Lewis Hamilton peut-il décrocher un 8e titre mondial avec Ferrari ?

il y a 3 mois Olivier de Wilde

La question qui excite les fans du monde entier à l'aube de cette saison 2025 démarrant dimanche en Australie.

Le départ de la saison 2025 de F1 sera donné ce dimanche en Australie. Une campagne s'annonçant passionnante à plus d'un titre et à l'aube de laquelle les fans de plus en plus nombreux de la discipline reine se posent beaucoup de questions. Max Verstappen parviendra-t-il à enchaîner un cinquième titre d'affilée comme Michael Schumacher avec Ferrari entre 2000 et 2004 ? Après le titre des constructeurs, McLaren décrochera-t-elle celui des pilotes avec un de ses jeunes loups Lando Norris ou Oscar Piastri ? Mercedes est-elle revenue à son meilleur niveau et peut-elle créer la surprise avec son « rookie » Andrea-Kimi Antonelli ? Carlos Sainz ramènera-t-il Williams sur les podiums ? Jack Doohan sera-t-il remplacé après cinq GP par Franco Colapinto ? Mais surtout, Ferrari peut-elle enfin renouer avec le titre mondial ? Et encore plus fort, à 40 ans, Lewis Hamilton pourra-t-il dépasser « Schumi » et aller chercher ce 8e sacre mondial que le directeur de course Michael Masi lui a volé en 2021 lors du scandale d'Abu Dhabi ?

« Si Lewis rapporte le titre à Ferrari, il ne paiera plus jamais une pizza »

« Si c'est le cas, si Lewis rapporte à la Scuderia la couronne pilote lui échappant depuis 2007, il ne devra plus jamais payer une pizza de sa vie, » a plaisanté l'ancien ingénieur néerlandais Ernest Knoors lors d'une présentation sur Viaplay dont il est devenu chroniqueur. Et il n'a certainement pas tort.

Déjà champion du buzz et de l'hiver après un transfert initié au GP de Monaco 2023 a avoué le boss Fred Vasseur, Lewis Hamilton peut-il encore réellement être considéré comme un sérieux candidat au titre mondial cette saison ? Ce serait colossal. La combinaison de quatre fantasmes pour les vieux et plus solides fans de la F1. Et pas seulement les Italiens et les Anglais, les deux plus grandes nations du monde des Grands Prix.

D'abord celui de revoir un pilote au « Cheval Cabré », l'écurie la plus mythique de l'histoire de la F1, couronné dix-huit ans après Kimi Raikkonen.

Ensuite, assister au 8e couronnement de King Lewis, l'un des plus grands champions et sportifs de tous les temps, quatre ans après l'avoir vu à terre à l'issue de son bras de fer injustement perdu face à Max Verstappen en 2021.

Hormis les Néerlandais, et cela n'a rien de personnel contre Max, la majorité des suiveurs espère assister à un scénario différent cette saison. A voir le N°1 et grand favori tomber. C'est comme cela dans tous les sports. Et le fait qu'il pilote une Red Bull de Christian Horner, hué lors de la présentation à Londres, n'arrange rien. Même s'il s'affiche toujours au bras de sa « Spice Girl », le scandale de harcèlement sexuel de l'hiver dernier a laissé des traces...

L'âge pas un frein

Voir le vieux lion de Stevenage battre encore une fois les jeunes loups plairait énormément aux quadras, quinquas et autres plus anciens supporters de F1.

Etre le deuxième pilote le plus âgé du plateau après Fernando Alonso n'est sans doute physiquement pas un frein sérieux. Dans l'ère que l'on peut encore qualifier de moderne de la F1, Alain Prost avait trente-huit ans lors de son quatrième sacre et Nigel Mansell trente-neuf avec des monoplaces plus physiques à piloter et surtout à un époque où les pilotes s'entretenaient moins bien qu'aujourd'hui.

Après 345 courses, 104 poles, 202 podiums, 105 victoires et 7 titres mondiaux, soit le plus beau palmarès de l'histoire, c'est surtout la charge mentale qui est énorme pour Lewis Hamilton.

Lors de ces deux dernières saisons, Georges Russell a doucement pris la mesure de son équipier, surtout en qualifs en 2024. Mais, il y a plusieurs raisons à cette soudaine baisse de régime. La principale est bien entendu une monoplace moins compétitive, rétive, avec laquelle il ne pouvait plus lutter pour le titre mondial. En annonçant son transfert chez les « Rouges » dès l'hiver dernier suite à une fuite orchestrée par le papa Sainz, pas heureux que son fils soit mis sur la touche alors qu'il faisait du très bon travail, « LH » savait qu'il vivrait une dernière année compliquée chez Mercedes. Il ne participait plus à tous les meetings techniques, il n'y était plus mentalement et a même songé arrêter la saison avant son terme tant il se sentait mal. Et malgré cela, il a encore remporté deux Grands Prix !

Hamilton : « Ferrari a aujourd'hui le meilleur duo de son histoire »

Certains le disent fini, épuisé. Pas prêt à subir l'énorme pression qui va peser sur ses épaules à Maranello qu'il gagne ou qu'il ne gagne pas. Celle de la presse, des tifosi, mais aussi en interne face à Charles Leclerc qui est le petit protégé de la Scuderia, de Nicolas Todt et Fred Vasseur, et fait aujourd'hui partie des meubles.

S'il réussit rapidement à s'imposer, il sera idolâtré et les tifosi le verront comme le nouveau messie. Ce sera dur à gérer. S'il ne parvient pas à monter rapidement sur les podiums, ce sera plus dur encore et on ne fera pas de cadeau à « sa majesté ».

Mais Lewis a déjà montré, depuis ses débuts en kart quand certains rivaux racistes imitaient des bruits de singe quand il passait qu'il avait les épaules solides, une tête solide sous le célèbre casque jaune de ses débuts.

« J'ai l'impression d'avoir retrouvé une seconde jeunesse, j'ai éprouvé les mêmes sentiments lors de mes premiers tours de roues avec Ferrari que lors de mes débuts avec McLaren, » a avoué Lewis qui s'est mis à apprendre l'Italien. Et a déclaré à la foule lors d'une présentation à Milan. « Ferrari a aujourd'hui le duo le plus fort de son histoire. »

C'est audacieux, mais on n'en est pas loin.

Tous les au moins quadruples champions du monde passés par Maranello y ont connu le succès.

« Quand j'ai quitté McLaren après mon premier titre mondial pour rejoindre Mercedes, j'ai affronté pas mal de critiques, » se souvient Lewis. « Mais l'histoire a prouvé que j'avais eu raison. J'ai toujours rêvé de piloter pour Ferrari. Et je crois que je rejoints l'écurie au meilleur moment. Il est clair que mon but est de gagner des courses et de me battre pour mon 8e titre. C'est sans doute le plus grand défi de ma carrière. Je suis fier de faire partie de cette équipe et prêt pour le challenge. »

S'ils parlent de leur amour pour les chiens et jouent aux échecs ensemble pour l'instant, s'ils peuvent ramener des gros points et le premier titre constructeurs à Ferrari depuis 2008, Charles Leclerc et Lewis Hamilton ne resteront pas amis longtemps si la SF-25 est assez compétitive pour leur permettre de réaliser leur rêve, une première couronne pour le Monégasque, la huitième pour le Britannique.

Lutte interne et premières courses déterminantes

La lutte et la politique interne s'annoncent énormes entre le petit prince et un King habitué à être traité comme un roi, attiré en Italie avec un salaire mirobolant et jouissant déjà de certaines faveurs comme celle de pouvoir utiliser à Maranello la chambre du « Commendatore » Enzo Ferrari. Un privilège auquel seul Michael Schumacher avait eu droit jadis.

Les premières qualifications, les premières courses s'annoncent déterminantes au niveau de la bataille psychologique. S'ils sont derrière McLaren, Red Bull ou Mercedes, Lewis et Charles s'entraideront pour revenir au sommet.

Mais s'ils sont devant...

Il n'y a qu'une place sur le trône. Et soyons certain que le d'apparence très gentil Charles Leclerc sera plus dur à cuire que Valtteri Bottas ou même Nico Rosberg. Bref, il va y avoir du taf pour notre compatriote Jérôme D'Ambrosio, bras droit de Fred Vasseur chargé notamment de la gestion des relations humaines entre les deux équipiers.

Et puis imaginez aussi de nouveaux combats rapprochés entre Lewis et Max Verstappen. Avec un certain esprit de revanche. On s'en lèche déjà les babines.

Honnêtement, on est très impatient de vivre ce premier GP et de voir comment Lewis Hamilton va se comporter avec sa nouvelle combinaison rouge. C'est l'un des nombreux attraits de cette saison 2025. Alors enterrement de première classe ou second souffle pour le dieu vivant de la F1 ? La vérité se situera peut-être entre les deux. Si l'on parierait volontiers sur l'une ou plusieurs victoires du Britannique, il aura pas mal de montagnes à surmonter s'il ne veut plus partager le record avec Michael Schumacher ? Car ils sont au moins cinq autres jeunes loups à viser le même objectif.

Pour conclure, on dira qu'il n'est vraiment pas impossible de voir Hamilton lutter pour sa 8e couronne. Ce serait évidemment génial. Mais parierait-on sur lui ? Non, même si l'expérience reste un atout, on miserait plus sur la jeune génération. Et si Red Bull et Max sont en difficultés, on voterait plutôt pour un Oscar...

Photo Ferrari

 

Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur

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