L’Europe aux constructeurs : « Je vous ai compris ! »
Ce 27 novembre, a été officiellement entérinée la composition de la nouvelle Commission européenne, suite aux élections de juin dernier. Dans le discours d’Ursula von der Leyen, réélue à la tête de la Commission, on a senti comme un embryon de changement d’approche. « L’industrie automobile est l’une des fiertés de l’Europe. Elle représente des millions d’emplois. Ensemble, nous devons faire en sorte que l’avenir de l’automobile se joue toujours en Europe », a-t-elle déclaré. Elle a aussi promis d’avoir des « discussions stratégiques » avec les constructeurs, et de veiller à ce que toutes les parties concernées se retrouvent autour d’une table, s’écoutent mutuellement, et trouvent ensemble des solutions, à un moment ou l’industrie automobile traverse une transition profonde et perturbée. Il y a dans ce discours un goût de « Je vous ai compris ». Mais d’autre part, von der Leyen déclara aussi que rien ne changera au calendrier : fin du thermique en 2035, neutralité carbone de l’Europe en 2050. Voyons voir comment ces deux positions sont conciliables…
Idem outre-Manche
Hasard ou non, on voit émerger le même genre de discours de la part de membres du gouvernement britannique. A l’occasion d’un dîner réunissant le gratin anglais de l’automobile, Jonathan Reynolds, ministre des affaires et du commerce, a déclaré qu’il voulait désormais consulter les constructeurs concernant leurs obligations en matière de véhicules électriques. Actuellement, il leur est imposé un quota de 22% de VE sur le volume annuel total (10% pour les utilitaires), quota qui n’a été atteint qu’un seul mois en 2024, avec de lourdes amendes à la clé. En 2025, ce quota passerait à 28%, pour atteindre 80% en 2030. Ces objectifs sont jugés intenables, d’autant que comme ailleurs, les acheteurs anglais ne se ruent guère sur les voitures électriques. Le Ministre se dit donc prêt à discuter. Mais comme en Europe, « sans remettre en question l’objectif de la fin du thermique en 2035 ». On note qu’en Grande-Bretagne, c’est très récemment que cette échéance a été repoussée de 2030 à 2035.