F1 GP de Miami : Piastri a donné une nouvelle leçon à Norris

il y a 7 mois Olivier de Wilde

Quatrième succès de la saison pour l'Australien. Doublé McLaren devant la Mercedes de Russell. Lando a perdu son bras de fer avec Max et la course au premier virage. Tensions chez Ferrari.

Disputé sous un ciel chargé avec des menaces de pluie finalement jamais tombée, le sixième Grand Prix de la saison a sans doute été le plus beau de ce début de saison avec des batailles à tous les étages et quelques belles leçons de pilotage.

Et pour la quatrième année, il ne fallait pas s'élancer en première ligne pour triompher dans les rues de Miami.

Les deux pilotes les plus rapides lors des qualifications se chamaillaient déjà au premier freinage. Bien parti depuis le 2e rang, Lando Norris poussait le poleman Max Verstappen à freiner très tard. La Red Bull bloquait ses roues laissant le pilote McLaren s'infiltrer à l'intérieur. Mais le quadruple champion du monde revenait vite sur la trajectoire et emmenait le Britannique tellement à l'extérieur qu'il devait lever le pied pour éviter l'accrochage ou le mur et perdait ainsi quatre places. Une manoeuvre « à la Verstappen » très limite mais jugée comme « fait de course » par la direction de course vu qu'il s'agissait du départ.

Norris : «J'ai dû m'y reprendre à trois reprises »

« Que vouliez vous que je fasse ? Si je n'avais pas tenté ma chance, on m'aurait critiqué, » expliquait Lando après le GP. « J'ai tenté le coup et certains diront que c'est à cause de cela que j'ai perdu la course. »

Quatrième sur la grille et troisième à l'issue du premier tour, Oscar Piastri se débarrassait assez facilement d'un Andrea-Kimi Antonelli très brouillon lors des premiers tours en pneus pas encore à la température optimale.

Il revenait ensuite à grandes enjambées sur le leader qui allait user de toute la largeur de sa monoplace et son expérience pour tenter de le contrer. Rusé, connaissant bien son rival, Oscar ne prenait pas le risque de lui faire l'extérieur. Il préférait lui mettre un maximum de pression pour le pousser à la faute, Verstappen finissant par freiner trop tard au premier virage. La McLaren le doublait dès lors facilement et allait s'envoler d'autant plus facilement que, revenu très rapidement dans le sillage de Max, Lando Norris allait mettre le double du temps pour enfin trouver l'ouverture.

« J'ai dû m'y prendre à deux reprises. Je l'ai passé une première fois en l'emmenant en dehors de la piste comme lui fait toujours, mais j'y suis allé aussi, » racontait le pilote McLaren. « Du coup, je l'ai laissé repasser au freinage suivant et je l'ai réattaqué proprement cette fois le tour suivant. »

Mais Piastri était déjà bien trop loin. Neuf secondes devant. Et son équipier n'allait plus le revoir que sur le podium.

« Quel incroyable travail de l'équipe. Nous avions des fusées aujourd'hui, » s'exclamait le vainqueur rappelant « qu'il y a deux ans on était les derniers ici. »

Russell bat Verstappen grâce à la VSC

Les deux monoplaces orange franchissaient la ligne avec plus de trente secondes d'avance sur le reste du peloton après avoir profité d'un pitstop sous voiture de sécurité virtuelle pour dégager la Haas de Bearman à l'abandon. Contrairement à Max Verstappen et Andrea-Kimi Antonelli qui s'étaient déjà arrêtés, George Russell en profitait pour effectuer un arrêt à tarif réduit et monter sur son quatrième podium de la saison devant un papa Verstappen frustré.

Après sa pénalité de la veille lors du Sprint lui coûtant cinq unités, le champion en titre compte désormais 32 points de retard sur un Piastri lauréat pour la sixième fois de sa carrière, la quatrième en cinq courses. Cela commence à compter. Norris accuse un retard de seize unités. Pas encore assez pour devenir second pilote, mais cela commence à piquer. Car Oscar Piastri, plus tranchant et sans complexe, a montré ce dimanche toute sa science de la course en faisant craquer Max. Et surtout en le doublant plus vite que son compagnon d'écurie. Voilà qui va encore augmenter sa confiance tout en plongeant encore un peu plus Lando dans ses doutes. La guerre psychologique se poursuit chez McLaren, toujours avec le sourire et en se congratulant à l'arrivée. Pour l'instant...

Tensions et frustrations chez Ferrari

Derrière le Top 4 des candidats au titre, avec un Russell qui sans donner l'air d'y toucher ne pointe qu'à six points de Max au championnat, on retrouvait à l'arrivée un excellent Alex Albon sur la première des Williams, la seconde Mercedes d'Antonelli ne transformant à nouveau pas son exploit des qualifs, et les deux Ferrari de Charles Leclerc et Lewis Hamilton, décevants septième et huitième.

Parti du douzième rang après une erreur en qualifications, en pneus durs, le septuple champion du monde a profité d'un arrêt sous VSC pour revenir dans le sillage direct de son équipier. Mieux chaussé, il a commencé à klaxonner et surtout à réclamer des consignes de team qui ont tardé à venir : « On ne fait pas un bon travail d'équipe, » a pesté à la radio le Britannique énervé. Fred Vasseur a dès lors imposé l'ordre de changer les positions. Mais une fois devant, Hamilton n'a pas réussi à prendre ses distances sur un Leclerc le priant d'aller plus vite en voyant son ex-équipier Sainz grossir dans ses rétros. Mais « LH » n'avait pas la vitesse et, à quelques tours de l'arrivée, voyant qu'il ne réussirait pas à aller rechercher Antonelli, Ferrari a logiquement rendu sa position à Leclerc. Ce qui n'a pas plus du tout à Lewis : « Voulez-vous que je laisse passer aussi Carlos, » a-t-il lancé ironiquement.

Le débriefing entre ces deux-là a dû être tendu. Dans les moments difficiles que traverse la Scuderia, ses deux pilotes, frustrés, feraient mieux de se serrer les coudes plutôt que de se crêper le chignon.

Doohan out au premier tour et dès le prochain GP d'Imola ?

Malgré une pénalité de cinq secondes pour être rentré trop vite dans les stands, Yuki Tsunoda préserve le dernier point pour quelques dixièmes face à Isack Hadjar. Le Franco-algérien a fait une fois encore du bien meilleur boulot que son équipier Liam Lawson impliqué dans plusieurs accidents ce week-end, celui au premier freinage avec l'Alpine de Jack Doohan laissant l'Australien au tapis avec une roue crevé puis déjantée. Le pauvre n'avait pas besoin de cela. Pas sûr qu'on le revoit à Imola dans deux semaines. Franco Colapinto a déjà préparé ses valises pour l'Italie...

Après six GP, le fils du quintuple champion du monde moto condamné avant même de débuter la saison occupe la 19e place du classement avec toujours un gros zéro pointé comme Lawson, Bortoleto et son manager Fernando Alonso parti à la faute tout seul.

Tout comme Lewis, les champions quadras ont de plus en plus de mal face aux jeunes, mais aussi avec des monoplaces manquant de compétitivité. Leur motivation s'en ressent clairement. Lequel des deux jètera le gant en premier ?

 

Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur

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