Vingt-quatre heures après son comportement jugé anti-sportif par beaucoup sur George Russell lors du GP d'Espagne, Max Verstappen a enclenché la marche arrière.

Enervé et frustré dimanche soir, le quadruple champion du monde avait d'abord tenté de nier le côté intentionnel de sa manoeuvre dans le virage numéro 5.

Après avoir été prié par son ingénieur de laisser passer le pilote Mercedes suite à l'avantage déloyal pris en coupant le premier virage, le Belgo-néerlandais avait laissé passer les trois quarts de la Benz du Britannique avant de lui donner un bon coup dans les pontons. Un mauvais geste intentionnel selon les commissaires sportifs.

Rosberg: "Il aurait dû être disqualifié"

« Cela mériterait un déclassement pur et simple, » avait déclaré sur antenne l'ancien champion du monde et pilote Mercedes devenu consultant F1 Nico Rosberg. « Chacun a le droit d'avoir son opinion, » lui avait gentiment répondu Max dont le boss Christian Horner avait tenu à prendre la défense. « Rosberg a souvent des commentaires polémiques. »

"La prochaine fois, j'apporterai des mouchoirs"

Les commissaires sportifs avaient toutefois jugé son geste délibéré et lui avaient infligé une pénalité de dix secondes le renvoyant au 10e rang plus deux points de pénalité sur son permis.

Des grosses unités perdues pour le championnat lui avait fait remarquer un journaliste flamand : « Je ne me considère plus dans la course au titre, » lui a rétorqué le pilote Red Bull désormais relégué à 49 unités du leader Oscar Piastri. « Dans des circonstances normales, les McLaren sont tout simplement intouchables. »

Le champion n'a pas donné le meilleur des exemples aux jeunes lui a balancé un media néerlandais : « C'est vrai, la prochaine fois j'apporterai des mouchoirs » a-t-il répondu sur un ton sarcastique.

Plus que la troisième place perdue et la mauvaise stratégie de Red Bull, Verstappen est clairement frustré d'avoir le sentiment de ne plus pouvoir défendre sa couronne et se battre à armes égales face à Piastri et Norris.

Un sursis de deux GP

Mais une fois sa tête redevenue froide, Max s'est excusé auprès de son team. Et ce lundi, il a admis sur ses réseaux sociaux : « Que cela n'aurait jamais dû arriver. »

Sa manière à lui de s'excuser. Y a-t-il été forcé par la FIA après avoir été – logiquement – blanchi pour sa manoeuvre dans la ligne droite face à Charles Leclerc ?

On ne le sait pas. Mais ce qui est sûr, c'est que le pilote Red Bull a atteint onze points de mauvaise conduite sur son permis. Et il devra attendre la fin du mois pour en perdre deux datant d'il y a un an. Cela signifie qu'au moindre écart lors des deux prochains GP, au Canada puis en Autriche, il sera suspendu pour une course.

Il a donc intérêt maintenant à se tenir à carreau et à avoir un comportement irréprochable. Finis les débordements et les défenses ou attaques «limites ». Max va devoir marcher dans les clous sans trop jouer des coudes pour au moins deux courses. Voilà qui doit rassurer quelque peu les pilotes McLaren, Ferrari et Mercedes qui pourraient être tentés désormais de le provoquer.

Car ce serait mal connaître Max Verstappen de croire qu'il a réellement déjà renoncé à ses lauriers. L'homme est plutôt du genre à se battre jusqu'au bout. Et même parfois au-delà...

Photo Red Bull