Monaco, le plus grand somnifère de la F1

il y a 6 mois Olivier de Wilde

Les pilotes se sont ennuyés certains allant jusqu'à réclamer la suppression pure et simple de la course la plus glamour du calendrier.

Et dire que certains Grands Prix comme Francorchamps ne sont pas certains de leur avenir et ont dû signer un contrat d'alternance pour rester dans le calendrier F1.

On se demande vraiment pourquoi quand on voit le triste spectacle auquel on a assisté dimanche dans les rues de la Principauté. Ceux qui ne se sont pas endormis, ce sont tout au moins ennuyés fermes.

Pour tenter d'éviter la traditionnelle procession dans des rues toujours aussi étroites où il est devenu quasi impossible de doubler avec les larges, longues et lourdes F1 modernes, la FIA avait imposé une nouvelle règle à deux arrêts. Mais la montagne a accouché d'une souris. Et n'a réellement mené qu'à une chose : de l'anti-jeu avec des pilotes ralentissant volontairement la cadence pour permettre à leur équipier d'effectuer leur arrêt sans perdre de place. On a vu les monoplaces les plus rapides du monde mener des « opérations escargots » pour bloquer tout le peloton. Les « bouchonneurs » se sont successivement appelés Liam Lawson, Alex Albon puis Isack Hadjar.

« Cela devrait être interdit par la FIA, » a très justement déclaré Esteban Ocon après ce simulacre de course. « On n'aime pas faire cela, » a rajouté Carlos Sainz qui a pourtant profité de la stratégie anti-sportive de Williams. George Russell en a tellement eu marre d'être bloqué de la sorte qu'il a volontairement tiré tout droit à la chicane et a préféré se prendre une pénalité plutôt que de rester vingt tours de plus à regarder l'échappement de la Williams. Pour s'excuser, son ami anglo-thaï lui a offert le souper le dimanche soir. Mais à quoi donc on eu droit les (télé)spectateurs lésés ? « Pour moi, il faudrait tout simplement supprimer ce GP, » a radicalement déclaré George Russell. « De toute manière 99% de la population est là pour siroter du champagne sur un yacht ou depuis une terrasse. Ils se moquent de la course. On pourrait faire une deuxième qualif le dimanche et on donnerait des points à l'issue des deux séances. » Avant de délirer : « Ou alors on pourrait demander à un Canadair de passer sur le circuit juste avant la course pour inonder la piste. Ou encore imposer quinze arrêts. »

 

Verstappen : « C'est Mario Kart. Bientôt on jettera des peaux de bananes »

 

Max Verstappen compare lui le GP de Monaco à Mario Kart : « Bientôt on jettera des peaux de banane. »

« Cette année, j'aurais pu prendre un oreiller et un café, » a déclaré pour sa part Alex Albon contraint de ralentir tout le monde. « Ce n'est plus de la course. C'est ennuyant. Je voulais vraiment que cela s'arrête. Vivement le week-end prochain en Espagne, » a renchéri Lewis Hamilton.

Apparemment Monaco n'amuse plus grand monde. Et pourtant la Principauté a prolongé son contrat jusqu'en 2031. Il faut donc absolument trouver une solution pour rendre la course plus excitante. « Il faudrait au moins aménager une ou deux zones de dépassements, à Sainte-Dévote et à la chicane du port, » a suggéré le vainqueur Lando Norris dont la maman belge a déclaré au micro de Canal Plus être la plus heureuse des mères. « Et s'assurer que tout le monde roule en-dessous d'un temps minimum. »

Et, pourquoi pas, comme nous l'avions proposé dimanche soir, instaurer un système de « tour joker », en autorisant par exemple chaque pilote à couper une fois sans pénalité à la chicane ? Même si l'on s'éloigne bien sûr là de l'esprit de la F1. Mais les monoplaces modernes ont-elles réellement encore leur place dans des rues aussi étroites ? Honnêtement , s'il n'y avait pas le prestige de Monaco, les yachts, les palaces et les milliardaires, bref tout le décor « bling bling », il y a longtemps que l'on irait plus rouler là-bas... Même si, bien sûr, piloter une F1 en Principauté reste un énorme défi pour les virtuoses du pilotage.

 

Photo FB F1

Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur

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