Lando Norris réalise un rêve de gosse

Lui ne s'est certainement pas ennuyé tant courir dans les rues de Monaco avec de tels bolides demande une concentration maximale. Mis sous pression par Max Verstappen le bloquant pour favoriser le retour de Charles Leclerc, et par le petit prince klaxonnant derrière lui, le pilote McLaren n'a cette fois pas craqué. Pole position et sixième succès en F1, sans doute le plus beau de sa carrière, le Britannique a réalisé un week-end parfait. Cela va lui faire un grand bien mentalement.

« La course m'a semblé très longue, la soirée le sera encore plus, » jubilait Lando qui « réalise un rêve de gosse. » Sa seule réelle frayeur il l'a vécue au premier freinage à Sainte-Dévote où il a allumé ses roues pour résister à la Ferrari de Charles Leclerc. Le plus dur était déjà fait...

Leclerc a perdu la course samedi

Charles Leclerc a chèrement vendu sa peau et son titre princier, tant samedi où il n'a échoué qu'à un dixième, que ce dimanche en course où il a poussé le leader dans ses derniers retranchements durant les derniers tours. En vain... « Je n'ai pas perdu aujourd'hui, mais bien samedi, » regrettait le Monégasque. « Je suis encore déçu de l'issue de cette qualification. Mais bon, au final, si vous m'aviez dit à Imola que je terminerais deuxième ici, j'aurais signé des deux mains. Cela fait des bons points engrangés pour le championnat. »

Piastri garde la tête du championnat

Auteur d'une faute vendredi en essais libres puis d'une autre samedi en qualifications, l'Australien n'a jamais trouvé la confiance nécessaire et aura été un peu en deçà de son équipier durant tout le week-end. Il conserve néanmoins la tête du championnat du monde pour trois petits points face à son équipier. « Je reviendrai l'an prochain pour tenter de faire mieux, » souriait néanmoins Oscar. « Je suis déjà heureux d'être sur le podium de Monaco même si ce n'est pas sur la marche que je visais. »

Verstappen a attendu le rouge en vain

Cinquième en qualifications, quatrième sur la grille après la pénalité infligée à Lewis Hamilton pour l'avoir gêné, Max n'a réellement jamais été en mesure de viser le podium. Il a mené toute la fin de GP, attendant un éventuel drapeau rouge pour avoir son deuxième arrêt gratuit. Un coup de poker qui n'a pas payé, le pilote Red Bull étant forcé de s'arrêter à la fin de l'avant-dernier tour pour effectuer son deuxième « pitstop » obligatoire et retrouver sa quatrième place.

La nouvelle règle des deux arrêts n'a pas favorisé le spectacle

Cela partait d'une bonne intention mais cela n'a pas eu l'effet escompté. Imposer deux arrêts obligatoires n'était pas une mauvaise idée à la base, mais cela n'a pas apporté le spectacle ni les rebondissements voire les coups stratégiques de fous. Au final, la montagne a accouché d'une souris car on s'est une nouvelle fois ennuyé durant le GP de Monaco où le plus grand show est dans le paddock et sur la grille. Car pour la course, cela a de nouveau tourné à la procession. On a ainsi été surpris de ne voir que Tsunoda, Gasly et Bearman rentrer à la fin du premier tour quand Andrea-Kimi Antonelli avait envoyé Gabriel Bortoleto dans les pneus du Portier.

La belle course d'équipe de Racing Bulls

La nouvelle règle des deux arrêts obligatoires a eu des effets pervers. On a ainsi vu la Racing Bulls de Liam Lawson ralentir très fortement le rythme (de l'ordre de deux à trois secondes au tour) pour bloquer toute la deuxième partie du peloton et offrir à son équipier Isack Hadjar deux pistops gratuits. Une stratégie par vraiment payante puisqu'au final le Français a terminé sixième derrière Lewis Hamilton alors qu'il s'était élancé du 5e rang. Belle huitième place pour Liam Lawson marquant ses premiers points de la saison. Alex Albon a joué aussi au bouchon pour favoriser le retour dans les points de son équipier Sainz.

Lewis Hamilton gagne deux places

Pénalisé de trois places pour avoir gêné Max Verstappen en qualifications, Lewis Hamilton a été rétrogradé de trois places sur la grille ce qui n'a pas permis à Fred Vasseur de mettre en place une tactique identique à celle de Racing Bulls pour mettre les McLaren sous pression. Mais pas sûr que le septuple champion ait apprécié au final de devoir travailler pour favoriser le succès de son équipier monégasque. Remonté de sept à cinq, Lewis est finalement celui qui a gagné le plus de places dans le Top 10.

Les quatre premiers au départ et à l'arrivée. Et si on essayait le tour joker ?

Comme trop souvent à Monaco, le podium se joue le samedi lors des qualifications. On a ainsi pu constater que les quatre premiers sur la grille ont terminé dans cet ordre 78 tours plus tard. L'année prochaine, il faudrait peut-être essayer le tour joker comme en rallycross. Une fois par GP, chaque pilote aurait droit à tirer une fois tout droit à la chicane à la sortie du tunnel pour dépasser un rival. George Russell a délibérément déjà expérimenté le système en faisant ainsi sauter le bouchon Albon : « Tant pis, je préfère prendre cinq secondes de pénalité que de rester bloqué toute la course derrière lui, » a déclaré le pilote Mercedes qui a été entendu par la direction de course. Les commissaires lui ont ainsi infligé un « Drive Through », tout comme à son équipier Andrea-Kimi Antonelli ayant suivi son mauvais exemple. Après 28 GP dans les points, Mercedes peu chanceuse en qualifs et peu inspirée en course rentre cette fois bredouille avec Russell 11e et Antonelli 18e. Mais pourquoi donc n'avoir rien tenté au niveau stratégique ?

Gasly victime de Tsunoda

Avec la petite poussette d'Antonelli sur Bortoletto dans le premier tour (dommage pour le Brésilien de chez Sauber qui nous a offert le seul vrai dépassement sur la piste en faisant l'extérieur à Antonelli à l'épingle du Loews lors du premier tour), le seul crash de cette édition peu mémorable aura été celui de Pierre Gasly percutant la Red Bull au freinage à la sortie du tunnel. « Il s'est mis à gauche et j'ai essayé de le passer à droite, puis il a dangereusement changé de ligne dans la zone de freinage, » regrettait le Français. Un week-end noir pour Alpine avec Franco Colapinto treizième.

Ocon l'Haas de coeur

Huitième sur la grille et septième à l'arrivée, Esteban Ocon est toujours très bon dans les rues de Monaco. Il l'a encore prouvé ce week-end au volant de sa modeste Haas. Cela fait plaisir de revoir le Français, très inconstant depuis ses débuts avec l'écurie américaine, revenir dans le Top 10.

Fernando Alonso encore malchanceux

C'est le seul abandon notoire de cette course. Septième en qualifications et en début de course, le pilote Aston a renoncé à mi-parcours. Cela laisse le double champion du monde toujours sans points cette année.

Photo F1