F1 Mexique : Oscar Piastri aura une heure d'essais de plus que ses rivaux pour espérer renverser la vapeur
Au soir du GP des Pays-Bas à Zandvoort, on pouvait légitimement être convaincu à 90% du premier titre mondial d'Oscar Piastri.
Au soir de son succès dans les dunes néerlandaises, son sixième de la saison, l'Australien possédait une avance au championnat de 34 unités sur son équipier chez McLaren, Lando Norris, et de 104 sur Max Verstappen.
64 points repris par Super Max en 4 GP
Mais la Formule 1 n'est, heureusement, pas une science exacte et quatre Grands Prix et deux mois plus tard, l'avantage du jeune Aussie a fondu comme la neige au soleil. Non seulement sur son voisin de stand revenu à 14 longueurs, mais surtout sur le pilote Red Bull qui lui a déjà repris 64 points en cinq départs. C'est énorme ! A ce rythme, le Belgo-néerlandais qui a retrouvé une RB21 compétitive risque de ne faire qu'une bouchée des deux jeunes loups de Woking.
Au fur et à mesure que le verdict se rapproche, la pression monte. Et la lutte interne entre les deux pilotes McLaren qui se sont frottés à Singapour puis accrochés aux Etats-Unis profite bien sûr amplement à un quadruple champion du monde revenant au grand galop.
Chez McLaren, on doit sérieusement commencer à se poser des questions. On se sent un peu pris au piège. Sacrée championne des constructeurs à six GP de la fin de saison, l'écurie de Zak Brown, dominatrice en première moitié de saison ne s'attendait sans doute pas à un tel revirement de situation.
Red Bull annonce encore des évolutions alors que ses rivaux ont arrêté le développement
Trop sûre que le championnat 2025 se jouerait uniquement entre ses deux pilotes, l'équipe britannique a arrêté le développement de sa monoplace actuelle pour concentrer ses ressources sur la F1 2026 très complexe avec le changement de règlementation. Tandis que de son côté, Red Bull, poussée par un Verstappen ne lâchant jamais rien, à continuer à apporter des évolutions à sa monoplace actuelle. Un nouveau fond plat l'a rendue directement plus performante. Max Verstappen, plus écouté techniquement depuis que Laurent Mekies a remplacé Christian Horner, a retrouvé une arme tranchante, une F1 au volant de laquelle il peut à nouveau enchaîner les victoires et les poles.
Au grand dam des lièvres de chez McLaren qui commencent à trembler en voyant un chasseur à nouveau bien armé lancé à leur poursuite. Désormais, Max a ses proies dans le viseur et ne va plus rien lâcher. Il va se battre jusqu'au bout pour aller chercher ce cinquième titre mondial et conserver une couronne à laquelle il disait avoir renoncé lors de la pause estivale.
Chez McLaren, avec plus que quatorze petits points d'écart entre ses deux pilotes, il est désormais trop tard pour intimer une quelconque consigne. D'autant qu'on préfèrerait voir le jeune Anglais Lando Norris couronné. Voilà qui complique encore les choses.
Piastri en manque de confiance
Oscar Piastri que l'on décrivait comme froid et imperturbable voici encore quelques mois commence à trembler, à commettre des erreurs et surtout semble avoir perdu du rythme. A Austin, il a été en-deçà des performances de son équipier durant tout le week-end.
La bataille dans les coulisses, l'impression que le team favorise le retour de son équipier, le frustre et lui a fait perdre son sourire, son calme et sans doute un peu de confiance. Cela se ressent dans son pilotage, ses attitudes, ses conversations à la radio.
A cinq GP et sept courses (en comptant les deux Sprints) de la fin de championnat, il est urgent de réagir, de tenter de sortir de cette spirale négative et de renverser la vapeur. Piastri a clairement besoin d'un nouveau succès et donc d'une voiture compétitive ce week-end au Mexique pour retrouver le moral et ne pas s'écrouler si près du but d'une vie entière.
« Oui je ressens la pression, » a avoué le leader du Mondial en marge du GP de dimanche. « Ma position n'est certes plus aussi confortable qu'il y a quelques semaines, mais je préfère toujours être à ma place qu'à la leur. »
Le dernier succès d'une McLaren ici remonte à Senna en 1989
Oscar aura un petit avantage pour débuter ce week-end à Mexico. Il sera en effet le seul des trois derniers prétendants au titre à disputer la première séance d'essais libres ce vendredi sur un tracé où Max Verstappen s'est déjà imposé à cinq reprises. Tandis que la dernière victoire d'une McLaren sur l'Autodromo Hermano Rodriguez remonte à 1989 avec Ayrton Senna !
Comme le règlement l'impose désormais, chaque pilote doit céder deux fois sur la saison sa place en EL1 à des rookies. Ici, ils seront neuf à prendre la piste : le jeune Suédois Avid Lindblad débutera en F1 dans le baquet de la Red Bull de Max Verstappen, tandis que le local Pato O Ward remplacera Lando Norris chez McLaren. Les sept autres débutants du jour seront Antonio Fuoco (dernier vainqueur des 24H du Mans) chez Ferrari (à la place de Lewis Hamilton), Frederik Vesti dans le baquet étoilé de George Russell, Luke Browning chez Williams (à la place de Carlos Sainz), Jak Crawford chez Aston Martin, Ryo Hirakawa chez Haas, Paul Aron chez Alpine et enfin Ayumu Iwasa chez Racing Bulls.
Oscar Piastri espère profiter de ce petit avantage (même si les données sont bien sûr partagées dans le team) pour bien préparer sa qualif de samedi. Et, il en a besoin s'il veut être couronné en fin d'année, stopper l'hémorragie face à Lando qu'il sait qu'il peut encore battre à matériel égal, mais surtout face à ce diable de Max. Car sinon, l'ogre à qui Red Bull a redonné des ailes sera revenu à sa hauteur dans deux ou trois Grands Prix !


