On avait imaginé depuis une semaine les scénarios les plus fous. Mais c’est au final le plus logique, le plus prévisible et le moins excitant probablement auquel on a assisté ce dimanche après-midi avec la 71ème victoire du poleman Max Verstappen et le premier titre mondial pour Lando Norris, sagement troisième. Il n’y a pas eu d’accroc au départ, pas de tactique machiavélique du leader ralentissant le peloton, ni même l’obligation d’une consigne puisqu’Oscar Piastri n’a même pas dû laisser passer son équipier. Au terme de la plus longue saison de l’histoire et pas mal de retournements de situation, c’est tout de même le favori de l’hiver dernier qui décroche la couronne. Mais il n’aurait pas fallu une course de plus...

Lando Norris en pleurs: « Merci d’abord à mes parents »

Le jeune Britannique de 26 ans, quinzième Anglais sacré champion du monde, aura longtemps gardé son casque à l’arrivée pour cacher ses larmes et ses émotions. Ce titre, c’est une véritable délivrance pour ce gamin qui depuis plus de quinze ans a dédié sa vie au sport automobile avec un seul rêve qu’il vient de de réaliser. « Je m’étais promis de ne pas pleurer, mais cela a été un si long voyage, une année compliquée avec des hauts et bas, » s’est exclamé sur le podium celui qui a remplacé Stoffel Vandoorne chez McLaren voici déjà six ans. « Je voudrais remercier tous ceux qui ont toujours cru en moi. D’abord mes parents qui m’ont soutenu dans la poursuite de mon rêve. Ma famille, ma copine, tous les membres de l’équipe McLaren. Sans oublier Max et Oscar qui m’ont rendu la vie dure et ont donné plus de valeur à ce titre. C’est incroyable. J’ai du mal à réaliser. Il y avait tellement de pression. »

Auteur d’un bon envol, Lando Norris n’a pas perdu sa deuxième place au départ. Il n’a logiquement pas résisté à l’attaque rapide par l’extérieur de son équipier Oscar Piastri et a ensuite assuré la troisième place. En prenant des risques en remontant une partie du peloton après son premier arrêt. Ses dépassements sur Antonelli, Sainz, Stroll, Lawson et Tsunoda ont été tranchants et déterminants. Certes le Japonais, équipier de Verstappen, l’a obligé à mettre les quatre roues au-delà de la ligne blanche en zigzaguant en pleine ligne droite. Les commissaires sportifs ont donc décidé qu’il ne devait pas rendre la place et ont plutôt puni Yuki. De toute manière, même s’il avait écopé de cinq secondes de pénalité, il aurait conservé la troisième place. Certains détracteurs pourront toujours revenir sur les deux points gagnés dans l’avant-dernier tour du GP du Qatar dimanche dernier quand Antonelli a commis une erreur. Cela aurait-il changé le dénouement du championnat? Non car s’il le fallait Oscar Piastri aurait laissé passer son équipier pour lui offrir trois unités de plus. Donc, même si l’on reste convaincu qu’il a bien été favorisé à certains moments par son team... anglais, c’est bien un premier titre mérité pour le Britannique qui a décroché sept succès cette année, dix-huit podiums et connu tout de même deux zéros pointés pour lesquels il ne peut être jugé responsable avec l’abandon sur casse moteur à Zandvoort et la disqualification à Las Vegas qui lui ont coûté une bonne trentaine de points.

La grande sportivité de Max Verstappen

Le pilote Red Bull a rendu son N°1 la tête haute. En décrochant son 8ème succès de l’année, en ne faisant pas de coup foireux comme certains pouvaient le redouter et en félicitant et embrassant de suite son successeur au palmarès. « On ne doit nourrir aucun regret, » a déclaré Max. « On a fait une incroyable remontée. On est revenus de très loin. On peut être fiers de nous. On essaiera de le récupérer l’année prochaine. Bravo Lando. »

Oscar Piastri bon perdant

Deuxième de la course à 12 secondes et finalement troisième du championnat, l’Australien peut lui avoir des regrets. Il a compté jusqu’à 34 points d’avance sur son équipier au soir du GP des Pays-Bas. Avant de devoir lui rendre une place perdue dans les stands à Monza puis d’aligner six GP sans podium. Avec le concours ou non de son écurie? A-t-il craqué mentalement? Une chose est certaine, des erreurs ont été commises. Aujourd’hui, il a tenté une stratégie décalée en partant en pneus durs. Mais elle ne s’est pas avérée vraiment payante. On a en tout cas aimé voir Oscar venir taper dans le dos de Lando pour le féliciter et même embrasser les membres de la famille Piastri. Un chouette mec. Lui aussi a hâte d’être en 2026 pour prendre sa revanche.

Leclerc meilleur du reste

Derrière les trois prétendants au titre aux trois premières places, il ne s’est pas passé grand chose. Hormis les places directement perdues par George Russell loupant sa fin de saison. Charles Leclerc échoue au pied du podium devant la McLaren du Britannique, l’Aston de Fernando Alonso, la Haas d’Esteban Ocon et la deuxième Ferrari de Lewis Hamilton bien remonté du fond de grille. Nico Hulkenberg (Sauber) et Lance Stroll (Aston) complètent le dernier Top 10 de 2025. Pénalisé de cinq secondes, Yuki Tsunoda (14ème) achève son dernier GP hors des points devant un décevant Antonelli. Triste prestation aussi ici des Racing Bulls de Hadjar (17ème) et Lawson (18ème) devant les deux Alpine. Il n’y a eu aucun abandon et donc aucune voiture de sécurité lors de dernier GP qui ne restera pas dans les annales. Sauf pour Lando Norris!

Photo McLaren