire rentrer au moins une des deux monoplaces. Laisser les deux voitures sur la même stratégie était beaucoup trop risqué. Au lieu de finir 1er et 3ème, les McLaren Boys ont donc terminé 2ème et 4ème grâce à la glissade d’Andrea-Kimi Antonelli offrant deux points peut-être cruciaux à Norris dans l’avant-dernier tour. Chez Red Bull, on a directement soupçonné un geste intentionnel entre pilotes propulsés par Mercedes. Mais à revoir les images de la perte de contrôle de l’Italien nous ne pensons pas que ce soit le cas. D'autant que Kimi est plutôt pote avec Max qu’avec Lando.

Quasi cuit pour Piastri, grand perdant du jour

Piégé par leur stratégie pour ne surtout pas désavantager Norris et ne surtout pas avantager Piastri, le banc McLaren a ensuite pris d’autres choix douteux. N’aurait-il pas mieux valu faire rentrer le leader Piastri cinq tours plus tard pour lui chausser des gommes tendres? Plutôt que de lui mettre des gommes dures à quinze tours de la fin? Et si vous vouliez rendre à Oscar ce qu’il méritait, vous auriez pu laisser Max perdre un peu plus de temps derrière Lando en retardant le deuxième arrêt de ce dernier pour ensuite lui chausser aussi des gommes tendres. Bref, si l’on a évité l’accrochage, on a foiré complètement la stratégie chez les « Papaye ». Résultat: Max a remporté un succès facile au grand désespoir de ce pauvre Piastri encore floué: « Je n’ai pas de mot, c’est dur à digérer. On va discuter de cela en interne » a déclaré l’Australien voyant ses espoirs de titre s’amenuiser. Au lieu de la perspective de reprendre dix points à Norris en début de course, il n’en récupère que six au final. Il compte en effet désormais 16 points de retard sur son équipier, quatre sur Max. Cela signifie que même en cas de succès de Piastri dimanche à Abu Dhabi, son équipier pourrait se contenter d’un Top 5. Sauf accident, les carottes semblent cuites pour l’Aussie.

Norris reste bien favori. Avec l’aide de Mercedes?

A l’amorce du dernier GP de la saison, Lando Norris qui a commencé à ressentir un peu la pression ce week-end, reste néanmoins le grand favori pour le titre. Avec douze points encore d’avance pour 25 restant à distribuer, il peut se contenter de la 3ème place à Yas Marina en cas de succès de Max Verstappen qui lui n’a plus rien à perdre. Et a déjà vu un miracle se produire là-bas lors de la dernière course de la saison. A la régulière, on imagine mal comment le Britannique pourrait ne pas terminer au minimum troisième, sachant que le cas échéant son équipier devra le laisser passer s’il était juste devant lui (2ème ou 3ème derrière Max). Et que les deux seuls pilotes qui peuvent éventuellement le devancer sont propulsés comme eux par un moteur Mercedes. Demandez un peu à Toto Wolff s’il préfère voir Max Verstappen sacré une cinquième fois ou un de ses clients? Surtout sachant ce qu’il s’est passé à Abu Dhabi en 2021…

Les Ferrari étant plus que jamais dans les choux (Leclerc 8ème et Hamilton 12ème aujourd’hui), on ne voit pas trop qui si ce n’est lui-même pourrait encore priver Norris de son premier titre dans une semaine.

Et si Hadjar débutait plus tôt que prévu chez Red Bull pour tenter d’aider Max?

Du côté de Red Bull, on pourrait encore tenter un coup de poker histoire de mettre un peu plus encore la pression sur Norris. Puisque le malheureux Yuki Tsunoda n’a vraiment servi à rien, n'a rapporté aucun point à Max cette année et que son sort est scellé, pourquoi ne pas le remplacer dès le week-end prochain par le fabuleux Isack Hadjar, privé d’une sixième place ce dimanche sur la Racing Bulls suite à une crevaison en vue de l’arrivée? Certes c’est risqué, mais qu’ont-ils à perdre? La promotion du Français aux côtés de Max Verstappen en 2026 devrait être annoncée ce mardi selon Canal Plus. Alors pourquoi ne pas tenter le switch dès vendredi prochain?

A trois pour le titre, une première depuis 2010

Voilà, maintenant même si Lando Norris est le seul à posséder son sort entre les mains, on a vu encore aujourd’hui que la logique n’est pas toujours respectée. Qu’une erreur du team, du pilote, d’un ingénieur ou une casse mécanique peut toujours arriver. Carlos Sainz en a profité pour offrir à Williams son deuxième podium de la saison après Baku. Sympa!

C’est la première fois depuis 2010 qu’on aborde la dernière course de l’année avec encore trois pilotes en lice pour la couronne mondiale. A l’époque ils étaient même quatre avec Fernando Alonso, Sebastian Vettel, Mark Webber et Lewis Hamilton. Et ce n’est pas le favori ni le Britannique ni l’Australien qui l’avait emporté, mais bien le pilote Red Bull...

Photo F1

 

Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur

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