Moins d'une semaine après le GP le plus ennuyant de l'année dans les rues de Monaco, le grand cirque de la F1 a planté son chapiteau dans le paddock du circuit Catalunya en Espagne.

Changement total de décor puisqu'on retrouve un des tracés les plus connus des teams et pilotes même si cette saison il n'y a pas eu cette fois d'essais hivernaux ici. Ce qui est mieux pour le spectacle d'ailleurs le rendez-vous de Montmélo n'étant en général pas l'un des meilleurs de l'année non plus car les monoplaces y subissent fort les perturbations aérodynamiques quand elles suivent une autre voiture de près.

Heureusement, il y a des possibilités de doubler au départ et au bout de la ligne droite grâce au DRS.

Mais le plus gros point d'interrogation du week-end catalan concerne la mise en application de la nouvelle directive baptisée TD018 concernant la flexibilité des éléments aérodynamiques. Des images diffusées cette année montrent que les ailerons avant notamment de la McLaren MCL39 auraient tendance à s'abaisser à grande vitesse avant de retrouver leur position et forme initiales pour générer l'appui nécessaire en virages. Pour éviter la polémique et suite à certaines plaintes, la FIA a décidé désormais d'imposer des tests de flexibilité sur différentes pièces comme les ailerons.

McLaren dans le collimateur

« Cela va en pénaliser certains plus que d'autres, » estime Toto Wolff qui doit bien trouver une explication au fait qu'avec un moteur Mercedes client, l'écurie de Woking fait ces dernières années du bien meilleur boulot que l'équipe officielle Benz.

« Cela ne changera rien pour nous, je ne suis pas inquiet, » riposte Andrea Stella, le directeur sportif des « Oranges mécaniques ». Qui a raison, qui a tort? On attendra le verdict du chrono samedi à 16h, mais surtout de la course dimanche car l'appui en virages a bien évidemment aussi une incidence sur l'usure des pneumatiques. On a soupçonné McLaren d'avoir un système de refroidissement par eau de ses enveloppes, mais la plus faible dégradation des gommes pourrait venir aussi de l'appui (si une F1 glisse moins elle use logiquement moins ses pneumatiques). « C'est un tout, le châssis, les réglages et le pilotage de Lando et Oscar, » souligne le boss Zak Brown jurant que ses monoplaces ont toujours été conformes à la règlementation.

Depuis le début d'année, McLaren a remporté six Grands Prix contre deux à la Red Bull de Max Verstappen encore en difficultés dans les rues de la Principauté. Au classement des constructeurs, Woking possède déjà plus du double de points (319 à 147) de son plus proche poursuivant allemand. Mercedes, Red Bull et Ferrari sont par contre groupés en à peine cinq unités.

Va-t-on assister à un nouveau départ, une redistribution des cartes ? On peut sincèrement en douter même si un resserrement des forces en présence est tout à fait possible.

Sur les terres où il a remporté sa première victoire dès sa toute première course chez Red Bull, Max Verstappen aura très certainement à coeur de renouer avec le succès et de se relancer dans un championnat où le quadruple champion du monde compte déjà 25 longueurs de retard.

Mercedes doit se racheter après le couac de Monaco

Revenu à trois points seulement de son équipier australien, Lando Norris voudra lui poursuivre sur sa lancée monégasque pour reprendre les commandes du championnat.

Quant à Piastri, après un week-end qu'il a qualifié lui-même de brouillon, son objectif sera de réaffirmer son avantage dans la lutte interne entre les pilotes McLaren.

Après deux bonnes courses et deux podiums à Imola et Monaco, Ferrari veut poursuivre sa lente remontée vers la plus haute marche, tandis que Mercedes et surtout Andrea-Kimi Antonelli doivent vite faire oublier deux mauvaises dernières courses.

Voilà pour les quatre top teams. Et qui créera la surprise du week-end ? Le héros local Carlos Sainz sur le tracé où Williams a signé sa dernière victoire en F1 avec Pastor Maldonado il y a déjà treize ans ? Le meilleur « rookie » du moment Isack Hadjar et sa Racing Bulls ? Va-t-on assister au réveil d'Alpine à nouveau dans la tourmente ?

Tout comme Yuki Tsunoda, à peine meilleur que Liam Lawson dans la RB21, Franco Colapinto s'est fait très discret depuis son retour en F1. Après un gros crash à Imola, l'Argentin a été transparent à Monaco. On attend de lui qu'il se mette un peu plus en évidence sur un circuit qu'il connaît nettement mieux. Car sinon ce sera vite à son tour de se retrouver sous pression. Car une fois qu'il aura encaissé les chèques des sponsors sud-américains, Flavio Briatore n'aura pas plus de pitié pour son dernier protégé que pour un autre. Et si les résultats ne suivent pas, Franco sautera à son tour pour laisser sa place. Les candidats ne manquent pas. Parmi eux, on a entendu le nom d'un certain Mick Schumacher, sur le podium des deux dernières courses Hypercar avec la marque sportive française...

Photo Red Bull