Essai Alpine A110 : la der des ders…

Ça turbine chez Alpine... Mais pas comme on l’imagine : les ingénieurs nous préparent un SUV à pile, dont la sortie est prévue à l’horizon 2025. C’est que le constructeur français, membre du groupe Renault, voit l’avenir totalement électrique. En attendant ce monde de silence, la berlinette – tel qu’on nomme un petit coupé spotif - à essence reste le seul modèle de la gamme. On trouve désormais trois versions : « A110 » (l’équivalent de l’ancienne Pure, avec moteur 1.8 turbo de 252 ch, 59.700 €), « A110 GT » (typée grand tourisme avec moteur poussé à 300 ch, 69.650 €) et la sportive « A110 S » (300 ch, 71.750 €) qui dispose d’un châssis raffermi et peut désormais s’équiper de pneus semi-slicks et d’un « kit aéro » avec aileron arrière et lame avant en carbone. Il y a aussi un nouveau système multimédia, compatible avec Apple CarPlay/Android Auto et agrémenté de nouvelles fonctionnalités (chrono, infos de télémétrie, etc.).

Toujours craquante
Mais ce qui donne surtout envie de jouer, c’est le châssis léger. La coque en alu est surplombée d’une carrosserie du même métal et guidée par des trains roulants aiguisés. Cette petite puce, accusant à peine plus d’une tonne à la pesée, croque toujours les virages à pleine gomme et danse joyeusement dans les enchaînements, sans jamais se montrer piégeuse. Son poids plume évite aussi de cramer les freins, qui sont restés pleinement fonctionnels même après une descente de col dévalée à tout berzingue. Le poids léger évite aussi de devoir durcir la suspension : le confort de la GT impressionne. La version S à châssis sport est un brin plus ferme, mais jamais cassante. Dans les deux cas, le moteur est associé à un échappement sport et gagne en muscle, passant de 292 à 300 ch, et de 320 à 340 Nm de couple. Il devient plus pêchu à mi-régime et encore plus performant, mais reste assez linéaire et ne déborde donc pas de caractère. La boîte robotisée suit bien le rythme, d’autant que sa gestion a gagné en réactivité. Quant à l’aileron du kit aéro, il stabilise la caisse dans les longs virages rapides, mais gonfle la facture (+ 5.450 €).

Verdict
Bon, inutile de le cacher, cette Alpine nous a fait craquer ! Bien sûr, le tarif est salé et l’habitacle peu pratique, mais la ligne est aguicheuse et le châssis jouissif. La voiture est arrivée à pleine maturité : elle a été peaufinée sur tous les points (moteur, gestion de boîte, équipement) et prône toujours la sportivité sans débauche de puissance ni assistances envahissantes. Mais ce plaisir simple tirer à sa fin : la prochaine A110, attendue fin 2025, sera exclusivement électrique. Adieu l’échappement pétaradant... La berlinette de demain sera plus pesante et sans doute moins grisante. Celle d’aujourd’hui est donc déjà un collector…

Ses bons côtés :
- Son agilité et l’efficacité de son châssis
- Ses performances encore en hausse
- Sa ligne craquante, son originalité
Alpine A110 S
Longueur : 4,180 m
Largeur : 1,798 m
Hauteur : 1,248 m
Coffre : 100 l (avant) + 96 l (arrière)
Poids : 1 109 kg
Consommation moyenne : 6,8 l/100 km
Conso de l’essai : de 8 à 15 l/100 km
Puissance : 300 ch
Couple : 340 Nm
Vitesse max : 250 km/h (275 km/h sur la « S » kit aéro)
Accélération (de 0 à 100 km/h) : 4,2 s
CO2 (WLTP) : 153 g/km
Prix de base : 71 750 €
