Première nationale des Porsche 992 Rally GT au Rallye de Wallonie

Parmi les piliers de notre championnat de Belgique, le Rallye de Wallonie n'accueille ce week-end que 58 engagés du côté de Jambes. C'est faible, très faible. Et cela n'est pas spécifique à la très belle épreuve d'Etienne Lerson qui se bat comme un bon diable depuis des années pour maintenir son rallye à flots.
Mais il devient de plus en plus dur de nouer les deux bouts. Car d'un côté tout coûte de plus en plus cher et de l'autre les pilotes veulent dépenser de moins en moins d'argent.
Les pneus, les engagements tout a augmenté et est nettement plus cher à l'échelon national qu'en provincial. Concernant le prix des inscriptions, les tarifs plus élevés en BRC sont liés essentiellement aux coûts de la sécurité imposée par le RACB, au nombre de spéciales (même s'il est de plus en plus réduit, quatre différentes le samedi et trois le dimanche) et à la promotion du championnat. Du coup, les pilotes préfèrent aller rouler en ASAF ou en VAS. Ou en France avec 172 engagés ce week-end au Lyon-Charbonnières. Mais bon le pays est aussi nettement plus grand et comprend trois constructeurs d'autos...
Cela fait des décennies qu'on le répète aussi mais le nombre trop élevé de manches comptant pour le championnat de Belgique décourage les pilotes qui ne se rencontrent qu'en quelques occasions avec des participations diluées. Les équipages capables de disputer neuf ou dix manches se comptent sur les doigts d'une main. Cette année, ils sont trois : le leader du championnat Jos Verstappen, le champion en titre Cédric Cherain et Niels Reynvoet. Ils partiront favoris ce week-end face à la Skoda du local Adrian Fernémont, la Citroën C3 de Vincent Verschueren ou encore les Hyundai de Tom Rensonnet et Bastien Rouard.
Ypres en même temps que les 24H de Spa
Mais les principales attractions de cette édition seront certainement les nouvelles Porsche 992 GT Rally des deux Cédric, Cherain et De Cecco. On est curieux de voir ce qu'elles peuvent faire sur un parcours aussi rapide face à l'ancienne génération de Patrick Snijers. Mais aussi aux Rally2.
Avec treize Rallye 2 et non moins de neuf Porsche, ce 42e Rallye de Wallonie démarrant ce samedi à 8h ne réunit certes pas la quantité. Mais la qualité de l'affiche est honorable et il suffirait d'un beau scénario, d'un peu de soleil et d'une terrible bagarre pour rendre néanmoins ce quatrième rendez-vous de la saison mémorable. Il faut cependant en profiter pour tirer une nouvelle sonnette d'alarme. On a beau avoir un champion du monde, le rallye traverse une crise chez nous et intéresse de moins en moins de monde et de médias. Y compris parmi les plus grands fans de la discipline, certains faisant le voyage cette fin de semaine du côté de Lyon plutôt que de venir assister au spectacle en Wallonie.
Programmé en même temps que les 24H de Spa, le prochain Rallye d'Ypres encore en Mondial il y a trois ans risque aussi de se prendre un sacré coup de bâton. Même si certains vous diront que le public est différent, le retour médiatique sera nettement moindre que les années précédentes avec la concurrence d'un GP F1, d'une manche WRC et de l'événement automobile le plus populaire en Belgique qui attirera la majorité des journalistes autos du pays. On ne comprend d'ailleurs pas vraiment que la fédération ait accepté ce clash de dates au moment de l'élaboration des calendriers.
Même si, pour dire la vérité, le dernier week-end de juin est la date des 24H d'Ypres depuis toujours... Et qu'il était impossible de déplacer le rallye pour cause d'autorisations de la ville.
Photo L. Hansen