Raphaël de Borman (Lifelive) : « Le rallye belge est moribond »

il y a 2 sem. Olivier de Wilde

L'équipe de Thierry Neuville ne sera pas à Ypres : « On espère rouler au Luxembourg pour préparer l'EBR et Spa avec Tom Rensonnet. »

L'équipe Lifelive Motorsport a officialisé ce matin ce que les lecteurs d'Autotrends savaient depuis quelques semaines déjà : la fin prématurée de la collaboration avec Niels Reynvoet. Le pilote flamand sera à Ypres avec sa Citroën C3 Rally 2 probablement (même si la Toyota Yaris de Pieter Tsjoen pourrait être libre si Stéphane Lefèbvre ne trouve pas le budget nécessaire).

« Nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes, » a déclaré Raphaël de Borman, directeur sportif de Lifelive Motorsport.

Avec les départs quasi simultanés de Lefèbvre et de Reynvoet, le jeune team de notre champion du monde se prend une grosse claque. L'équipe de Saint-Vith n'a d'ailleurs pas trouvé les moyens de rebondir dans le Westhoek, sommet de la saison belge où elle sera absente alors que BMA y alignera une Hyundai pour le champion d'Europe Hayden Paddon.

« Le plan est de revenir en BRC à l'East Belgian et au Spa Rally avec Tom Rensonnet, » poursuit le boss. « On va essayer d'ici-là de disputer deux plus petits rallyes pour se préparer au mieux. Le Luxembourg est l'un de ceux-là. »

«La plupart des teams belges perdent de l'argent »

Pourquoi pas aussi avec un autre Tom, Heindrichs, le demi-frère de Thierry, un espoir méritant un peu plus de soutien ?

Débarqué à Saint-Vith en début de saison, l'expert des courses historiques fait un constat amer.

« Le rallye belge est moribond. Et ce sera pire encore en 2026. Le marché est trop petit et la conjoncture économique n'aide pas. Quand tu retires Syx, Verschueren et Verstappen qui roulent avec leur propre auto, que reste-t-il ? La plupart des teams belges perdent de l'argent. DG Sport a tout gagné et n'a plus d'auto. Pieter Tsjoen a du mal aussi à louer sa Toyota ou sa Skoda. Il est obligé de rouler lui-même. Cela coûte trop cher et l'arrivée d'un nouveau produit plus sexy comme la Porsche 992 fait encore perdre quelques clients potentiels. Sans parler des pilotes qui marchandent, n'ont pas de vrais budgets, pas assez pour effectuer des tests pourtant bien nécessaires et changent de crèmerie dès que cela ne va pas comme ils le souhaitent. »

Et puis même si elle a décroché le titre sur nos spéciales l'an dernier, la Hyundai n'est pas une auto facile à louer. « Ce n'est clairement pas la Rally2 qui a le plus la cote pour l'instant, » avoue de Borman. « Ce n'est pas que nous sommes incroyablement mauvais. Bernard Munster s'en sort mieux car il a plus de voitures et surtout nettement plus d'expérience comparé à nous qui débutons. »

« Il ne faudrait plus imposer de manufacturier unique »

Mais comment alors améliorer la situation ? « Bonne question. En Belgique, je commencerais par ne plus imposer un manufacturier unique ce qui ouvrirait un peu plus les possibilités de soutien pour les teams car le budget pneus est élevé. Il faudrait aussi faire un peu plus la police concernant les reconnaissances. »

Car il n'y a pas de pilotes professionnels et tout le monde ne peut pas passer ses nuits ou prendre congé pour reconnaître les parcours. L'excès de certains a fini par en décourager d'autres.

On le répète depuis des années déjà, il faudrait aussi réduire réellement le nombre de manches à six ou sept maxi au lieu des dix actuelles toujours au calendrier.

Enfin une véritable aide de la fédération pour les jeunes talents les plus prometteurs encouragerait certainement certains à se lancer et investir dans la discipline. Car les « Volants » tels qu'ils ont été organisés ont plus que montré leurs limites. Ne parlons même pas des très à la mode opérations de marketing avec les pilotes féminines... Ce n'est vraiment pas comme cela que l'on va trouver, former et faire monter le successeur de notre champion du monde Thierry Neuville.

Mots-clés: Rallye Sports Moteur

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